Quelqu'un m'a demandé récemment: Pourquoi te racontes-tu ainsi sur un blog lisible par n'importe qui, voire sur les réseaux sociaux ? Un adage dit pourtant: "pour vivre heureux vivons caché"

Effectivement cet adage existe, parce que parfois, on a en face de soi des personnes fausses, jalouses voire carrément nocives, qui, loin de s'affliger de nos peines ou de se réjouir de nos bonheurs, vont se réjouir des unes et nous jalouser pour les autres, aussi on peut avoir peur qu'on nous fragilise notre bonheur, voire qu'on nous le dérobe.
Ces personnes-là sont insatisfaites de leurs vies et cherchent à projeter sur nous leur insatisfaction, mais cela ne veut pas dire que ce soit forcément dirigé spécialement contre nous: c'est une manière pour eux de crier leur douleur. Nul doute qu'ils en sont très malheureux.

Maintenant, il peut aussi y avoir des gens très nocifs, qui sont incapables de ressentir le moindre sentiment positif et qui ne vivent que du malheur de leurs victimes, j'en ai malheureusement rencontré...ça n'arrive pas très souvent, mais Il faut savoir que ça existe aussi.

Personnellement je comprends qu'on puisse parfois avoir un comportement de jalousie, car je suis passé dans ma vie par des périodes si difficiles où, j'étais si mal que, je l'avoue, le bonheur des autres m'indifférait complètement, centré que j'étais sur mes problèmes, comme c'est le cas quand on est en dépression, voire m'exaspérait plutôt qu'autre chose, parce qu'il mettait trop en évidence le contraste avec mon malheur.
Maintenant, ce comportement n'est quand même pas dans ma nature et ne m'a pas duré, parce que je sais bien que projeter du mal rend encore plus aigri; ainsi donc par exemple, quand on me fait du mal, si mon premier réflexe peut être de me venger, réflexion faite, je vais contrer ce mal en faisant du bien, pas nécessairement à la personne concernée d'ailleurs, mais à celui ou celle qui en a besoin à ce moment-là. En agissant ainsi et en appliquant, d'autre part, le principe du "ni haine, ni oubli", parce que je ne veux pas non plus être la "bonne poire" qui laisse tout passer et se fait avoir à tous les coups, la vie passe beaucoup mieux.
Cependant, bien qu'étant très tolérant, aimable et patient, si l'on abuse un peu trop, je peux très bien perdre cette patience, et le sourire. La perte du sourire, chez moi, est en général très mauvais signe. Cela m'arrive rarement, mais ceux qui en ont fait les frais, évitent de m'ennuyer par la suite: je ne m'énerve pas en apparence, je prends simplement un ton glacé, et sais trouver les mots qui peuvent transpercer ou du moins faire comprendre à l'autre qu'il est de son intérêt de ne pas insister. Il y a eu deux ou trois personnes ces vingt dernières années qui ont goûté à cela, et je n'en ai aucun remords. Éventuellement, j'enfonce le clou par une lettre officielle. Ce doit être mon côté scorpion qui ressort à l'occasion.

Alors oui, je comprends qu'on veuille se protéger de ces gens jaloux, en voulant rester caché, cependant les philosophes eux-mêmes ont constaté que l'homme ne peut être heureux sans communiquer avec les autres. On sait bien d'autre part qu'une peine partagée est une peine qui s’allège, et qu'une joie partagée est décuplée.
Pour ma part, quand j'ai connaissance du bonheur de quelqu'un, même si je ne connais pas vraiment ce quelqu'un, cela me rend heureux pour lui (ou elle), et cela rejaillit sur ma vie à moi, me met comme on dit "du baume au cœur". Du coup si j'ai l'occasion de pouvoir rendre quelqu'un heureux, je le fais !  Le philosophe Frédéric Lenoir dit qu'il existe un lien entre l'altruisme et le bonheur, j'irais même plus loin: rendre heureux les gens nous rend heureux nous-mêmes. Paradoxalement, l'altruisme est désintéressé sans tout à fait l'être, mais c'est de bonne guerre.

Alors on peut, bien sûr, se dire aussi que les gens n'en ont rien à faire de nous, que notre vie ne les intéresse pas. Oui, on peut se le dire, surtout si on ne s'estime pas trop soi-même: je le sais parce qu'à une époque c'était mon cas. Mais voyez-vous, lorsque ma femme est décédée, j'ai vu venir à moi des tas de gens que je connaissais à peine, des gens pleins de sollicitude et de bonté qui sont venus me proposer leur aide, me soutenir, me porter, m'aider à remonter la pente, des gens dont je n'aurais jamais cru qu'ils pouvaient s'intéresser à ma petite personne, et qui pourtant m'ont montré qu'ils faisait cas de mon malheur. Cela m'a ému plus que je ne saurais le dire et m'a fait prendre conscience de beaucoup de choses. Ce bien que ces gens m'ont donné, j'ai eu envie de le rendre au centuple tout autour de moi, et je ne m'en prive toujours pas, même dix ans après.

Alors, sachant ce que moi j'éprouve lorsque j’apprends que quelqu'un est heureux, je ne joue pas l'égoïste et je ne veux pas priver les autres de ce bonheur là, surtout si ces gens me sont proches, et donc je ne me prive pas du tout de dire que je suis heureux, lorsque c'est le cas.
Je m'aperçois finalement que les gens m'en sont reconnaissants, car c'est aussi une manière de leur dire qu'on leur fait confiance.

C'est un peu comme lorsque je conduis et que  je laisse passer un piéton et qu'il me sourit: même si j'ai mes problèmes, ce simple sourire peut embellir ma journée entière, alors même que je ne connais pas du tout la personne, alors je ne me prive pas non plus de sourire quand mon tour vient :-)

Voilà aussi pourquoi j'écris sur ce blog: je partage avec vous ces moments, et je décris aussi ce que je ressens et fais. Si cela peut vous faire du bien, si cela peut  vous aider, j'en serais ravi. Merci de me lire, en tout cas.  ;-)

Quelqu'un a dit: le bonheur est contagieux, il se partage. C'est tout à fait cela !