Vie continue

J'aurais pu appeler ce blog "Pensées", ou "Réflexions" ou "Chroniques d'une vie ordinaire", que sais-je ? J'ai choisi Vie continue car à chaque tuile qui tombe,il faut à chaque fois, non pas repartir - car on ne s'est pas arrêté - mais continuer: il n'y a pas d'autre alternative. Continu ou alternatif, maintenant vous êtes au courant !

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samedi, décembre 17 2022

Souvenirs en cascades

Je me balade dans mon village et je passe non loin d'un petit canal...je passe le pont et tout soudain, ce petit canal qui part en cascade, fait remonter en moi une foule de souvenirs lointains et confus: il me rappelle un certain petit ruisseau, derrière chez ma grand-mère paternelle, petit ruisseau qui s'alliait à un autre pour devenir un torrent, qui, lui-même passait derrière le restaurant du village, en dessous de cette terrasse si fraîche l'été, et par sa tonnelle et par le bruit de l'eau en dessous. Curieux comme cette petite chute d'eau fait revenir les souvenirs en cascade: il y avait dans ce restaurant, pourtant bien loin de la mer (on était en Corrèze ! ) un grand aquarium, rempli de bulles, de crabes et de homards, et tout cela me plongeait dans une grande contemplation dont on était obligé de me tirer de force, sinon je serais resté devant pendant des heures.
On m'en tirait entre autre car après le repas, la famille aimait bien aller se promener sur la lande près du dolmen... autre lieu propice à la contemplation...à ma grande déception, je n'y ai jamais croisé aucun gaulois, et pourtant je sentais si fortement leur présence !
La cascade rebondit encore: je suis à présent à la Fruitière, au-dessus de Cauterets, dans les Pyrénées, dans cette vallée dont j'ai appris plus tard, avec bonheur, qu'elle menait au Vignemale. Les ruisseaux étaient là, plutôt des torrents et les cascades fort impressionnantes, entre de petites gorges.
La Fruitière. Pendant des années où nous allions régulièrement nous promener dans ce coin, le dimanche, ce mot de fruitière m'intriguait mais je n'avais jamais demandé quelle en était sa signification: sans doute le mystère était-il plus intéressant que la réalité ? Aussi à présent quand on me parle de fruitière je revois des pommes, des oranges et des bananes: celles que ma mère amenait pour le pique-nique !
En réalité, la fruitière était un bâtiment appelé ainsi car les gardiens de troupeaux y élaboraient leurs fromages... ne me demandez pas pourquoi fruits et fromages sont ainsi associés, le fruit de la terre sans doute.
Tout cela c'était l'époque heureuse de mon enfance. Mes parents ne sont plus là mais quelque part, je sens leur regard bienveillant...

Entre temps, il m'est revenu un autre souvenir, un ruisseau qui cheminait dans la campagne et qui avait des berges assez élevées. Entre les racines d'un arbre, je me rappelle y avoir enfoui un trésor: une boîte grossière en bois, bien ficelée par un lien de cuir, dans laquelle j'avais mis un bout de grosse chaine dorée, dont je me rappelle qu'elle servait à maintenir un parapluie fermé, un boulard d'agate bleue, une bille de verre aux paillettes brillantes, un morceau de quartz aux facettes parfaites, un bout de bois flotté aux formes étranges, et un bout de papier Canson, vieilli au thé, sur lequel j'avais écrit à la plume: "ce trésor est à qui le trouvera". J'avais glissé le dit papier dans un petit flacon de verre hermétiquement bouché. Peut-être le coffret y est-il encore ? Je n'ai pas été le vérifier car je ne me rappelle plus du tout où c'était... En Bigorre, ça oui, mais où ? Cela restera un mystère...

dimanche, juin 6 2021

Vacances au camping

Nous partions chaque année avec mes parents, trois semaines en été, faire du camping, sous la tente. Nous attendions cela avec impatience.

Nous arrivions souvent le soir, au camping choisi par mon père. A cet époque, il n'était pas besoin de retenir à l'avance: sauf exception, il y avait toujours des places.
Une fois sur notre emplacement, il fallait tout déballer, malle et carriole. Mon père gérait le montage de la tente et ma mère s'occupait de l'intendance:  elle demandait juste à mon père de monter la table pour le réchaud et, à nous, de sortir les paniers contenant les ustensiles de cuisine et les provisions, ainsi, elle pouvait préparer le repas pendant que nous nous activions.
J'étais le plus jeune, et mon rôle se bornait souvent à gonfler les matelas pneumatiques, puis à faire passer les piquets et sardines.
Mon père commençait par vider bruyamment (sauf s'il était très tard) le sac contenant les tubes métalliques de l'armature et c'était le signal de début du chantier, sous l'oeil interessé des voisins.

Enfin, ça c'était quand il faisait beau: sous la pluie, c'était torché au plus rapide, sans fioritures.
Je me rappelle une fois, nous avons juste eu le temps de tout monter quand il a éclaté un orage terrible. Nous dinions, serrés tous les cinq autour de la table, en veillant à ne pas toucher la toile afin d'éviter les gouttières, lorsque soudain, un véritable ruisseau nous passa sous les pieds ! Aussitôt, mon père et mon frère aîné sortirent avec des pelles, pour vite creuser des rigoles autour de la tente et canaliser l'eau ! 😁

Nous avons ainsi visité plusieurs régions de France et d'Espagne.
Nous revenions rarement au même endroit, ce qui nous a permis de découvrir plusieurs régions de France et d'Espagne. Monuments, sites archéologiques ou tout simplement randos en pleine nature.

Nous rentrions en fin d'après-midi, souvent fourbus, pour prendre une bonne douche, souvent froide, mais chanter nous permettait de l'apprécier au mieux: il y avait dans les douches de véritables concours de bel canto 🤣.

Nous aidions ma mère à l'epluchage des légumes, puis en attendant la cuisson de la soupe, nous jouions au badminton ou au ballon. Le repas se prenait dans des assiettes en plastique sur une table de camping branlante (gare aux mouvements brusques qui envoyaient tout balader !), et de petits tabourets pliants, dont la toile cédait parfois. Ma mère allait alors chercher sa trousse à couture pour réparer.

Après le repas, nous allions à tour de rôle faire la vaisselle sur les éviers prévus pour cela dans les blocs sanitaires. Nous retrouvions alors d'autres enfants qui faisaient comme nous, parfois sous l'oeil complaisant d'un papa qui donnait volontiers la main.

Nous nous couchions tôt, mais avant, nous enfilions un pull, pendant que notre père ouvrait son bouquin sur les étoiles.
Nous tournions alors nos regards vers le ciel infini, et papa nous nommait les constellations.

Enfin, nous retournions au bloc sanitaire avec une lampe électrique pour, entre autre, nous laver les dents.
Le coucher était un peu laborieux: nous avions un tente prévue pour cinq, deux adultes et trois enfants, mais pas plus: c'était déjà serré. Nous, enfants, dormions dans des sacs de couchage sur des matelas pneumatiques, tandis que nos parents étaient sur des lits de camp; un mur de tissu nous séparait d'eux. La tente résonnait de bruits etouffés, faits de chuchotements et de petits rires, puis c'était le silence, et on n'entendait bientôt plus que le bruit des respirations et des grillons...

vendredi, mars 5 2021

Des gamelles madeleines

L'autre jour en faisons tout de même un peu de rangement chez moi j'ai retrouvé de vieux objets oubliés des gamelles de camping en aluminium comme cela se faisait autrefois. Ces gamelles furent mes madeleines de Proust: elle me rappelèrent des tas de choses, les souvenirs en rappelant d'autres et je remontait le temps, petit à petit.

Ce fut d'abord ce quart en alu avec encore le plastique rouge protecteur de l'anse pour ne pas se brûler, protection qui n'était pas si efficace que cela d'ailleurs. Je me rappelle que mon père en avait un de quart qui devait dater de  sa jeunesse scout car sa protection à lui il n'était pas en plastique mais un genre de lanière en tissu, beaucoup plus efficace.

L'aluminium de mon quart que je n'avais pas entretenu depuis des années, était tout piqueté à l'intérieur d'une substance blanchâtre. Il me revint qu'à cette époque on ne savait encore rien des méfaits de l'aluminium sur la santé... il me revint soudain en mémoire une photo en noir et blanc où l'on voyait ma mère, encore jeune, en train de manger des spaghettis à même la gamelle en aluminium qui avait servi à les faire cuire. quand nous partions en camping, dans les début du moins, elle faisait toute sa cuisine dans ce genre de gamelle. Beaucoup plus tard, j'avais moi aussi acheté une petite batterie de cuisine de ce genre pour le camping; c'était bien pratique, costaud, léger, avec les couverts assortis.

À l'époque, les campings étaient surtout remplis de tentes, et de quelques rares caravanes, et non ps de bungalows ou de camping-cars comme c'est le cas aujourd'hui. Il y avait beaucoup de canadiennes mais aussi quelques tentes plus grandes et plus hautes qui ressemblaient à de petites maisons, bien pratiques pour manger à l'intérieur, sur une table, si jamais il pleuvait. Le soir il n'y avait pas d'animation, ni même le moindre lampadaire: tout déplacement nocturne se faisait à la lampe électrique. Après manger, le soir, nous allions aux sanitaires pour la petite toilette du soir et le brossage de dents puis nous revenions à la tente. Mon père prenait son petit bouquin sur les étoiles et une lampe de poche et il nous décrivait  le ciel constellé d'étoiles, la Grande Ourse, la Petite Ourse, l'étoile polaire, Orion, Cassiopée... Que de mondes inconnus s'ouvraient à nous...

Nous n'allions que très rarement au restaurant, et pour ainsi dire jamais dans les bars: le seul bar dont je me rappelle est celui où nous allâmes prendre un petit déjeuner sur la terrasse, car, ayant été pour une fois logé chez des amis, la belle-mère avait essayé de nous refiler, à nous enfants, ses croûtons de pain sans sel, accompagnés d'un chocolat "au lai"t qui contenait, en fait, plus d'eau que de lait. Quand ma mère c'était aperçue qu'on traitait ainsi ses enfants, son sang n'avait fait qu'un tour, et nous étions partis avec perte et fracas. Le petit-déjeuner à la terrasse du bar était censé nous consoler, et ce fut le cas. 

vendredi, décembre 27 2019

Bribes

Je vais noter dans ce fil toutes les petites bribes qui me reviennent de souvenirs genre madeleine de Proust...

Je viens de regarder une petite série policière qui se passe sur une île genre Guadeloupe. Je ne sais pas pourquoi, devoir ces bars  avec des gens qui s'amusent, qui circulent dans les rues, et cette chaleur, cela m'a évoqué certaines soirées aux Baléares avec feu mon épouse, il y a... Houlà ! 14, 15 ans déjà ? Ce n'était pas si désagréable, même si certaines ambiances de l'époque l'étaitent...

mercredi, juin 5 2019

Maltraitance à l'école

Pourquoi me revient t-il aujourd'hui en mémoire cette instituteur de CM2 qui  nous attrapait a pleine main les cheveux sur le sommet du crâne ou alors avec deux doigts sur les tempes là où ça fait bien mal et secouait vigoureusement, qui nous donnait des claques retentissantes  qui faisait dodo virer la tête et adorait aussi nous attraper par la peau sous le menton et nous secouer ainsi comme des pruniers, et je ne compte pas le tirage des oreilles. Je crois que si nous étions tombés,  il nous aurait donné avec plaisir des coups de pied dans le ventre, il l'aurait fait ce salaud !
Personne n'était épargné même pas (et surtout !) les bons élèves: pour ma part, j'étais premier de la classe, j'étais un gentil petit garçon rêveur, doux et sage, très sage, trop sage sans doute: ça l'énervait !
Aller au tableau était ma terreur: il me faisait peur et parfois je faisais des erreurs uniquement à cause de cela, alors les coups commençaient à pleuvoir: claque d'abord puis tirage d'oreille, et puis il m'attrapait les cheveux, me secouait à droite et à gauche et me faisait me mettre à genoux, j'avais les larmes qui me venaient aux yeux mais je me refusais à vraiment pleurer devant lui.un Je me rappelle  que quand je rentrais chez moi, si je me brossais les cheveux, j'en avais plein qui tombaient et j'avais le cuir chevelu qui me faisait mal. Je me suis même demandé à une époque si ce n'était pas à cause de cela que je devenais chauve...
Son autre souffre-douleur préféré était, lui, le dernier de la classe, qui non seulement refusait de pleurer mais jouait le dur en refusant de baisser la tête, le défiait  et  lui répondait. Ça le mettait hors de lui. Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours pensé que ce copain là subissait la même chose chez lui ?
Je me rappelle qu'un jour, une mère avait fait un scandale vu que son fils était rentré avec des marques violettes sous le menton,  mais je crois que l'instituteur n'a jamais été inquiété.
Ce salopard, la veille de la confirmation, il a fait aligner tout ceux qui devaient aller la faire et il nous a flanqué une claque à chacun mais une sacrée une bonne claque: on a eu la joue rouge pendant un bon moment !
Et bien sûr nous les gosses on n'osait rien dire à nos parents. Je ne le leur ai raconté tout cela que beaucoup plus tard
Il n'y a pas beaucoup de gens à qui j'en veux vraiment, mais celui-là, j'ose espérer qu'il est en enfer aujourd'hui



mercredi, octobre 3 2018

Spleen

C'est un fait indéniable, je suis parfois sujet au spleen, cette profonde mélancolie qui m'empêche d'apprécier pleinement les bonnes choses de la vie, et a tendance à me dégoûter de tout; Je le sais et j'essaie de combattre, mais je me laisse parfois submerger...
Après la grande dépression qui a suivi le décès de mon épouse, j'avais été voir une psy, parce que je n'arrivai plus à vivre...elle avait réussi à me convaincre qu'il fallait que je surveille mes pensées, que j'évite de baisser la garde et surtout que je bannisse les pensées inutiles, c'est à dire lorsque quelque chose ne va pas, faire au moment tout ce qu'il est possible de faire, mais s'il n'y a rien à faire, il faut accepter, et vivre avec: se ronger les sangs n'amène à rien de bon.
J'ai autrefois eu la malchance de tomber sur la femme qui allait devenir mon épouse pendant 25 ans, et qui, entre autre, faisait valser l'argent avec insouciance. Je n'ai toutefois jamais trop compris où passait l'argent, car nous n'avons jamais vécu dans l'opulence. Je crois bien qu'elle en donnait pas mal à droite et à gauche, pour obtenir une certaine reconnaissance.
Ce n'est pas que j'étais un super économe, mais enfin, j'aimais bien garder un matelas de sécurité: j'avais été élevé ainsi.
Quand j'ai rencontré ma future épouse, même si je n'avais pas l'impression de me priver de quoi que ce soit : j'allais au restau une fois par semaine au moins, j'allais au ski régulièrement, je partais en vacances avec des organismes, je m'achetais tout sans aucun crédit, bref, non, je ne me privais pas, et pourtant, j'arrivais régulièrement à faire des économies.
Du jour où je me suis marié (sous le signe de la communauté), ça a été terminé: non seulement je n'arrivais plus à économiser, en plus mes anciennes économies ont petit à petit fondu comme neige au soleil, mais je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite.
Quand j'ai acheté ma boîte, j'ai dû emprunter à ma famille, quand j'ai acheté ma maison, pareil, et ça a continué. Non content de cela, je me suis rendu compte que ma femme manœuvrait aussi pour obtenir de l'argent de mes tantes...
Cela m'a pas mal perturbé: privé de mon "matelas de sécurité", mon inquiétude naturelle est revenue au galop, je n'ai plus jamais été tranquille et tout ceci a contribué à ma "ruine morale". Le terme est un peu fort, me direz-vous ? Voire...
Heureusement, mon père m'a laissé quelques sous que j'ai pu préserver du désastre: ma femme n'avait pas la main mise dessus et ils me servent aujourd'hui à vivre, oui, heureusement...
Au fil des années, non contente de m'isoler petit à petit de toutes mes connaissances, et de me faire renoncer à mes passions, comme la rando montagne, ma femme a donc complètement vidé les comptes, que ce soit perso...
ou pro, ce qui est plus grave: elle n'avait pas la signature, heureusement, mais j'étais gentil et ne savait rien lui refuser: je me suis laissé convaincre. Malheureusement, le jour où j'aurais eu besoin de cet argent pour réagir et sauver ma boîte, j'ai dû faire sans: j'ai opté pour un crédit, que j'ai eu ensuite beaucoup de mal à rembourser, et puis pour ce que ça m'a servi...
A dire vrai, c'est ce jour-là que je me suis rendu compte que nous n'avions plus rien: j'avais confiance, je ne surveillais pas les comptes. Par faiblesse, j'acceptai de prêter à ma belle famille, parce que je pensais avoir une bonne réserve, une bouée de sauvetage, mais là j'en avais besoin d'un peu, or de l'argent que je pensais trouver, il ne restait rien du tout ! Et elle avait fait tout cela dans mon dos !
Je pense que c'est à cette époque que j'ai commencé à réellement sombrer: crises de tétanie, insomnies, maux de ventre, tremblements, etc, ce qu'on appelait pudiquement spasmophilie, mais qui était un signe avant-coureur de dépression.
Quand je pense que ma belle famille ne m'a jamais rien rendu...que du mépris, allais-je dire.
Je me suis rendu compte plus tard que je ne devais être accepté et considéré que parce j'étais la vache à lait...mais quel abruti, j'ai été ! trop bon, trop con, voilà ce que j'étais.
Le jour où j'ai voulu récupérer auprès d'eux un peu de mon argent, parce que j'en avais besoin pour ma boîte, on m'a envoyé sur les roses: c'est tout juste si on ne m'a pas traité de mec près de ses sous ! "Je peux vivre, oui ?" m'a dit un jour mon beau-frère sur un ton de colère ! Oui, tu as le droit mais moi aussi et c'est quand même mon fric...mais non ça ne le gênait pas ! Impensable !
Autant vous dire qu'à la mort de ma femme, j'ai coupé tous les ponts: non contents de vivre à mes crochets, mes beaux-frères commençaient à dire que leur sœur était morte à cause de moi !!!
Quelle bande d'enfoirés, alors que nombre de fois je les avais appelés au secours parce que leur sœur n'allait pas bien, et ils m'avaient envoyé sur les roses !
J'ai réellement aimé ma femme...enfin, du moins comme m'a dit la psy qui m'a pris en charge après sa mort quand j'ai fait ma dépression, j'aimais l'image que je me faisais d'elle et qui n'était plus elle depuis longtemps: j'étais amoureux de l'amour et non plus d'elle.
Autant vous le dire: ma femme était pervers narcissique, c'est ce que m'a dit la psy: je ne connaissais pas ce terme, auparavant.
Elle me maintenait dans un état de dépendance affective terrible, m'humiliait, me rendait malheureux comme les pierres, et puis de temps en temps, elle me laissait entrevoir ce qu'aurait pu être une belle vie, juste assez pour me laisser espérer qu'elle pouvait changer, qu'il suffisait de peu de choses pour cela, et puis dès que possible elle me replongeait à nouveau la tête sous l'eau.
Je dois dire qu'il m'est arrivé plusieurs fois les dernières années d'avoir envie de me foutre en l'air, ou de disparaître, loin, très loin, recommencer ma vie à zéro, comme ces gens qui disparaissent et dont on n'entend plus jamais parler.Vrai de vrai, parfois, je me disais qu'il me suffirait d'appuyer sur l'accélérateur et de fermer les yeux...je ne l'ai pas fait parce que j'avais peur de me rater: rien que m'imaginer entièrement sous sa coupe, comme ma belle mère (hémiplégique) l'était, me faisait froid dans le dos.
Sans doute aurais-je dû la quitter dès que j'en ai eu l'idée et ne pas attendre vingt-cinq ans de vie commune. La dernière vacherie qu'elle m'a faite a été quand enfin j'ai voulu sortir la tête hors de l'eau en lançant une procédure de divorce: bien décidé à me corriger, puisque ma femme m'avait persuadé  que tout le mal venait de moi, j'étais allé voir une psychologue, qui m'a fait réaliser que je me trompais: le mal ne venait pas de moi ! Toutes ces années, ma femme m'avait maintenu dans un sentiment de culpabilité, qui n'avait pas lieu d'être ! Ce fut à partir de là que j'envisageai de divorcer...
Je parlai de dernière vacherie qu'elle m'avait faite: quand j'ai enfin lancé une procédure de divorce, j'étais prêt à tout lâcher pour lui échapper, recommencer ma vie à zéro ailleurs, loin, le fric n'avait pas d'importance, je m'en fichais à partir du moment où je n'étais plus sous son emprise.
Elle reçut la lettre de l'avocat...et, horreur, se donna la mort quelques jours après...le coup de grâce !
Comme je l'ai expliqué à la psy, j'eus l'impression d'un barrage qui cédait: je n'avais plus de force, tout s'écroulait autour de moi: je pleurai toute la journée, je me roulais par terre en crises d'angoisse en pleine nuit, je me réveillai en sueur alors qu'elle me poursuivait en rêve. Sans la psy et le traitement de cheval qu'elle me donna, je crois bien que je ne serais plus ici pour en parler. Sans mon frère et ma sœur qui me soutinrent pendant des mois, non plus.
Chers frère et sœur: les dernières années, je ne les voyais plus: ma femme ne supportait plus leur présence, et pour cause: lorsqu'ils étaient là, je reprenais du poil de la bête et ça ne faisait pas du tout son affaire..
.
Bientôt dix ans qu'elle est partie...
J'ai réussi à remonter la pente, tout doucement, grâce à la psy, grâce à ma famille qui venait régulièrement, je leur dois une fière chandelle. J'ai réappris à vivre.
Cependant, même si je voulais vivre, quelque chose s'était cassé en moi: je n'avais plus l'entrain de la jeunesse. Sentimentalement, j'eus quelques aventures, dont une qui dura plusieurs années, mais le cœur n'y était pas vraiment: une petite voix me disait que ce n'était pas la bonne mais je ne voulais pas l'entendre...jusqu'au jour où je la quittais...
Je réussis alors à obtenir une certaine paix intérieure, même si la solitude me prenait souvent: je repris certains sports, que je continue aujourd'hui, j'organisais ma vie de célibataire, je revoyais régulièrement mes frère et sœur, je me remettais à faire la cuisine, tenir mon intérieur, participer à diverses activités, mais toujours cette solitude sentimentale qui ne m'allait guère...je cherchais l'âme sœur sans vraiment chercher: chat échaudé craignant l'eau froide.
Et puis...
Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille: j'ai apparemment encore quelques épreuves qui m'attendent professionnellement parlant...
Je n'attends pas pour vivre: il n'est pas de meilleur moment pour vivre que maintenant, mais enfin tout de même des fois, on aimerait bien que ça s'arrête, les problèmes...

vendredi, juillet 20 2018

Compliqué un tableur ? Mais non ! [:D]

J'ai retrouvé récemment tout à fait par hasard, un topic que j'avais créé sur un forum informatique au sujet d'une formule Excel en 2005.(Quand je vous disais que j'avais mis le doigt dans l'informatique et que j'avais trouvé ça fantastique !)

Ça m'a fait bizarre de me relire, plus de 10 ans après, surtout que ça fait longtemps que je suis passé à autre chose: à ma première relecture, je n'y ai rien compris et pourtant c'était bien moi qui avait écrit: j'ai encore le fichier Excel en question, même si je ne m'en sers plus. A la deuxième relecture, les souvenirs ont commencé d'affluer, j'ai commencé à re-comprendre, et à la troisième j'ai compris tout à fait ! [:D]

Ben oui, j'suis fier de moi, et alors ?  [:D]

Y avait des têtes sur ce forum-là...

Voyez plutôt:

Intitulé du topic: excel: formule trop longue

Gaston (c'est moi)
j'ai la formule suivante (attention, c'est vrai que c'est long !) [;)]
=SI((SI((DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4)<0;-DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4+180;DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4))>360;(SI((DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4)<0;-DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4+180;DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4))-360;SI((DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4)<0;-DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4+180;DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4))
je voulais rajouter que si le résultat donnait une erreur, mettre un tiret, avec la formule =esterreur(maformule;\"-\";maformule)
or bien sûr excel me répond que ma formule est trop longue.
Comment puis-je contourner ça, autrement qu\'en rajoutant une cellule ?

Intervenant1:
Question: Comment fais-tu pour ne pas te tromper dans le nombre de parenthèses ?

Gaston:
Excel a ça de bien qu\'il colore les parenthèses, de façon à mettre en évidence les ocrrespondantes, et d\'autre part, il propose de corriger tout seul si on en oublie une. Autrement cette formule je l\'ai faite en plusieurs fois, petit à petit...et elle fonctionne bien 

Intervenant2:
gaston: tout un calcul compliqué,  je ne le ferais pas à la main...ça non

Intervenant1:
En tous cas, bravo Gaston!
Je crois bien que c\'est la formule la plus longue que j\'aie vu de ma vie!!
...Que ce soit sur Excel ou ailleurs!!!

Gaston:
ben justement, si on trouvait à la raccourcir ça m\'arrangerait bien

Intervenant1:
Tu te rends compte du travail??? [:o] 
Ça doit sûrement être possible....Mais alors! [:o] 
Quelle prise de tête ça a dû être déjà pour la faire!
Il faudrait la reconvertir sur papier mais c\'est de la folie!
Einstein à travaillé la moitié de sa vie professionnelle sur E=MC2, faut pas oublier...

Gaston:
ça serait bien si on pouvait \"nommer\" la formule de base (par exemple \"formuleA\"):
DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4
qui comme vous l\'avez peut-être constaté, apparait plusieurs fois dans la formule finale, ainsi ça raccourcirait énormément la formule complète

Intervenant1:
En la remplaçant par une macro par exemple?
Ce qui reviendrait, dans ce cas, à carrément un fichier xls qui contiendrait l\'ensemble des formules portant un identifiant et d\'enchaîner les macros.
Ce qui permettrait d\'introduire un programme dans la cellule au lieu de la formule....
Waouuuhhh!! Y\'a quelquechose à faire là!
Donc, il faudrait d\'abord séparer les formules entre elles puis les introduire dans le fichier .xls
Ensuite, il faudrait faire des macros en chaîne qui pointent vers la formule adéquate au fil du programme.
Puis, il faudrait introduire l\'ensemble de ces macros dans un fichier macro qui serait introduit dans perso.xls et c\'est ce fichier macro qui serait introduit dans la cellule!
Joli travail de développement.
En théorie, c\'est joli! Mais en réalité, il y a risque de plantage, il faudrait tester le programme en défilement DANS Excel!
Je pense que, dans ce cas, il vaudrait bien mieux faire un vrai programme et le raccourci vers ce programme serait simplement introduit dans la cellule, ce serait bien plus simple et plus fonctionnel.
Je me demande si un langage simple, comme Python, ne pourrait pas faire ce travail?
C\'est qu\'en réalité, il suffirait d\'éditer la formule en mode texte simple. Excel traduirait les fonctions au fur et à mesure qu\'il les rencontre!
Donc un langage simple, si appliqué comme ça devrait pouvoir faire ce programme. Une macro dans la cellule pointerait vers le lien....
Pfouhhh! Ca me semble possible, parce que c\'est logique....Mais alors, il y a un brainstorming à faire là!
Un an de travail....Au moins!!! [:D]

Intervenant3:
tu peux faire certains calculs dans différentes cellules puis associer l\'ensemble dans une formule globale ce qui devrait \"raccourcir\" ta formule surtout si tu nommes les cellules contenant les formules intermédiaire

Gaston:
La formule totale parait compliquée mais elle ne l'est pas tant que cela:
formule de base:
degres(atan((c*sin(radians(c4-d4))/(d3+(c3*cos(radians(c4-d4)))+d4
si on l'appelle par exemple "formule1"
la formule définitive donne:
si((si(formule1<0;-formule1+180;formule))>360;(si(formule1<0;-formule1+180;formule1))-360;si(formule1<0;-formule1+180;formule1))
et si on appelle si(formule<0;-formule+180;formule): formule2
la formule définitive donne:
si(formule2>360;formule2-360;formule2)
en fait la formule de base est soumise à 2 conditions.
j'avais bien pensé faire ça en macro, ou plus exactement transformer cette formule en fonction, mais ça me paraît un peu lourd, surtout que je n'en ai besoin que dans un seul classeur
Par contre je pencherais plutôt pour la solution de Intervenant3, à laquelle j'avais pensée: faire le calcul de base dans une cellule (qui sera cachée par la suite), puis la première condition dans une autre (cachée également) et la définitive dans une cellule visible.
mais...aaargh ! je viens de me rendre compte que y a un problème dans la formule !!! [;(]

bon je vais vous expliquer ce que je cherche à faire:
je voudrais additionner deux prismes et et j'utilise pour cela les vecteurs:


j'utilise pour cela la formule:

pour la valeur, pour l'angle:

seulement ça ne s'arrête pas là:tout ceci se place dans le repère suivant:

donc d'après ce schéma TABO, la valeur de l'angle du vecteur résultant doit être:

c'est tout [;)]
alors mon problème est ici:

là c'est ok, la valeur de l'angle est bonne
mais ici:

elle n'est pas bonne, tout simplement parce que les valeurs de départ sont inversées. Comment faire pour que ça soit bon qu'elles soient inversées ou non ? y-a-t-il une solution ?

Intervenant1:
Je ne comprends pas où le programme prend cette variation d\'angle alors que les cellules l\'affichent toujours correctement...Même inversé.
Pourquoi l\'affichage est-il inversé et pourquoi l\'angle Pr est-il augmenté???
C\'est curieux!...Mais je pense quand même qu\'il doit bien y avoir une erreur dans la formule, je ne peux pas croire qu\'il soit possible de faire une telle formule sans erreur!
Je trouve étonnant cette inversion des angles P1<>P2...C\'est étonnant....
Franchement, Gaston, personnellement je suis intelligent...mais pas physicien et je ne crois pas qu\'il y en ait beaucoup sur Memoclic, va sur le forum de Futura-Sciences, tu vas avoir des milliers de gars tous ingénieurs, tu vas mettre d\'autres ressources à ton pouvoir, non plus axée sur l\'informatique, mais sur la formule elle-même.
Crois-moi!
www.futura-sciences.com/
Tu vas là-dessus et tu donnes en titre: \"Addition conditionnelle de prismes: Enigme???\"
....tu vas voir, toute la Francophonie tertiaire va s\'y mettre!! [:D]
Mais je trouve cette particularité étonnante! Je me demande bien pourquoi à un moment donné de la formule Excel inverse deux cellules??? c\'est incroyable!
Euh, si quelqu\'un te trouve la réponse, viens nous le dire, ça nous sera utile pour la suite!

Gaston:
ah mais attendez, z\'avez pas compris mon problème: y a pas d\'erreur dans ma formule !
degres(atan((c*sin(radians(c4-d4))/(d3+(c3*cos(radians(c4-d4)))+D4
dans cette formule ci-dessus, vous voyez bien que si on inverse les valeurs de C4 et D4, on va pas trouver la même chose, ne serait-ce simplement qu\'ainsi:
si ATAN(...)= 10° si D4 vaut 270°, ATAN(...)+D4=280°
mais si on remplace la valeur de D4 par 0°, ça va donner:
ATAN(...)+ D4=270°
ok ?
de même:
dans le premier cas, C4-D4 = -270
dans le deuxième cas, C4-D4 = 270
et donc ATAN(...) n\'a pas la même valeur non plus
alors ce que je voudrais trouver, c\'est comment faire en sorte que la formule finale donne toujours le bon résultat, même en inversant les valeurs.
pour futura-science, j\'y ai déjà été [;)]
mon problème actuel n\'est pas un problème de science, mais de logique avec Excel, euh...vous me suivez ? [:D]
c\'est juste un truc pour qu\'on ne se trompe pas à la saisie des données...

Intervenant1:
en faisant un programme qui ferait le travail, il faudrait tout convertir...Le problème c\'est que les données sont dans Excel, donc chaque formule devrait contenir une macro pour rapatrier la donnée contenue dans le fichier Excel correspondant, c\'est ça qui est pas évident.
Ceci dit, Gaston....Pour moi, la seule solution est de faire deux feuilles de calcul, une avec une formule et l\'autre avec l\'inverse, personnellement, je n\'ai vraiment pas d\'autre idée.
Surtout que je suis nul à l\'utilisation d\'Excel!
Je ne pense pas que tu trouveras la solution de sitôt...  Désolé..

Gaston:
voyons, voyons: déjà je puis dire qu\'il faut que la valeur d\'angle dans C4 soit la plus proche de 0°.
purée ! faut queje rajoute une autre condition:
si(C4<C3;....;...)
elle était déjà pas assez longue !!!

Intervenant1:
Franchement Gaston, tu m\'assieds! [:D] [:D]
Enfin, façon de parler, parce que j\'ai une chaise de bureau grand luxe, signée et tout!!!

Gaston:
bon, cette fois, je crois que ça y est [:D] :
dans la cellule H1, je mets:
=SI(ESTERREUR(SI(C4<D4;DEGRES(ATAN((D3*SIN(RADIANS(D4-C4))/(C3+(D3*COS(RADIANS((D4-C4))))))))+C4;DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4));\"-\";SI(C4<D4;DEGRES(ATAN((D3*SIN(RADIANS(D4-C4))/(C3+(D3*COS(RADIANS((D4-C4))))))))+C4;DEGRES(ATAN((C3*SIN(RADIANS(C4-D4))/(D3+(C3*COS(RADIANS((C4-D4))))))))+D4))
dans la cellule I1, je mets:
=SI(H1<0;360+H1;H1)
dans la cellule E4 (ma cellule de résultat), je mets:
=SI(ESTERREUR(SI(I1>360;I1-360;I1));\"-\";SI(I1>360;I1-360;I1))
et là ça colle, quelles que soient les valeurs de C4 et D4
je n\'ai plus qu\'à cacher les colonnes H et I
elle est pas belle la vie ? [:D]

source

jeudi, novembre 16 2017

Vitrines

Un fort flux de voitures vient de passer...ah il est 17 heures, c'est la sortie des écoles. Le soleil baisse et jaunit: je vois un tout petit rayon qui passe par dessus les toits et vient frapper l'angle d'une façade. La rue devient de plus en plus grise, les rares passants ont le nez rouge, mais même sans cela j'aurais deviné qu'il faisait froid. Il me revient en mémoire cette chanson:

un soleil pâlissant
jette encore sa lumière,
sur un oiseau errant
qui fuit le vent d'hiver..
. (M.Sardou)

Ouaip, je commence à sentir le froid qui veut s'insinuer au bas de mes jambes... Les voitures continuent de passer...où vont-ils donc tous ces gens ? Des jeunes, des vieux, aucun ne sourit: ils sont noyés dans leurs pensées; beaucoup d'hommes, peu de femmes, quelques couples. Ah ça y est: quelques djeun's en scooter ! puis d'autres, à pied, sac à dos à l'épaule; l'un a la tête nue et le crâne rasé ! Tss ! Mais quelle idée ! Ne pas profiter de la chance d'avoir encore ses cheveux ! on sacrifie à la mode...ceci dit, il est sûr que ça fait économiser du temps le matin. Toujours le vrombissement des moteurs dehors...et celui de mon chauffage dedans...

Oh purée c'est vrai que j'avais dit que je ferais du ménage ! pff, j'ai oublié chez moi l'essence de térébenthine pour enlever les taches de goudrons du sol...

les vitrines de Noël...j'ai quelques idées, mais quand je vois celles que fait ma voisine en face, ça me tue: je ne ferais jamais des trucs aussi beaux que ça ! Il est vrai que c'est un peu son métier. Bah, je vais faire et comme d'habitude, puis ma modestie naturelle en prendra un coup quand j'entendrais dire après que c'est superbe ? J'ai dans l'idée de me fabriquer de petits présentoirs en forme de sapins de Noël, avec du bois de palette.

C'est un truc qui m'a toujours plu, cela, de me fabriquer mes propres décors et présentoirs. Mon père était pareil: il participait à tous les concours de vitrines de sa ville ! Je ne sais pas s'il a souvent gagné, mais à chaque fois, j'en étais baba, c'était superbe ! J'essaie de suivre ses traces me direz-vous ? ben pas vraiment: ça me plait de faire, c'est tout. Mon avant-dernière vitrine avait pour thème la musique (y avait plein de manifestations musicales prévues dans la ville): je me suis fabriqué un gros clavier de piano avec des touches noires et blanches, j'ai mis quelques partitions, j'ai fabriqué un présentoir en clé de sol, à partir de plusieurs éléments existants, quelques grosses notes de musiques en fil de fer et carton, quelques instruments de musiques réels (j'ai hérité de vieilles clarinettes de mes oncles) ou factices, de vieux cd collés sur de petits gobelets pour qu'ils tiennent dressés et voilà, le tour était joué. Ça a été très regardé.

Celles que j'ai actuellement (je mets au pluriel car j'ai non pas, une seule vitrine, mais 4 petites vitrines de 1m20 de large) j'ai un thème "humain": des visages blancs, et des mains blanches. Je voulais mettre aussi des pieds, mais bon... après je fais aussi des vitrines sans thème. J'aime bien le blanc pour mes décors: c'est neutre, ça ressort bien et ce qu'on y pose dessus se voit bien aussi. Pour Noël, je vais sans doute mettre du blanc...et du doré, bien que je préfère l'argent, mais il faut du doré pour coller avec les autres commerçants, maintenant que j'ai rejoins leur asso. J'ai dans l'idée de peindre quelques bouteilles en blanc façon givre.. Mais aussi, (si j'en trouve des vides: je ne vais tout de même pas boire à ce point !) d'en mettre des naturelles en verre blanc ornée de branchettes de sapin et de bougies

Je n'aime pas les vitrines trop chargées: je trouve que la classe, ce sont des vitrines simples.

Mais pour Noël, j'ai encore le temps. A une époque où j'étais plus enthousiaste, j'avais commencé à faire un album photo de mes vitrines, et puis, bof, j'ai arrêté...pour le regretter ensuite, mais à chaque fois, j'oublie...

Pourquoi je m'embête à faire des vitrines ? Ben parce que c'est créatif, et puis j'aime faire plaisir aux yeux, les miens et ceux des passants.

Bah tiens, il est 17h30 passé, je vais me faire un thé, ça va m'occuper...

mardi, septembre 26 2017

Souvenirs de ski - Mes débuts

Etant abonné aux publication de cette station, j'ai reçu ce mail:
''Cauterets a ajouté une vidéo et a noté:
- Dépoussiérer l'appareil à raclette
- Farter les skis
- S'imaginer glisser sur les pistes du Lys...''
Du coup, ça m’a fait remonter quelques souvenirs plaisants, et donné envie de vous les faire partager....
La raclette, bof, mais la glisse mmmmmh ! Ça me manque grave !
Quand au fartage, il y a belle lurette que les semelles des skis n'en ont plus besoin !
J'ai connu cette époque glorieuse où nous avions des genres de petit pains de paraffine, avec lesquels nous faisions des traits sous nos semelles, afin que le ski glisse mieux, et dont le coloris variait selon le type de neige que nous devions affronter: pour autant que je me rappelle, il y avait du rouge, du bleu, mais nous utilisions surtout de l'argenté qui, je crois me souvenir, était plus généraliste...mais c'est bizarre: il me semble aussi qu'il était plutôt pour la neige de printemps, cette neige lourde, et imbibée d'eau: la “soupe”, comme on l’appelait... Je ne sais plus: je ne devais pas avoir plus de 6 ans, et encore...
Les skis en bois...lol, et je me rappelle aussi des fixations à câble que nous avions!
Le souvenir le plus précis que j'en ai, concerne de petits skis en bois, peints en rouge, dont la peinture s'écaillait un peu. Je pense que c'était des skis de location ? J’étais petit et c'était mes débuts sur les planches. Ce souvenir se passe au téléski (à l'époque on disait le remonte-pente, ou le tire-fesse) du Pène Blanque, à la Mongie; je ne sais pas si ce téléski existe toujours: cela doit faire 25 ans que je ne suis pas retourné à La Mongie !
Je ne me rappelle en fait de rien d'autre que moi, assis, qui regarde mon ski qui file tout seul, tandis que je constate avec étonnement que les câbles de la fixation sont encore accrochés à ma chaussure ! J'avais dû vouloir m’équiper tout seul, et mal passer les câbles dans les chicanes prévues pour cela; les courroies de sécurité que l'on mettait à l'époque, au risque de se prendre un ski sur la tronche en cas de forte gamelle, les avaient retenus, tandis que le ski partait. Ce que je me rappelle ensuite de cet évènement, c'est mon ski brisé sur la route, et le capot d'une voiture, un peu cabossé. En même temps que tout cela, j'entends ma mère dire que le ski avait du rebondir sur la voiture...Débuts fracassants, donc ;-)
A cette époque, La Mongie n'était pas la super station d'aujourd'hui: comme bâtiments, il n'y avait guère que l'hôtel de La Mongie, où nos parents nous emmenaient boire un chocolat chaud en fin de journée: j'ai souvenir d'une grande salle enfumée, et plutôt sombre, dont le sol était recouvert d'environ 1 centimètre d'eau ! Ce détail m’avait marqué: une maison avec de l’eau dedans ! Le chocolat était fait à la casserole avec du vrai chocolat et du lait frais longuement mijoté et tourné à la cuillère en bois: je ne me rappelle pas du visage de la dame qui œuvrait, mais de sa cuillère en bois, oui ! C’est bizarre les souvenirs, non ?
Je me rappelle aussi - mais n'était-ce pas plus tard ? - qu'il y avait des caravanes enfouies dans la neige où l'on voyait des gens entrer et sortir, le sol neigeux arrivant au ras de la porte: parfois on remarquait même qu'il avait du falloir déblayer la porte à la pelle.
Sacrée époque !
Je me rappelle aussi d’une chute que j’ai faite au remonte-tente de la Carrière: en fait, je pense que j’ai été fauché par un autre skieur...Je me rappelle que c’était angoissant, car j’ai eu la respiration coupée: j’essayais de respirer, mais je n’arrivais pas à expirer, et donc j’aspirais à petits coups saccadés...j’ai cru que je n’y arriverais pas. Ils étaient deux skieurs: le premier m’avait fauché et le deuxième, voyant cela, s’était arrêté... Je crois qu’il parlait à ma sœur et appelait son copain. Celui-ci entreprit apparemment de remonter à pied, et je me rappelle que juste quand il m’apparut, s’aidant de ses bâtons, j’arrivais enfin à rependre mon souffle. Ce qui lui valut de dire: “ ah ben alors, finalement, c’était pas la peine que je remonte ?” Bien fait si t’as pris une suée ! Non mais ! Comme quoi, les gens n’ont guère changé, quoi qu’on dise.
Beaucoup plus tard, quand j’arrivais à passer à peu près partout, mon père nous faisait aller jusqu’au col du Tourmalet, où il y avait un refuge-restaurant qui servait une garbure dont je garde encore le savoureux souvenir: c’est qu’il n’y a pas qu’en Béarn qu’on mange de la bonne garbure, en Bigorre aussi ! Et il faut dire que celle-là, après avoir skié toute la matinée, dans le froid, elle nous remettait bien le cœur à l’épaule. Je me rappelle même d’une fois où il y avait tellement de brouillard que nous avons cru ne jamais trouver le refuge. J’ai toujours adoré sentir la chaleur de la salle sur le visage quand on venait de l’extérieur...et toujours de l’eau par terre !
Si la station de mes débuts a été La Mongie, ma préférée a, par la suite, été Cauterets: c'est là que j'ai pris mes premiers cours: j'étais tellement petit que le moniteur devait me mettre sur ses épaules pour prendre le tire-fesse ! S'ensuit alors tout une période que je ne me rappelle guère, sauf...oserai-je vous raconter ? ah bah, il y a prescription ! Ce que je me rappelle donc c'est que j'étais timide et que je n'osais pas faire pipi devant tout le monde, alors des fois je me lâchais l'air de rien: je sentais le liquide chaud couler le long de ma jambe et entrer dans ma chaussure et c’était pas désagréable ! bon évidemment, après ça refroidissait et c’était beaucoup moins confortable !!
Je n'ai jamais dit ça à personne, mais je me rappelle bien, lorsque, fort longtemps après, nous regardions un jour des photos de cette époque avec mes parents, mon père rit en montrant le pantalon que je portais à cette époque et dit: "qu'est-ce qu'il nous l'a mouillé celui-là !”
Si j’ai tant plus de souvenirs dans cette station de ski qu’ailleurs, c’est que mes parents , à Pâques, louaient un appartement, jamais le même, pour quinze jours: ma mère restait alors avec nous, tandis que mon père travaillait toute la semaine et nous rejoignait le dimanche.
La première location dont je me rappelle, me ravit : c’était au rez de chaussée d’une vieille maison, dont les fenêtres donnaient sur un petit potager. Pour un gamin qui a toujours vécu à l'étage d’un immeuble en ville, vous ne pouvez pas savoir ce que ça représente d’habiter au rez de chaussée: on peut sortir par la fenêtre !!! Autant vous dire que je passais rarement par la porte ! Il y avait aussi pas loin une forêt avec de gros rochers que nous allions escalader avec mes frères et sœurs et d’autres gamins du coin.
Aujourd’hui je me demande si ce n’est pas de là que m’est venue beaucoup plus tard l’envie de faire de l’escalade ? Mais bon, je ne suis pas sûr: j’y réfléchirais et je vous raconterais mon parcours à ce sujet, une autre fois.
Revenons au ski: je revois ma mère furieuse - ma mère était ce qu’on appelle une femme de caractère ! - furieuse donc car une dame faisant partie de mon cours, était venue lui dire: “votre petit garçon, il nous gêne !” En fait, elle trouvait que je les empêchais de progresser. Ma mère lui avait répondu vertement que j’apprendrais sûrement beaucoup plus vite qu’elle...Ce en quoi...elle a eu tout à fait raison :-)
Cauterets, c’était aussi le téléphérique: nous allions à pied à sa gare: c’était un petit bâtiment sans prétention, avec un guichet pour prendre le forfait ou les tickets; ceci fait, nous allions attendre la cabine à l’extérieur, au pied des câbles et des grandes roues que l’on voyait, et entendait, tourner. La cabine arrivait, ralentissait puis s’arrêtait pile au bon endroit en se balançant. Le cabinier ouvrait la porte opposée pour que les gens qui descendaient puissent sortir, puis il la refermait et ouvrait celle de notre côté. Nous rentrions alors. A cette époque, il y avait très souvent des bandes de jeunes (à l’époque, pour moi, c’était des vieux !) qui chantaient et notamment ceci: ♫ c’est le cabibi, c’est le cabibi, c’est le cabinier qui baise le jour ...♫ et qui faisait je ne sais plus quoi la nuit...à moins que ce ne fut l’inverse ? Bref, il y avait très souvent une ambiance bonne enfant. La cabine partait donc en nous emportant dans ses flancs. A mi-chemin, la cabine s’arrêtait à la gare intermédiaire, où nous descendions pour changer de cabine. Et enfin, nous arrivions à la gare supérieure...
Oserais-je vous raconter la fois où, étant légèrement dérangé de l’estomac, je lâchais sournoisement une louise, qui a ma grande gêne, s’avéra être d’une puissance odoriférante assez inouïe pour un si petit garçon ? Les gens rigolaient et se regardaient les uns les autres, en disant: “hem, hem, il y a des gaz nauséabonds..” Je me rappelle que le cabinier entrouvrit la porte de la cabine pour mettre le nez dehors, c’est dire ! Et oui, coucou: c’était moi, et personne ne s’en est jamais douté ! ^^ A l’époque, pourtant, je ne rigolais pas: j’avais trop peur d’être pris ! Arrivés à la gare supérieure, nous sortions, bien sûr, puis nous passions par un couloir sombre et froid, pour déboucher dans la station elle-même. La pièce maitresse de cette station était un grand râtelier de bois qui coupait la station en deux et où les gens pouvaient poser leurs skis. A droite, derrière un mur lambrissé, l’ESF: Ecole de Ski Français. C’était là que nous allions nous inscrire aux cours, quand nous devions en prendre. De l’autre côté, il y avait un bar, et à l’étage, un restaurant, où je ne me rappelle pas avoir jamais été: en effet, les moyens de mes parents ne permettaient pas un tel luxe: nous allions manger à la salle hors-sac, mais je ne m'en suis jamais plaint: nous étions en famille et pressés de repartir sur les planches. Je me suis toujours demandé pourquoi elle s’appelait ainsi, cette salle: hors-sac, puisque nos amenions nos sacs ?

Oups ! Il est tard, j’ai sommeil, et je continuerais une autre fois, mais déjà , vous savez maintenant d'où me vient cette passion du ski ;-)

mercredi, mai 10 2017

Premier solo

10 mai 2017
Bon bé me voici au pied du mur: le baryton soliste qui devait venir pour nos concerts, chanter deux pièces, s'est désisté et le chef m'a demandé si j'accepterais de chanter une pièce en tant que soliste (je suis baryton, bien que chantant dans le pupitre basses), lui chantant l'autre (il est ténor)

J'ai bien envie d'accepter, tout à la fois que ça m'impressionne un peu: je n'ai jamais fait ça...
Ce serait un des morceaux de Frange of thé fleet d'Edmond Elgar (je sais pas encore lequel), vous connaissez ?


11 mai 2017
Savez-vous que cette histoire de soliste m'a empêché de m'endormir hier soir ? Je suis un émotif que voulez-vous: un rien me perturbe


13 juin 2017
La première a lieu ce samedi soir ! La 2ème le lendemain...

Finalement, j'ai appris tout seul comme un grand, 3 chants, au lieu de  2.
Vu que je ne lis pas vraiment la musique, et que je ne joue pas d'un instrument, je me suis aidé d'un CD que m'a fait passer le chef, et je me suis également fait, moi-même, des fichiers audio à partir de la partition, avec un logiciel étudié pour (Harmony Assistant): j'ai ainsi le tempo, les notes exactes et leur durée.

Cependant, j'avais, quand même, quelques difficultés de rythme notamment avec la prononciation (la durée des notes me pose toujours un léger problème) et j'avais surtout un morceau avec un tempo noire=68 et une fin de phrase crescendo de 14 temps sans reprendre souffle  ! oups !

Étant donné que mon autre chef de chœur et ami ne voulait pas que je meure étouffé, il a bien voulu m'apprendre comment mieux maitriser ma voix, et mon souffle, l'autre soir: maintenant j'arrive à chanter les 14 temps d'une traite, et il me reste même de la marge !  ouf !

Hier soir, pour la première fois, mon chef m'a fait répéter (j'ai bien cru qu'il allait attendre le jour J, pour cela, l'animal !). Faut que je bûche encore un peu.

Mes collègues m'ont dit que c'était super, mais je ne me fie pas trop à leur jugement: je sais qu'ils veulent m'encourager.

Ce soir, je répète avec le pianiste, dans l'église, pour pouvoir prendre plus de repères... ça va être encore autre chose, je sens...
C'est fou ce que l'acoustique peut modifier les sensations et les écoutes.

15 juin 2017
La répétition sur le lieu du concert avec le pianiste a été pitoyable, que ce soit pour ma partie ou celle avec le chœur, au grand désespoir du chef  qui commence à stresser un peu.

Pour le chœur ce n'est pas de mon fait.
Pour ma partie, oui.
Beaucoup d'imprécisions dans des endroits que je croyais pourtant acquis. 
Il est vrai que l'acoustique n'est pas du tout la même, et que même soi-même on ne s'entend pas pareil.
Il est vrai aussi que j'étais moins concentré que la veille: je venais de descendre un piano du 1er étage avec 2 collègues , le charger dans un break, et l'amener à l'église. Je vous dis pas la suée avec la chaleur qu'il faisait encore en soirée..
Et puis, y avait le chef derrière, qui, stressé, n'arrêtait de m'interrompre à chaque erreur, même minime, et qui m'a même dit, d'un air de reproche, que finalement on allait peut-être enlever cette partie du concert...

je suis d'un naturel calme, mais j'avoue qu'il m'a un peu gonflé et je lui ai rappelé, que ça ne faisait qu'un mois que j'avais eu les partitions, que j'avais buché tout seul (pas avec lui en tout cas) que ce n'était que ma 2ème répétition, et la première avec le piano, alors que j'en avais demandé d'autres, qu'il ne m'avait pas accordées !

Enfin bref, à la fin, il a changé son fusil d'épaule en me disant de continuer à travailler dessus un peu, d'avoir confiance et que de toutes façons, si je me trompais, il n'y aurait que lui et le pianiste qui s'en apercevraient. 

J'espère oui, nanméo, je n'avais pas bûché pour des nèfles ! 

Enfin, cette répétition m'aura tout de même confirmé 3 choses:

- chanter sans partition n'est pas pareil qu'avec. Je m'explique: chez moi, j'ai essayé de chanter sans partition et je n'y arrivai pas trop mal. Pour le concert, je chanterai avec, au cas où j'ai un trou, et donc à la répétition, je l'ai prise. Et en fait de lire la partition, ça m'a perturbé !!! Du coup j'ai rajouté des repères au stabilo fluo, et chez moi, je m'entraîne à présent avec la partition.

- si apprendre la mélodie est important, apprendre les paroles et la prononciation des phrases par cœur est à faire absolument:
distinguer une croche d'une noire pointée est une chose, l'appliquer à une phrase en est une autre; il faut acquérir des automatismes or je me suis aperçu que je ne les avais pas tout à fait, donc je bûche dans ce sens, c'est à dire que je répète un passage, 20 fois ou plus, jusqu'à ce que ça vienne naturellement.

- la concentration est une chose très importante: faire le vide, s'isoler, bien penser à ce qu'on fait, se mettre dans le truc, à fond, est indispensable.

Bref, même si je rate, ça m'aura quand même fait progresser.

Mais j'ai confiance...

je ne stresse pas (enfin, pas trop): je me dis que je ne suis qu'un amateur, et que ma carrière n'en dépend pas



21 juin 2017

Le premier concert a eu lieu...
Un copain m'a enregistré et j'ai pu m'écouter...gulp !

Ecoutez plutôt:
The Lowestoft boat:

Fate's Discrourtesy:

et Submarines

Je ne lis pas les notes: je n'ai appris (il y a longtemps) que la clé de sol, (et c'en était, cette fois-ci) mais dire que c'est un la ou un ré, ça n'avance pas à grand chose, pour le chant, ce n'est pas comme lorsqu'on joue d'un instrument, où une note correspond à une touche.
Je ne sais pas lire une note et la chanter, excepté si on m'a joué la note de début, et encore, c'est approximatif...mais de moins en moins, c'est vrai.(ça fait 8 ans que je chante en chorale)
En fait, quand je regarde la partition, je vois davantage les notes que les paroles: du jour où j'ai compris qu'en apprenant les paroles par cœur, ça me rendait plus disponible pour le reste, je le fais.

J'ai quelques petits problèmes de justesse en fins de phrase (sans doute lié à un problème de diaphragme relâché trop tôt ?), mais mon plus gros problème, c'est de garder le rythme et de chanter la bonne durée des notes.
Avec un chef, c'est du tout cuit: il bat la mesure, et articule même les paroles, tandis que tout seul, tintin !

Bref, je n'arrive pas bien à battre la mesure et compter tout en chantant: c'est plus à l'estime qu'autre chose. c'est pour ça que je suis obligé de répéter et re-répéter et encore, j'ai du mal.
Enfin si, j'y arrive, mais sur les longues durées et encore en comptant avec les doigts, mais bon c'est pas une solution: j'ai essayé avec le pied, mais je m'y perds. 
Sur un des morceaux ("Submarines") quand je tiens la note, j'essaie d'écouter le piano pour me guider, mais je ne l'entends pas très bien.
Là en m'écoutant, je me rend compte qu'à la fin, je fais un "glissando" pour changer de note, aaargh ! Toujours ce diaphragme que je relâche trop tôt, parce que j'ai peur de manquer d'air !

Bon, y a aussi le fait que je suis encore un peu crispé, sans doute ?

En fait, je n'ai eu les partitions qu'à la mi-mai, et il n'y avait que 2 chants dont je savais absolument par cœur les paroles et la mélodie (mais pas les durées de notes): The Lowestoft, et Submarines, cependant je n'ai pas osé ne pas regarder ma partition, alors qu'en chorale, je le fais facilement.
Le 3ème, j'avais pas tellement eu le temps de le bûcher, à part la mélodie, et je l'ai trouvé finalement plus facile, curieux, non ?
4 juillet 2017

Je vous raconte mon concert de samedi soir ? Terrible ! Quel succès !

1er point positif: j'ai perdu au moins 2 litres de sueur en aidant à déplacer un orgue et un piano (le piano du 1er étage), à les charger dans un fourgon, puis les amener dans une église, faire le concert et puis refaire le tout en sens inverse.

La répétition d'avant concert s'est super bien passée: j'ai pu répéter mes départs avec piano.
Bourré de pastilles euphon, mon enrouement ne m'a pas gêné.
Comme nous avions pu le constater l'an passé, l'acoustique du lieu était super !

Devant un magnifique public de 22 personnes d'une moyenne d'âge de 70 ans (le plus jeune devant avoir dans les 60 ans), nous avons tous chanté de manière magistrale ! (je n'ai pas d'enregistrement, vous devrez donc me croire sur parole :-D )
tous sauf le chef !
Voyez-vous, il avait un seul morceau à chanter, et il a trouvé le moyen de ne plus trouver ses pages en plein milieu !
lalalaaaa !...aaah...ah ? hem (bruit de feuilles que l'on remue) etc...finalement un des ténors est venu lui prêter sa propre partition !
Il s'est si magnifiquement rattrapé que la plupart des gens ont cru que c'était fait exprès ! applaudissements
je vous dis pas le succès que nous avons eu, surtout qu'il avait présenté les 4 morceaux que lui et moi chantions avec le chœur (ou sans) comme étant des chansons de marins: les gens se sont précipité à la fin pour nous féliciter, nous les hommes, en disant que c'était super bien, que ça changeait, que nous avions de belles voix, etc...
Tant que ça faisait pas choeur de marins ivrognes...:-D

Bah ça fait plaisir, n'est-ce pas ? Nous avons tous pris beaucoup de plaisir à chanter en tout cas.
Je me suis appliqué à corriger mes erreurs du précédent concert, et d'après ce que le chef m'a dit, ça y était presque (je l'ai dressé pour qu'il ne me passe pas trop la brosse dans le sens du poil: il sait que j'apprécie aussi les critiques :-D ). Faut dire que j'étais beaucoup plus détendu: je n'ai pas gardé le nez dans ma partition, et j'ai même pu voir certaines choses se passer dans le public que les membres du chœur n'avaient pas remarquées. :-D

jeudi, novembre 17 2016

Les chocolats du Carmel

Entre midi et 2 je suis allé au monastère du Carmel pour mon boulot, et comme à chaque fois, ça m'a fait un bien fou, ce calme, ce silence, cette sérénité qui se dégage...le protocole est toujours le même: je sonne et m'annonce à l'interphone, le signal de la porte sonne m'indiquant que je peux entrer. Je pousse la lourde porte cloutée, qui grince, et je me retrouve dans un couloir sombre et glacial avec un pavement de pierres brutes noircies par le temps. J'attends quelques minutes dans un silence absolu...

il me semble soudain que le temps est en suspend...puis une porte s'ouvre, sans que je vois la personne qui la tire. S'offre alors à mon regard un charmant petit cloître avec son jardin tout simple. Tout ici respire la paix.
La mère supérieure me souhaite la bienvenue avec un bon sourire, je la suis sous les arcades du cloître.  Elle agite régulièrement une clochette afin de prévenir ses sœurs:"attention, un étranger est là, restez cachées"; en effet, elles ont fait vœu de solitude, de silence, que sais-je ?
De toutes façons vœu de détachement de la vie "normale". Elles ne rompent ce vœu que par obligation, médicale ou paramédicale. C'est pour cela que je puis entrer. Nous arrivons à la cellule de la sœur en question. Elle est âgée: plus de 85 ans et elle ne les fait pas. La cellule est dans un dénuement complet: 1 lit, 1 table, 1 chaise, 1 petite armoire. Il y fait plus chaud que dans les couloirs glacials (ou glaciaux ?   ) c'est déjà ça. Là, problème: il faut que je puisse regarder derrière les oreilles. Oui je sais, c'est très indiscret mais nécessaire (je vous dis pas ce que j'y trouve parfois, et chez des gens qu'on croirait pas ).
Boudiou, c'est que c'est très compliqué la coiffe d'une carmélite ! Je n'en reviens pas ! Elle me dit d'ailleurs: "les jeunes femmes modernes sont moins compliquées que cela"...quelques voiles et épingles plus tard, je fais ce que j'ai à faire...à dire vrai je n'ai rien pour chauffer, que le frottement de mes doigts, et je prie intérieurement pour que ça casse pas quand je plie.
Ouf Dieu m'a entendu ! normal en ces lieux, me direz-vous ?

Je repars non sans que la sœur m'offre un petit paquet soigneusement emballé de papier marron. Je me sens rougir: mais non fallait pas...mais si...bon, merci. Je soupçonne que ce sont des chocolats...ah le péché de gourmandise !
Je repars avec la mère supérieure le long des couloirs et escaliers. Elle m'apprend à ma demande que le bâtiment date de 1600 mais que les carmélites ne sont là que depuis 1830. J'ai dû déjà le demander, mais j'oublie...

La soeur m'ouvre la porte, et me dit au revoir en souriant, je passe le couloir glacé, la lourde porte que je referme soigneusement ainsi qu'il est indiqué, et je suis dehors...Autre monde...je regagne ensuite mes pénates le cœur léger...

Allez, je me penche sur ce que je vais faire pour mes vitrines de Noël, et puis je vais faire un peu de ménage...

Ah au fait: le paquet, c'était bien des chocolats !

samedi, janvier 2 2016

Balade nocturne au village (écrit en été 2008)

Le texte ci-dessous, que j'ai écrit en été 2008, fait partie d'un passé douloureux...Feu mon épouse était encore de ce monde...
On m'a dit plus tard que c'était cette capacité que j'ai, à la rêverie et à son expression, même dans les pires moments, qui m'a permis de finalement surmonter ma détresse, tout en restant en vie moi-même: il y a toujours une échappatoire, un monde où personne ne peut vous atteindre, où tout est beau et serein; ne cherchez pas trop loin: il est en vous, tout simplement...


Le soir est tombé, mais il fait encore chaud. Je marche d'un bon pas.
A 100 mètres, j'entends encore la voix de ma femme qui crie ! Elle a la voix qui porte ! Je me dis que lorsqu'elle crie au jardin, tout le village doit l'entendre: en effet notre jardin le domine. Bah ! Je m'en fiche, na ! C'est sa réputation à elle, et pas la mienne ! Ce genre de considération ne me touche plus depuis longtemps.
De loin en loin, j'entends à travers les volets fermés, qui le son de la télé, qui le bourdonnement d'une conversation assourdie. Je souris malgré moi quand, en passant devant chez monsieur G, j'entends une chasse d'eau, suivie d'un raclement de gorge: c'est assez drôle de surprendre chez les gens ces petits moments de la vie.
Au bout de la rue, le croisement: je tourne à droite et je m'engage dans la rue où se sont montées toutes ces nouvelles maisons. C'est assez bizarre, ce petit lotissement en plein village, où maisons neuves côtoient de vieilles fermettes.
"Bonsoir !" Petit signe de la main amical. Les gens d'ici sont toujours très polis et amicaux: même si on ne se connait pas, pas un ne manque à vous saluer, tout comme lorsque vous leur laissez la priorité en voiture, dans les rues étroites, ils ne manquent pas de faire un merci par geste.
Ici ça bouge un peu: les volets ne se ferment que maintenant, les gens restent dehors plus longtemps.
Je traverse à présent le coin pique-nique et sa forêt de chênes. Des jeunes sont là avec leurs voitures "tunées", musique à fond (pardon: à donf !). Ils discutent des mérites de leurs engins, une bière à la main. Comme je passe, ils me regardent avec aménité et, en chœur, me souhaitent le bonsoir, avec une signe de la tête. Cela aussi m'étonne toujours: en ville quand vous passez près des jeunes, leur regard n'est pas du tout amical et ils ne vous saluent certainement pas ! Ici, oui.
J'arrive à présent près du canal et sur le pont, je trouve monsieur C, que je connais bien. Il regarde faire un pêcheur au fouet, accompagné de son voisin.
Il me revient, à cet instant, la blague du gars qui passe l'après midi à regarder un pêcheur, et qui dit ensuite qu'il ne pêche pas parce qu'il n'aurait pas la patience !
Je les salue, m'arrête un instant pour échanger quelques banalités, et regarder, moi aussi, le pêcheur qui cherche à leurrer le poisson avec sa fausse mouche, puis je continue ma route. Je croise le fils de monsieur C, qui essaie d'impressionner sa petite copine en faisant des figures avec son skateboard. Quel garnement celui-là ! Je me rappelle encore de ses frasques à vélo avec mon gamin. Il me salue avec un grand sourire, je lui réponds avec plaisir, parce que c'est tout de même un gentil gamin
Je monte à présent la côte qui mène à l'église. Ici est le rendez-vous des chats: il en sort de tous les côtés, de toutes tailles, de toutes couleurs, mais ne comptez surtout pas les approcher, ce sont des sauvages !
Ouf ! Enfin je suis en haut ! C'est qu'elle est raide cette côte ! Même mon gamin a du mal à la grimper à vélo, et pourtant c'est un costaud, c'est dire: moi à vélo, je n'essaie même pas !
Le banc de bois sur l'herbe, près du muret, me tend les bras. Je m'y assois un moment et je contemple...quoi ? Je ne sais pas trop. Les grillons font entendre leur musique. Là bas au loin, il doit y avoir de l'orage, car le ciel s'illumine de temps en temps. Je réalise que les lampadaires sont assez nombreux dans ce village: je peux distinguer en bas monsieur C, toujours à son poste sur le pont. Mon regard erre sur les maisons où je peux parfois apercevoir une fenêtre éclairée.
Les gens vivent ici, sans bruit... Que font-ils maintenant ?
Cela me ramène des années en arrière, quand du cinquième étage de l'immeuble de mes parents, je contemplais la ville de la fenêtre de ma chambre, et où, déjà, je prenais pleinement conscience de toutes ces vies autour de nous qui se passent, sans que l'on s'en rende vraiment compte. Ici, c'est pareil, mais en plus petit.
Un chien aboie, au loin. Qu'a-t-il vu ? Qu'a-t-il entendu ? Un renard ? Une musaraigne ? Un fantôme ?
Un autre lui répond soudain, puis un autre, un autre encore. Cela me rappelle le dessin animé des 101 dalmatiens avec tous les chiens qui s'envoient des messages ! On en plaisante, mais c'est peut-être vrai: qu'en sait-on, après tout ?
Je reviens aux maisons, et là je me mets à penser à la mienne. Elle doit être silencieuse à présent...je l'espère du moins ! J'imagine la vie des gens, la vie de famille, les rires, les câlins... J'ai envie de pleurer... Allez je me secoue: la pensée est un acte volontaire ! Je ne dois pas laisser mes pensées m'entrainer où elles veulent: je dois penser à autre chose.
Je suis bien bête, j'aurais dû amener un carnet et un crayon: je me sens l'âme poète, ce soir... Il est vrai que j'étais bien pressé de sortir
Bon allez, je rentre.

jeudi, novembre 19 2015

La glace à la nata

A midi de gros nuages gris couraient dans le ciel, et la montagne était elle aussi barrée de gris, excepté dans le V qu'est l'entrée de la vallée d'Aspe: au loin, je pouvais voir une crête baignée de soleil et un superbe ciel bleu. Aussitôt mon esprit s'est envolé vers ce pays ensoleillé qu'est la région de Jaca: de mémoire, je refaisais la route, admirant les paysages, et me remémorant certains voyages à certaine époque...
Les mots qui me vinrent furent: "vacances, été, chaleur". Je revis des lacs aux couleurs d'émeraude et de turquoise, je revis une plaine aride semée d'oliviers, et l'air chaud qui tremblait dans le fond, je revis un village aux murs vêtus de blanc, et sa fontaine rafraichissante sur la place qui sentait le crottin et la poussière, je revis mon père le guide vert à la main, nous décrivant les chapiteaux d'une chapelle romane, je ressentis la fraicheur de l'ombre quand nous y entrâmes, le silence, aussi, et les chandelles tremblantes.
Ce lieu de pierre, si accueillant dans la chaleur de l'été espagnol, où l'on n'osait parler qu'à voix basse, et encore: le silence l'habitait mieux.
Je ne pratique plus la religion de mes parents et pourtant à chaque fois je ressens quelque chose en ce genre de lieu.

Mon esprit vagabonde encore: il se promène dans Saragosse où mon père avait déniché un genre de petite mosquée en travaux sur les murs de laquelle on devinait un entrelacs de lignes sculptées: une dentelle de pierre ! Je n'ai jamais retrouvé cet endroit, tout comme je n'ai jamais retrouvé cette église romane troglodyte, dont le guide disait à propos de je ne sais quoi: "je dis bien pré-roman et non pas roman" C'est tout ce que j'en ai retenu, allez savoir pourquoi ? Maintenant que j'y pense, était-ce bien en Espagne ? Le guide parlait français...je ne sais.

Cette fois, je suis dans un village ou le quartier d'une petite ville. Il n'y a pas âme qui vive dans la chaleur de l'après-midi. "Pas fous,dit ma sœur qui râle de devoir marcher: ils sont à la sieste, eux !"
Et puis soudain, un triporteur s'arrête sur la place, et fait carillonner son timbre. Aussitôt, une flopée de gamins sortis d'on ne sait où l'entourent: "nata ! nata !" crient-ils. C'est le marchand de glace !
Mes parents n'y couperont pas pour nous en offrir une...à la nata ! C'est là que j'appris que nata voulait dire crème en espagnol...et que c'était rudement bon !

Et voilà, paf !  Le vagabondage s'arrête !  

Pourquoi ? Je vous le donne en mille: tout simplement parce que les mots glace à la crème me ramènent au présent et à ma légère surcharge pondérale !!!
Bah, de toutes façons c'était l'heure d'aller au boulot...

N'empêche, il est à présent 18 heures et je me demande bien où je pourrais trouver de la glace à la nata, mais chut.... ;-)