Etant abonné aux publication de cette station, j'ai reçu ce mail:
''Cauterets a ajouté une vidéo et a noté:
- Dépoussiérer l'appareil à raclette
- Farter les skis
- S'imaginer glisser sur les pistes du Lys...''
Du coup, ça m’a fait remonter quelques souvenirs plaisants, et donné envie de vous les faire partager....
La raclette, bof, mais la glisse mmmmmh ! Ça me manque grave !
Quand au fartage, il y a belle lurette que les semelles des skis n'en ont plus besoin !
J'ai connu cette époque glorieuse où nous avions des genres de petit pains de paraffine, avec lesquels nous faisions des traits sous nos semelles, afin que le ski glisse mieux, et dont le coloris variait selon le type de neige que nous devions affronter: pour autant que je me rappelle, il y avait du rouge, du bleu, mais nous utilisions surtout de l'argenté qui, je crois me souvenir, était plus généraliste...mais c'est bizarre: il me semble aussi qu'il était plutôt pour la neige de printemps, cette neige lourde, et imbibée d'eau: la “soupe”, comme on l’appelait... Je ne sais plus: je ne devais pas avoir plus de 6 ans, et encore...
Les skis en bois...lol, et je me rappelle aussi des fixations à câble que nous avions!
Le souvenir le plus précis que j'en ai, concerne de petits skis en bois, peints en rouge, dont la peinture s'écaillait un peu. Je pense que c'était des skis de location ? J’étais petit et c'était mes débuts sur les planches. Ce souvenir se passe au téléski (à l'époque on disait le remonte-pente, ou le tire-fesse) du Pène Blanque, à la Mongie; je ne sais pas si ce téléski existe toujours: cela doit faire 25 ans que je ne suis pas retourné à La Mongie !
Je ne me rappelle en fait de rien d'autre que moi, assis, qui regarde mon ski qui file tout seul, tandis que je constate avec étonnement que les câbles de la fixation sont encore accrochés à ma chaussure ! J'avais dû vouloir m’équiper tout seul, et mal passer les câbles dans les chicanes prévues pour cela; les courroies de sécurité que l'on mettait à l'époque, au risque de se prendre un ski sur la tronche en cas de forte gamelle, les avaient retenus, tandis que le ski partait. Ce que je me rappelle ensuite de cet évènement, c'est mon ski brisé sur la route, et le capot d'une voiture, un peu cabossé. En même temps que tout cela, j'entends ma mère dire que le ski avait du rebondir sur la voiture...Débuts fracassants, donc ;-)
A cette époque, La Mongie n'était pas la super station d'aujourd'hui: comme bâtiments, il n'y avait guère que l'hôtel de La Mongie, où nos parents nous emmenaient boire un chocolat chaud en fin de journée: j'ai souvenir d'une grande salle enfumée, et plutôt sombre, dont le sol était recouvert d'environ 1 centimètre d'eau ! Ce détail m’avait marqué: une maison avec de l’eau dedans ! Le chocolat était fait à la casserole avec du vrai chocolat et du lait frais longuement mijoté et tourné à la cuillère en bois: je ne me rappelle pas du visage de la dame qui œuvrait, mais de sa cuillère en bois, oui ! C’est bizarre les souvenirs, non ?
Je me rappelle aussi - mais n'était-ce pas plus tard ? - qu'il y avait des caravanes enfouies dans la neige où l'on voyait des gens entrer et sortir, le sol neigeux arrivant au ras de la porte: parfois on remarquait même qu'il avait du falloir déblayer la porte à la pelle.
Sacrée époque !
Je me rappelle aussi d’une chute que j’ai faite au remonte-tente de la Carrière: en fait, je pense que j’ai été fauché par un autre skieur...Je me rappelle que c’était angoissant, car j’ai eu la respiration coupée: j’essayais de respirer, mais je n’arrivais pas à expirer, et donc j’aspirais à petits coups saccadés...j’ai cru que je n’y arriverais pas. Ils étaient deux skieurs: le premier m’avait fauché et le deuxième, voyant cela, s’était arrêté... Je crois qu’il parlait à ma sœur et appelait son copain. Celui-ci entreprit apparemment de remonter à pied, et je me rappelle que juste quand il m’apparut, s’aidant de ses bâtons, j’arrivais enfin à rependre mon souffle. Ce qui lui valut de dire: “ ah ben alors, finalement, c’était pas la peine que je remonte ?” Bien fait si t’as pris une suée ! Non mais ! Comme quoi, les gens n’ont guère changé, quoi qu’on dise.
Beaucoup plus tard, quand j’arrivais à passer à peu près partout, mon père nous faisait aller jusqu’au col du Tourmalet, où il y avait un refuge-restaurant qui servait une garbure dont je garde encore le savoureux souvenir: c’est qu’il n’y a pas qu’en Béarn qu’on mange de la bonne garbure, en Bigorre aussi ! Et il faut dire que celle-là, après avoir skié toute la matinée, dans le froid, elle nous remettait bien le cœur à l’épaule. Je me rappelle même d’une fois où il y avait tellement de brouillard que nous avons cru ne jamais trouver le refuge. J’ai toujours adoré sentir la chaleur de la salle sur le visage quand on venait de l’extérieur...et toujours de l’eau par terre !
Si la station de mes débuts a été La Mongie, ma préférée a, par la suite, été Cauterets: c'est là que j'ai pris mes premiers cours: j'étais tellement petit que le moniteur devait me mettre sur ses épaules pour prendre le tire-fesse ! S'ensuit alors tout une période que je ne me rappelle guère, sauf...oserai-je vous raconter ? ah bah, il y a prescription ! Ce que je me rappelle donc c'est que j'étais timide et que je n'osais pas faire pipi devant tout le monde, alors des fois je me lâchais l'air de rien: je sentais le liquide chaud couler le long de ma jambe et entrer dans ma chaussure et c’était pas désagréable ! bon évidemment, après ça refroidissait et c’était beaucoup moins confortable !!
Je n'ai jamais dit ça à personne, mais je me rappelle bien, lorsque, fort longtemps après, nous regardions un jour des photos de cette époque avec mes parents, mon père rit en montrant le pantalon que je portais à cette époque et dit: "qu'est-ce qu'il nous l'a mouillé celui-là !”
Si j’ai tant plus de souvenirs dans cette station de ski qu’ailleurs, c’est que mes parents , à Pâques, louaient un appartement, jamais le même, pour quinze jours: ma mère restait alors avec nous, tandis que mon père travaillait toute la semaine et nous rejoignait le dimanche.
La première location dont je me rappelle, me ravit : c’était au rez de chaussée d’une vieille maison, dont les fenêtres donnaient sur un petit potager. Pour un gamin qui a toujours vécu à l'étage d’un immeuble en ville, vous ne pouvez pas savoir ce que ça représente d’habiter au rez de chaussée: on peut sortir par la fenêtre !!! Autant vous dire que je passais rarement par la porte ! Il y avait aussi pas loin une forêt avec de gros rochers que nous allions escalader avec mes frères et sœurs et d’autres gamins du coin.
Aujourd’hui je me demande si ce n’est pas de là que m’est venue beaucoup plus tard l’envie de faire de l’escalade ? Mais bon, je ne suis pas sûr: j’y réfléchirais et je vous raconterais mon parcours à ce sujet, une autre fois.
Revenons au ski: je revois ma mère furieuse - ma mère était ce qu’on appelle une femme de caractère ! - furieuse donc car une dame faisant partie de mon cours, était venue lui dire: “votre petit garçon, il nous gêne !” En fait, elle trouvait que je les empêchais de progresser. Ma mère lui avait répondu vertement que j’apprendrais sûrement beaucoup plus vite qu’elle...Ce en quoi...elle a eu tout à fait raison :-)
Cauterets, c’était aussi le téléphérique: nous allions à pied à sa gare: c’était un petit bâtiment sans prétention, avec un guichet pour prendre le forfait ou les tickets; ceci fait, nous allions attendre la cabine à l’extérieur, au pied des câbles et des grandes roues que l’on voyait, et entendait, tourner. La cabine arrivait, ralentissait puis s’arrêtait pile au bon endroit en se balançant. Le cabinier ouvrait la porte opposée pour que les gens qui descendaient puissent sortir, puis il la refermait et ouvrait celle de notre côté. Nous rentrions alors. A cette époque, il y avait très souvent des bandes de jeunes (à l’époque, pour moi, c’était des vieux !) qui chantaient et notamment ceci: ♫ c’est le cabibi, c’est le cabibi, c’est le cabinier qui baise le jour ...♫ et qui faisait je ne sais plus quoi la nuit...à moins que ce ne fut l’inverse ? Bref, il y avait très souvent une ambiance bonne enfant. La cabine partait donc en nous emportant dans ses flancs. A mi-chemin, la cabine s’arrêtait à la gare intermédiaire, où nous descendions pour changer de cabine. Et enfin, nous arrivions à la gare supérieure...
Oserais-je vous raconter la fois où, étant légèrement dérangé de l’estomac, je lâchais sournoisement une louise, qui a ma grande gêne, s’avéra être d’une puissance odoriférante assez inouïe pour un si petit garçon ? Les gens rigolaient et se regardaient les uns les autres, en disant: “hem, hem, il y a des gaz nauséabonds..” Je me rappelle que le cabinier entrouvrit la porte de la cabine pour mettre le nez dehors, c’est dire ! Et oui, coucou: c’était moi, et personne ne s’en est jamais douté ! ^^ A l’époque, pourtant, je ne rigolais pas: j’avais trop peur d’être pris ! Arrivés à la gare supérieure, nous sortions, bien sûr, puis nous passions par un couloir sombre et froid, pour déboucher dans la station elle-même. La pièce maitresse de cette station était un grand râtelier de bois qui coupait la station en deux et où les gens pouvaient poser leurs skis. A droite, derrière un mur lambrissé, l’ESF: Ecole de Ski Français. C’était là que nous allions nous inscrire aux cours, quand nous devions en prendre. De l’autre côté, il y avait un bar, et à l’étage, un restaurant, où je ne me rappelle pas avoir jamais été: en effet, les moyens de mes parents ne permettaient pas un tel luxe: nous allions manger à la salle hors-sac, mais je ne m'en suis jamais plaint: nous étions en famille et pressés de repartir sur les planches. Je me suis toujours demandé pourquoi elle s’appelait ainsi, cette salle: hors-sac, puisque nos amenions nos sacs ?

Oups ! Il est tard, j’ai sommeil, et je continuerais une autre fois, mais déjà , vous savez maintenant d'où me vient cette passion du ski ;-)