Vie continue

J'aurais pu appeler ce blog "Pensées", ou "Réflexions" ou "Chroniques d'une vie ordinaire", que sais-je ? J'ai choisi Vie continue car à chaque tuile qui tombe,il faut à chaque fois, non pas recommencer sa vie - car on ne s'est pas arrêté - mais continuer: il n'y a pas d'autre alternative. Continu ou alternatif, maintenant vous êtes au courant !

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mercredi, février 5 2025

Comprendre, lire et encore lire

Je ne me rappelle pas depuis quand je suis ainsi à toujours chercher à vouloir interpréter les actions, gestes, ou propos des gens en face de moi ?

J'aurais tendance à dire que les rapports humains m'ont toujours intrigué, mais pour autant que je m'en rappelle, ça n'a pas toujours été le cas. 

Quand j'étais encore enfant, je ne me posais pas toutes ces questions car la vie était pour moi, simple: il n'y avait pas de menteurs, ni de sournois, ni de manipulateurs et pour moi tout le monde était gentil: à quoi servait la méchanceté et la fausseté  ? L'innocence de l'enfance...

À l'école, j'ai commencé à déchanter au contact des autres : d'un naturel doux, gentil, naturel, et sans malice , je me retrouvais sorti du cocon familial en face d'un monde sans pitié. Assez vite je découvris combien certains pouvaient être méchants de manière tout à fait gratuite. Et je ne comprenais pas le pourquoi de leur conduite: j'étais tout calme dans mon coin et on venait se moquer de moi, alors même que je ne demandais rien à personne. La plupart du temps, je restais coi, ayant compris rapidement qu'il valait mieux parfois se taire et attendre que l'orage passe: ce qui les intéressait, c'était que je réagisse et si je ne le faisais pas, ils se lasseraient et trouveraient une autre victime, solution qui ne me satisfaisait pas pleinement mais dans l'immédiat je n'en avais pas d'autres. J'étais déjà patient, je le devins encore plus : un jour, pensais-je, un jour, je vous montrerai de quoi je suis capable... Mais j'avais du mal à me mettre en colère: certes, j'avais du ressentiment, mais d'un autre côté, je me disais qu'ils devaient avoir quelques raisons d'agir ainsi ? Bref, tout cela ne tendit pas à me rendre moins introverti que je ne l'étais...

Depuis très longtemps, j'étais déjà un grand lecteur: je lisais tous les bouquins qui me passaient à portée de la main et pas seulement les bandes dessinées. D'ailleurs c'est bien simple : mon père avait un meuble bibliothèque assez conséquent. Je commençais méthodiquement par lire les livres qui m'étaient accessibles, c'est-à-dire ceux des rayons du bas, puis au fil du temps, je montais, n'hésitant pas à prendre une chaise pour les rayons plus hauts, que je n'atteignais pas encore. C'est ainsi que lorsque vers 16 ou 17 ans, ayant fait part à mon père de mes premiers émois amoureux, il voulut me donner à lire les bouquins "Histoire d'amour de l'histoire de France" de Guy Breton, je lui répondit que heu... ben...je les avais déjà lus ! Il se rabattit donc sur Cyrano de Bergerac...Je le lus avec avidité puis j'allais voir mon père que moi, je voulais une histoire qui se finisse bien, or là, ce n'était pas le cas...

Alors bien sûr, je n'ai pas lu tous les livres: j'en commençais parfois certains que je ne finissais jamais, tels par exemple "crimes et châtiments" de Dostoïevski, ou bien " le pavillon des cancéreux" de Soljenitsyne, un peu glauque comme atmosphère, d'après le souvenir que j'en ai. À ce jour, d'ailleurs, je ne les ai toujours pas lus en entier. Bref, la lecture me permettait en quelque sorte de m'émanciper tout seul, et aussi d'apprendre par moi-même. 

Par exemple, j'ai lu par le menu les deux grands manuels d'infirmière, qui venaient de ma tante qui était infirmière pendant la guerre, ou bien les trois fascicules sur la pratique de la montagne en hiver, ou encore la méthode pour retrouver le nom des fleurs de Gaston Bonnier, et les petits fascicules sur les roches et minéraux, ou sur les étoiles, que mon père emmenait toujours en vacances avec lui, sans parler de mes préférés : les deux énormes volumes du dictionnaire Larousse ! Tout m'intéressait. D'ailleurs, très souvent on m'offrait des livres en cadeau sachant que j'aimais la lecture. Très vite, on m'offrit un abonnement à la bibliothèque municipale, et je pus continuer à lire avec une bonne cadence, mais cette fois-ci uniquement des livres dits "pour mon âge". Ça se lisait très facilement et j'aimais bien ces petites aventures adolescentes. Je me rappelle notamment d'une collection que j'appréciai plus particulièrement : "safari signe de piste". Puis ma mère, qui avait d'étroites relations avec le milieu clérical - elle devait même jusqu'à aller, un jour, faire le catéchisme aux enfants - m'abonna a un petit magazine : formule 1, le journal des J2. Cela me plaîsait beaucoup car il y avait de tout: des bandes dessinées à épisode (que je n'ai jamais retrouvé ailleurs, malheureusement), des histoires écrites, des histoires drôles, de petits bricolages, des reportages sur des sujet divers, des documents sur la science, la nature, l'écologie, le sport, la santé et j'en passe. Bref, tout ce qu'il fallait pour alimenter un esprit adolescent. Bien sûr, c'était en plus de l'abonnement à la bibliothèque... Au collège, je découvris, en plus, la bibliothèque scolaire. Bibliothèque où un jour, la documentaliste refusa que je prenne un livre, car "c'était trop costaud pour moi" ! Je n'ai pas osé lui dire que j'en avais déjà lu plus de la moitié sur une table à l'écart, au lieu d'aller en étude et que cette lecture m'ayant beaucoup intéressé, je voulais le finir, et même le relire, chez moi... Il y était question d'atomes, d'étoiles, de trous noir, de formation du monde, et de questionnement sur l'existence éventuelle d'un Dieu. Dans ma logique, je ne comprenais pas pourquoi ce livre était laissé à portée de main des élèves, si ces derniers ne pouvaient pas le lire ? Elle ne voulut pas m'expliquer pourquoi. Quand je revins plus tard et le cherchai pour continuer ma lecture, je ne le trouvai plus...Je ne me rappelle malheureusement pas le titre...

mardi, février 4 2025

Jamais, toujours

Je me faisais tout à l'heure la réflexion que je n'aimais pas le mot "jamais"... Et puis je me suis dit que le mot "toujours" n'était pas forcément mieux... Quant à "peut-être", c'est presque pire ...alors de mes réflexions a fini par sortir ceci :


Il est un mot que je redoute, Un mot qui ferme, un mot qui cloute, Qui laisse un vide, un point final, Un goût d'éternité fatale.

Jamais: ce mur infranchissable,

Ce vent glacé, irrévocable, Il brise l'espoir en mille éclats, Il dit: c'est fait, il dit: c'est là.

Mais son reflet n'est pas plus tendre, Ce "toujours" que l'on voudrait rendre À des instants pleins de lumière, Mais qui parfois nous désespère.

Toujours: ce cercle sans issue, Ce poids qui pèse, inaltérable, Comme un refrain trop répandu, Comme une chaîne inéluctable.

Alors, je cherche d'autres voies, Des mots qui dansent, des mots de soie: Peut-être, un jour, on verra bien, Des phrases ouvertes, un doux matin.

Car rien ne reste, rien ne fige, Tout se transforme, tout se corrige, Et même l'ombre a son éclat, Quand on sait qu’elle changera.

vendredi, janvier 17 2025

Injustice

Je n’ai voulu que donner,
Une note, un souffle, un geste,
Pour qu’ensemble, on puisse rêver,
Que l’harmonie nous manifeste.

Mais voilà qu’on me renvoie,
Un regard lourd d’injustice,
Comme si ma voix, ma foi,
N’étaient qu’un fragile caprice.

J'ai blessé sans le vouloir,
J'ai troublé sans raison,
Je porte en moi ce désespoir,
Qui vacille sous l’accusation.

Et pourtant, mon cœur s’efforce,
De bâtir un lien sincère,
Unir les voix, mêler les forces,
Dans un monde moins austère.

Mais on ne voit que l’écorce,
Jamais l’élan intérieur,
On brise, on tord, on écorche
Ce que j’offre avec ferveur.

Alors, seul, je laisse couler,
Ces larmes que l’on ignore,
Tandis qu’en moi, l’écho blessé,
Chante encore, chante encore…

mardi, septembre 10 2024

🎶 Des nuages noirs qui courent dans le ciel...

Ce n'est pas le Connemara,
Cet immense plafond bas,
Mais c'est beau tout de même,
Beau comme un poème,
Qui apaise une âme tourmentée,
Ne pouvant se répandre en bienfaits,
Et qui laisse dériver son angoisse,
Vers des mots qui, sûrement, froissent,
Puis pleurant, l'auteur déchire,
Tout ce qu'il vient d'écrire.
Surtout, n'allez rien croire,
Il exprime son désespoir:
Un instant de profond désarroi,
A produit des mots inadéquats:
Il ne veut point haïr ou salir,
Mais parfois, sa raison chavire...

vendredi, juin 21 2024

Pensée obsédante

A toi, pensée qui m'obsède,

Oui, toi, qui me fait si mal, 

Qui envoie sans cesse ton signal,

Je ne t'appelle pas à l'aide,

Au contraire, je veux te fuir, 

T'effacer de ma mémoire, 

Je n'en peux plus de languir, 

Du matin jusques au soir.

Ce n'est pas un abandon, 

Tu reviendras plus tard, 

Après mon coup de torchon, 

À ma sortie du cauchemar, 

Tu pourras revenir en douce,

Un matin, à midi ou un soir, 

Sans que je ne te repousse, 

Car sera revenu l'espoir.

jeudi, juin 20 2024

Rien n'a changé, tout a changé

Et puis soudain, on s'arrête,

On contemple un monde fade, 

Sans couleur et sans goût,

Et pourtant rien n'a changé... 

Rien n'a changé, ou si peu,

Si peu, et à la fois beaucoup, 

Une pensée, une absence, 

Il manque une présence, 

Une présence ou son idée...

Le monde n'a pas changé,

Ma tête seule est trop chargée,

Chargée et à la fois si vide...

Dans ce désert, ma pensée fuit...

Sur le pavé des routes humides,

Glissent les larmes de mon œil sec,

Rien n'a changé, tout a changé 😪

Sublime Alfred de Musset

Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,

Pour savoir, après tout, ce qu'on aime le mieux,

Les bonbons, l'Océan, le jeu, l'azur des cieux,

Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.

Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;

Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d'adieux.

Puis le cœur s'aperçoit qu'il est devenu vieux,

Et l'effet qui s'en va nous découvre les causes.

De ces biens passagers que l'on goûte à demi,

Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.

On se brouille, on se fuit. Qu'un hasard nous rassemble,

On s'approche, on sourit, la main touche la main,

Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,

Que l'âme est immortelle, et qu'hier c'est demain.

dimanche, juin 16 2024

Je m'écroule

Je me suis rendu compte aujourd'hui en discutant avec un psy qu'il m'est tombé énormément de trucs sur le dos, physiques ou mentaux, depuis ces dernières années, plus d'autres beaucoup plus anciens que je croyais guéris mais qui ne l'étaient finalement pas complètement. Je ne me suis pas du tout rendu compte de l'ampleur que cela prenait, et jusqu'à une époque récente, j'arrivais à tenir seul.

Le problème dans mon cas c'est que, depuis toujours, la moindre petite chose prend pour moi des proportions énormes, c'est ainsi je n'y puis rien. L'autre problème c'est que ce ne sont pas forcément des petites choses qui me sont arrivées 

 

Et puis il a suffit, récemment, d’un problème de santé grave où j'ai été à deux doigts d'y rester et qui m'a fragilisé mentalement sans que je le réalise vraiment.

Malheureusement, j'ai vécu en suivant une rupture amicale avec quelqu'un que j'aimais beaucoup, rupture que j'aurais sans doute pu éviter si je n'avais pas été fragilisé par ce problème, ou que, au pire, j'aurai sans doute mieux acceptée en temps normal, même si ça m'aurait sans doute fait mal aussi...bref, il m'a suffit de cela avec quelques similitudes que j'ai cru voir avec un autre événement survenu il y a 15 ans, autrement plus dramatique,  pour que tout ce que j'avais accumulé me remonte en tête, et que mon cerveau, soumis à un stress devenu trop intense, dise: stop !

J'ai donc quelques heures d'amnésie totale, où je ne me rappelle de rien,  j'ai juste pu reconstituer à l'aide du docteur qui m'a pris en charge, et de ce que j'ai trouvé que j'avais fait sur mon téléphone. Par exemple, j'ai envoyé des messages à plein de gens et même à certains auxquels je n'aurais pas dû  et je leur demandais ce qui avait pu se passer ces derniers temps qui puisse me provoquer une confusion mentale, et je ne me rappelle pas du tout avoir fait ça, c'est très flippant.

 

Aujourd'hui, j'ai vraiment besoin de me faire aider, donc je consulte les pros qu'il faut, c'était la seule chose à faire. 

Je ne sais pas combien de temps ça prendra mais donc je veux remonter la pente, parce que la vie est belle et qu'il faut surtout en profiter tant qu'on l'a, comme dit la chanson : on n'aura pas toujours le temps. Il faut jouer gagnant dans la vie. 


Et Elle, me direz-vous ? Cette amie si chère qui a rompu. Que s'est-il donc passé ? Je ne l'ai pas comprise, c'est aussi simple et idiot que cela, et elle non plus ne m'a pas compris. Pourquoi n'avoir pas communiqué , si vous étiez amis, me direz-vous ? Sans doute avait-elle ses problèmes, elle aussi, et elle n'a pas du tout pensé qu'en face, je ne comprenais pas parce que j'étais bloqué sur les miens, de problèmes. Puis elle a voulu m'appeler et je l'ai rejetée, plein de ressentiment parce que je m'étais senti seul à un moment où j'aurais eu besoin d'elle, et elle n'était pas là, parce que le nez dans ses problèmes, et sa douleur, elle n'y avait pas pensé : je la comprends puisque c'est ce que je faisais... et puis j'étais à l'hôpital depuis une semaine lorsqu'elle a appelé, et je me disais que si j'avais de l'importance pour elle, elle se serait inquiété avant cela, alors j'ai cru qu'elle n'était amie avec moi que parce que je lui rendais service, oui j'ai osé penser cela de mon amie alors que je savais que c'est une bonne personne, mais voilà mon esprit ne fonctionnait pas comme d'habitude. La preuve en est que cela m'a rappelé feu ma femme qui, elle, était réellement comme cela. Alors je l'ai rejetée: j'ai rejeté mon amie. C'est le plus grand regret que j'ai, parce qu'elle avait besoin d'aide, je m'en veux, même si effectivement venant de passer à deux doigts de la mort, je n'étais pas encore redevenu tout à fait moi-même. Puis, voulant rattraper mon erreur, je n'ai pas pu trouver les bons mots, parce qu'au lieu de m'intéresser à elle, je lui ai parlé de moi, et c'est là que dans un dernier message, elle a tout coupé, qu'elle a disparu, car elle s'est dit que je ne respecte pas ses sentiments. Je ne pouvais plus la joindre. Je ne voyais plus son profil sur les réseaux sociaux, elle avait disparu et j'ai rapproché cela de la disparition de ma femme. Il y a bien longtemps, qui elle, avait choisi de disparaître définitivement (mais pas pour les mêmes raisons). Et c'est là que petit à petit, j'ai commencé à m'écrouler, bourrelé de remords, rongé de culpabilité. Je voulais l'appeler, je voulais l'écouter, je voulais la comprendre et je ne le pouvais plus, c'était trop tard. Un moment, je lui en ai voulu de m'imposer cette torture et puis j'ai pardonné, parce que si elle a agit ainsi c'est qu'elle n'était pas bien car je le sais: pour elle aussi, j'étais vraiment son ami... Alors elle a voulu m'effacer moi aussi parce que cela lui faisait mal. Je la comprends. Mais je ne peux plus la contacter. Je ne peux plus lui parler. Je ne peux plus l'écouter. Je ne peux plus rien faire. Je ne sais pas comment elle vit. Je ne sais pas si elle pleure. Je ne sais pas si elle rit. Et tout cela me rend si triste...si triste...

Alors je me dis que peut-être le temps guérira les blessures ? Il guérira les miennes, sans doute, mais guérira-t-il les siennes?

Oh mon amie si tu savais comme je regrette...

J'attendrais que peut-être un jour

Tu me fasses un signe

Même un simple bonjour...

mercredi, juin 5 2024

Penser volontaire

Repousser tous mes démons,

Distraire un peu mon esprit,  

Ne pas le laisser me mener, 

Où je ne veux pas qu'il aille,

M'étourdir de musique,

M'immerger dans le chant,

M'acharner de recherches, 

Penser, enfin, en volontaire,

Pour ne plus penser, involontaire...

jeudi, avril 18 2024

Au café

Ce matin, vu le temps, je serai bien resté chez moi à bouquiner, mais j'avais un rendez-vous en ville...
Ayant terminé, je me dis qu'après tout, j'apprécierai bien un peu la compagnie des hommes. Qui plus est je n'ai pas encore déjeuné, or je connais une boulangerie qui fait de bons croissants, non loin d'un bar où j'apprécie parfois de traîner. Je connais la serveuse, c'est la fille d'un pote, et elle est toujours souriante. Je me rappelle l'époque où elle n'était encore qu'une toute petite fille, Dieu que le temps passe ! 😊
Ça fait un moment que je ne suis pas venu: je ne fréquente plus si régulièrement ce genre d'endroit depuis longtemps. Si j'y vois beaucoup de visages connus, il y a aussi de nouvelles têtes, jeunes pour la plupart. Les bars ont vraiment une vie qui leur est propre: beaucoup d'habitués et d'habituées, et pas forcément seuls, bien que ce soit souvent le cas. Je remarque qu'il y a tout de même pas mal de jeunes entre vingt et trente ans.
L'avantage d'un bar est qu'en y venant régulièrement, on finit par faire des connaissances: c'est la première chose que j'ai apprise quand j'ai commencé à travailler dans une ville inconnue. En effet, mon patron m'avait dit: "quand tu ne connais personne, va régulièrement au café et tu verras qu'à la longue, tu te feras des copains." Et c'est tout à fait vrai: j'y ai rencontré parfois des gens très intéressants, et pas que des piliers de bar avec leur petit blanc. J'aime bien celui-ci, où je sais que je serai accueilli avec un sourire. Les clients sont corrects, relativement discrets, la musique est douce, l'atmosphère plutôt feutrée: quand je me rappelle la gargotte que c'était autrefois, ça a bien changé. Je me dis que je pourrais venir ici plus souvent, même avec un bouquin.
Je regarde ma montre et je n'en reviens pas: il est presque midi !
Et soudain, je me rappelle ce que je devais faire en me levant ce matin: mettre la morue à dessaler pour faire ma brandade ce midi ! Damned, ça m'était complètement sorti de la tête !

Allez, ce n'est pas que je m'ennuie ici, mais je vais rentrer. 

Salut la compagnie ! 😉

mercredi, avril 17 2024

Trop de pensées

Moment de flottement,
Errance de mouvement,
Explosion de l'esprit,
Et implosion aussi.
Penser à tout et son contraire,
Penser à rien, sans commentaire
Le corps s'emplit de maux,
La tête se vide de mots.
Puis vient la lassitude...
Remède: la solitude.
Alors reprend l'errance
Immobile: je pense.
Volonté que tout s'arrête
Ne plus penser, vider la tête...

Douleur et doute

La douleur est une vieille connaissance pour moi, mais là, elle m'ennuie car je voudrais dormir, et elle m'en empêche. Je crois savoir ce que c'est, parce que j'ai déjà vécu quelque chose de semblable il y a quelques mois. Cependant, ce n'est qu'un doute, je ne suis pas médecin. Je le vois demain. Ce n'est pas une coïncidence: je l'ai vu la semaine dernière, pour renouveler un autre traitement et vu que ça me commençait, j'en avais profité pour lui en parler....mais il n'a pas cru que c'était comme la dernière fois. Il est vrai que c'était une remplaçante qui m'avait ausculté et que c'est parce qu'elle doutait qu'elle m'a fait faire un doppler. Le verdict est tombé: phlébite sur une veine au nom barbare. Elle m'avait aussitôt mis sous anti coagulants. On m'a arrêté le traitement le mois dernier. J'ai un doute aujourd'hui, bien que la douleur soit semblable, car j'ai eu une période avec beaucoup de stress ces derniers temps : à croire que tous les problèmes arrivent en même temps, alors qu'ils n'ont pas de relations en eux.  Le problème du stress chez moi, c'est que ça déclenche plein de trucs, dont parfois des douleurs diffuses dans la poitrine, des oppressions, des fourmillements, bref le genre de choses bien faites pour entretenir l'inquiétude quand elles sont, en plus, associées à d'autres phénomènes. Pour dire la vérité, j'ai un petit ras-le-bol le bol en ce moment: j'ai l'impression que le ciel m'en veut de je ne sais quoi car rien ne fonctionne bien ou presque: des problème avec ma famille, des problèmes dans les différentes associations dont je fais partie, et en plus, ma santé qui fait des siennes, ça fait beaucoup pour un seul homme.
En attendant, il est 2 heures du matin , et j'essaie d'oublier cette douleur. Je n'ai jamais été douillet: il paraît que j'ai un seuil de douleur élevé...ce n'est pas une douleur aiguë, mais sourde qui se diffuse, s'insinue et se répand sournoisement, partant de la cheville pour remonter jusqu'au genou, puis éveille des échos dans la poitrine, et un peu les bras, surtout le gauche. J'ai essayé de prendre un livre mais je n'arrive pas à me concentrer, alors j'écris....la nuit est encore longue...

Une pensée me traverse soudain l'esprit : si un caillot se détachait là maintenant et montait à mon cœur, tout irait trés vite, et personne n'en saurait rien, d'autant que, justement ce soir, ma compagne a décidé de dormir dans l'autre chambre, soit disant pour ne pas déranger le chat qui dormait à côté de moi ! Encore un motif d'inquiétude pour moi.

C'en est trop: bien que je n'aime pas cela, je me suis levé et je viens de prendre un anti douleur: je veux pouvoir dormir...

mardi, février 13 2024

Les personnes que j'aime

Que c'est bon de marcher ainsi,
Au pied de la montagne blanchie,
Sur ce chemin doux à mes pas,
Sous un ciel bleu de bon aloi,
Si bien, seul avec moi-même,
Pour penser à ceux que j'aime,
Tout aussi loin qu'ils peuvent être,
De leur pensée, puis-je me repaître,
Et ces instants me sont si doux,
Que je ne sens plus...mes genoux

mercredi, février 7 2024

La tendresse

Cette tendresse que l'on recherche tous,
Que l'on peut ressentir pour toutes sortes de gens,
Pour certaines ou certains plus que pour d'autres,
Tendresse maternelle, tendresse filiale,
Tendresses amoureuses ou tendresses amicales,
Parfois si proches l'une de l'autre,
Ne pas se poser de questions,
Qu'on la donne ou qu'on la reçoive
La tendresse est si douce à  notre cœur,
Que, comme le dit la chanson,
Vivre sans tendresse,
On ne le pourrait pas...

vendredi, décembre 29 2023

Attendre

Depuis quelques semaines, que dis-je ? quelques mois et même quelques années, je sens sur mon corps les effets du temps: des douleurs bien sûr, des raideurs, mais aussi de petits problèmes, qui, je le sais, pourraient prendre un peu trop d'importance. Bref, je sens bien que mon corps montre des signes d'usure. L'ennui est que cela ne va pas en s'arrangeant et je sais bien que cela ira de mal en pis, jusqu'à ce que cela finisse... définitivement. Je le sais, bien que cela soit une chose quasiment impossible à concevoir: ne plus être. Si je pense à cela, c'est que depuis quelques semaines, je sens que l'usure n'est plus uniquement physique: mon moral est touché à son tour. Si je n'ai plus la même résistance qu'avant, je sens bien que je n'ai plus, non plus, le même enthousiasme: je me sens parfois effrayé par des choses que je prenais autrefois à bras le corps. J'hésite à partir seul, je crains les mauvaises conditions météorologiques, alors qu'autrefois, cela ne me dérangeait guère: au contraire, j'y trouvais même un certain charme, de même que vivre à la dure. Pourtant, j'ai toujours apprécié le confort quand je pouvais en avoir. La différence est qu'aujourd'hui, je l'apprécie tant, que j'aurai du mal à m'en passer. 

Pour résumer les choses, je sens que je vieillis, et ce, même si je garde, quelque part, un petit côté enfant, et notamment une facilité d'émerveillement. Il est tant de choses que j'ignore encore...

Je pensais à une époque être venu sur terre pour inventer quelque chose, mais la seule conclusion à laquelle je suis arrivé aujourd'hui, est que pour inventer quelque chose de nos jours, il faut beaucoup plus de savoir que je n'en aurai jamais.

Je suis à la retraite, je profite de mon temps libre : j'aime lire, alors je lis, j'aime faire de l'informatique, alors je fais de l'informatique, j'aime me promener de temps en temps, alors je me promène, j'aime faire des photos, alors j'essaie de capturer l'instant, j'aime écrire, alors j'écris (et je publie parfois ici), je m'apprendre, alors j'apprends, j'aime chanter alors je chante, parfois j'aime me faire de la cuisine alors je me fais de la cuisine, mais j'aime aussi aller au restaurant, alors je vais au restaurant, bref, je m'occupe... Mais parfois je n'ai envie de rien faire, alors je ne fais rien, mais quand je ne fais rien, je pense, alors de temps en temps, je ne peux m'empêcher de me dire que je ne fais qu'attendre, attendre et encore attendre...

samedi, avril 8 2023

Toujours le temps qui passe

Je viens de voir la photo d'un collègue d'une ancienne boîte avec laquelle j'ai bossé, il y a une trentaine d'années ( rien que de dire que cela fait une trentaine d'années, me sidère) . Je lui ai dit qu'il n'avait pas changé... 

C'est à la fois vrai et faux: il n'a pas changé dans le sens où, oui je le reconnais très bien, son visage n'a pas changé, il n'a pas de rides mais quand je me rappelle le jeune homme qu'il était il y a 30 ans et que je compare avec l'homme mûr d'aujourd'hui, il y a quand même un changement... Un regard plus fatigué peut-être ? 

Et c'est là que je me fais une réflexion sur ce temps qui passe à la fois si lentement et si vite: je le revois, jeune homme de mon âge, nous faire un exposé sur l'étude et l'analyse des zones de chalandise... je revois ça avec une telle acuité que ça ne me paraît pas si éloigné que ça, et d'ailleurs, je dois avoir les documents correspondant à cet exposé dans un tiroir de mon bureau: je les ai vus il n'y a pas si longtemps, quand je songeais à les donner à un ami commerçant encore en activité... Je me dis que si lui a changé, moi aussi, sûrement. Bien sûr, je me reconnais tous les matins, je vois que j'ai beaucoup moins de cheveux sur le crâne qu'à l'époque, et aussi qu'ils deviennent blancs, je vois que la peau s'affaisse, mais mon regard me paraît toujours semblable. L'est-il vraiment ? Je ne sais pas, sans doute que non. 

J'étais, à l'époque, un jeune directeur de magasin, et je pensais que l'avenir s'annonçait doré, même si je n'ai jamais été d'une ambition débordante: mon but était simplement de travailler juste assez pour obtenir un certain confort de vie, pouvoir nourrir ma famille, partir en vacances de temps en temps et pratiquer la montagne sous toutes ses formes, le tout avec un boulot qui à l'époque me plaisait beaucoup, encore que le côté commercial n'était pas pour moi le plus plaisant: je préférerais de loin la technique, et le service rendu aux gens.

C'était une autre époque, presque une autre vie. Celle-ci n'a pas été si facile que cela, finalement: ma vie familiale de l'époque s'est même terminé de manière assez dramatique, et ma vie professionnelle s'est terminée sur un échec, mais enfin, j'ai survécu, même si financièrement, et surtout moralement, ce fut difficile. 

Aujourd'hui, je profite de ma retraite, bien méritée à mon sens. Question santé, ça peut encore aller, même si je sais que je suis moins costaud qu'avant et que j'ai parfois de petits soucis: je sens bien que la machine commence à s'user, les douleurs du matin me le rappellent, si jamais je venais à l'oublier. Mais la vie est paisible et je n'ai pas vraiment de souci. Je sais à présent que je ne pourrai plus mener à bien certains projets que j'avais fait quand j'étais plus jeune: vers 15 ans, je m'étais dit qu'un jour je parcourrai tous les petits sentiers d'autrefois dans la campagne de Bigorre, sentiers qui existaient avant l'avènement de l'automobile, et qui disparaissent aujourd'hui, n'étant guère plus utilisés, et que j'en ferai un guide qui les réhabiliterait. Je laisse tomber: d'abord la Bigorre n'est plus mon terrain de jeu et ensuite je commence à avoir des problèmes quand je marche, je vais donc me réserver pour autre chose. Il y a aussi quelques ascensions de sommets que j'avais prévues, en marche pure, ou bien sur glacier, ou bien en escalade. L'escalade, je ne pratique plus depuis trop longtemps, et puis aujourd'hui, j'ai une appréhension que je n'avais pas autrefois, limite vertige. Pareil pour le glacier. Et pour la marche comme je disais plus haut, ça commence à coincer et je dois me limiter à des courses à ma portée. Bah, je n'ai pas de regret: mes souvenirs me suffisent, et je profite de l'instant présent, tant que je le peux. Le ski: ça, c'est ma plus grande passion et j'arrive à le pratiquer encore sans trop de problèmes, encore que je sens que je fatigue plus vite qu'avant, et que je récupère également plus lentement. Et puis toujours cette appréhension qui me vient, et qui disparaît presque entièrement ensuite au bout de quelques heures de pratique: je suis moins fou qu'avant, cela, je m'en rends bien compte. Autant autrefois, je n'avais peur de rien et le hors piste m'a offert de grandes joies, ( et de grands frissons aussi !) autant aujourd'hui, je suis moins tenté. Le ski de poudreuse était ma grande spécialité: j'ai eu l'occasion de faire plusieurs stages dans les Alpes avec cette fameuse poudreuse sans fond qui nous c'est si souvent défaut dans les Pyrénées. J'adorais ça. Une année je suis même allé avec un groupe mené par un guide de haute montagne qui nous a fait sauter de petites barres rocheuses: ce fut inoubliable ! Je maîtrisais, mais parfois, il m'arrivait de chuter: je me rappelle avoir passé toute une matinée à chercher mon ski enfoui sous la neige, et l'avoir retrouvé par hasard dix mètres plus bas que je ne le croyais: le ski avait filé sous la neige et heureusement quelqu'un a buté dessus et s'est cassé la figure. Comme quoi le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres. J'ai eu une fois la proposition d'aller skier avec un groupe de pros en Alaska, avec dépose en hélicoptère, mais je ne l'ai pas saisie, ça coûtait un bras et puis j'avais un projet immobilier que j'ai jugé plus important... si j'avais su... mais bon quelque part, je me dis que ce n'est pas plus mal: qui sait ce qui se serait passé ? Et puis aurais-je cette maison aujourd'hui ? Ouais, enfin cette maison, ça c'est encore un autre problème... 

De la poudreuse, j'en ai, malheureusement, vu de moins en moins, et de moins en moins profonde, d'année en année, et du coup, ne pratiquant plus aussi souvent qu'avant, l'appréhension revient. J'ai un bouquin sur le ski de poudreuse, écrit par un moniteur, guide de haute montagne, qui dit que pour pratiquer ce ski-là, il faut vingt cinq pour cent de technique, autant de forme physique, mais cinquante pour cent de confiance en soi et c'est tout à fait vrai: j'ai pu le vérifier bien des fois. La confiance en soi joue aussi, pour les autres qualités de neige: aujourd'hui il m'arrive de me dire "houlà mais je ne vais pas descendre là ?" Et puis j'y vais quand même, et puis les réflexes reviennent et j'y prends du plaisir. J'ai même vu, grâce à une appli de mon smartphone que j'arrivai encore à faire des pointes à 90 km/h... La dernière fois que j'y suis arrivé, je me suis quand même dit que si je tombais j'allais prendre cher... Enfin bref, je skie pleinement , jusqu'au moment où je sens que je fatigue et malheureusement, ça vient de plus en plus vite. Bah, j'en ferai jusqu'à ce que je ne puisse plus et au moins j'en aurai profité. Après, l'envie diminuera et il me restera de beaux souvenirs. Je ne suis pas le genre à avoir des regrets éternellement: les choses sont comme elles sont, il faut faire avec il n'y a pas de meilleur moment pour vivre que maintenant. 

mardi, mars 21 2023

le temps qui passe

Mardi. J'ai passé la semaine dernière et une partie d'hier, en hyperactivité, entre les journées de ski et la recherche de tutoriels sur Google sheets et Google forms.  c'est fabuleux cette suite bureautique:  pour une association les possibilités sont infinies et cela m'a ouvert une fois de plus de nouveaux horizons. Cette recherche de fonctionnalités, de formules et de scripts est passionnante. Comme dit mon frère: cela permet de me maintenir intellectuellement.

Physiquement, par contre, cela pourrait être mieux: j'ai toujours des problèmes de genou,  avec des douleurs, dès que je marche un peu. Curieusement quand je skie, je ne sens plus rien, et donc, je ne m'en suis pas privé depuis le début de la saison. Par contre, la dernière fois,  vu que dans la plus proche station de chez moi il n'y avait plus guère de neige, je suis allé dans le département voisin dans une station où j'allais autrefois et où je sais qu'il y a toujours de la neige. Celle-ci était vraiment lourde, nécessitant de gros efforts pour maintenir les trajectoires, et j'ai pu constater que je me fatiguais très vite... trop vite, à mon goût. A un moment, j'ai même cru que j'allais faire un malaise... je me suis arrêté sur le bord de la piste, j'entendais mon cœur qui battait rapidement à mes tempes, et puis je ne me sentais pas bien du tout... J'avais prévu de faire encore une descente ou deux, mais j'ai écourté et je suis rentré:  je n'ai même pas eu le cœur de prendre un verre à la terrasse en face des pistes, inondée de soleil. Par contre,  une fois descendu au village, je me suis un peu baladé dans le centre, pour tenter de retrouver cette ambiance qui me plaisait tant quand j'étais gamin. Mais tout change... J'ai apprécié tout de même le moment présent.

Ensuite, profitant d'être revenu dans ma région d'origine, comme je l'avais prévu le matin, au lieu de faire deux heures de route pour rentrer chez moi, je suis allé dans ma ville natale,  en une heure à peine, retrouver mon frère et ma sœur. Ce sont tous deux des célibataires endurcis: ni conjoints, ni enfants, bref libres comme l'air. Ils pourraient en profiter davantage mais en vieillissant, ils sont devenus très casaniers. Nous ne nous étions plus revus depuis l'automne. Se furent de sympathique retrouvailles, et j'en ai profité pour aller chercher dans les archives familiales, de vieilles photos de nous. J'en ai pris quelques paquets afin de les scanner chez moi. Mon frère n'est guère porté sur l'informatique, moi si: je la trouve pratique. J'ai déjà scanné ainsi la plupart de mes vieilles diapos de montagne. Vous me direz qu'une soirée diapo, où voir même se faire passer des photos sur papier, c'est bien agréable, et vous aurez raison, mais avoir toutes ces photos sur le même support et pouvoir le consulter à l'envie n'importe quand c'est tout de même bien pratique. D'autant qu'en l'occurrence ces photos de famille, c'est mon frère qui les conserve, puisqu'il habite dans la maison familiale, où elles se trouvaient à l'origine. Je me rappelle  de la dernière fois où j'ai consulté ces photos en compagnie de mon père: regardons les photos de quand nous étions enfants, il me dit que cela lui donnait une impression bizarre, comme si les enfants que nous étions, étaient morts. En effet ces photos, c'était nous autrefois, toute à la fois que ce n'était plus nous aujourd'hui... je comprends tout à fait ce qu'il avait voulu me dire, je le ressens aujourd'hui: par exemple, j'ai du mal à saisir que ce petit garçon, là sur la photo, c'est bien moi, ou que la c'était mon frère; ces êtres sur les photos sont à la fois familiers et étrangers... familier, car je me rappelle de certaines circonstances où elles ont été prises, tout à la fois que je ne me reconnais pas vraiment.  C'est assez difficile à expliquer quand impression.

Je me dis parfois, que s'il n'y avait pas eu toutes ces photos, j'aurais sûrement oublié beaucoup de choses:  j'oublie de plus en plus, je ne suis pas comme mon frère, qui bien que plus âgé que moi possède une mémoire phénoménale ! Il se rappelle de toutes les courses en montagne qu'il a faites, mais aussi de toutes celles que moi j'ai faites, et donc à l'époque je lui avais parlé, ou dont j'avais ramené des photos, et le problème, c'est que moi par contre, je ne m'en rappelle plus... surtout si je n'ai pas de photos ! Et encore: je vous ai dit que j'avais scanné toutes mes vieilles diapos de montagne ? Et bien, sur certaines, j'avais oublié de noter où c'était, oublié de noter, ou bien je pensais que c'était tellement évident qu'il n'était pas besoin de le noter... et bien,  aujourd'hui, impossible de me rappeler où c'était:  ça n'évoque rien pour moi, alors qu'il est sûr que c'est moi qui ai pris la photo. Ainsi, c'est mon frère, qui m'a rappelé que j'avais fait deux fois le Mont Perdu... Pour ma part, je ne m'en rappelle que des bribes, et je crois bien que j'ai fondu les deux fois en une seule...

Ceci me rappelle le président du club de montagne avec lequel j'allais: à l'époque je sortais à peine de l'adolescence et lui, avec 20 ans de plus que moi, était un homme dans la force de l'âge, souriant, sympathique, marcheur infatigable, sa seule et grande passion était la montagne. J'ai appris récemment par hasard, qu'il était mort  il y a quelques années, après une longue maladie... j'ai du mal à concevoir cela: pour moi, il est toujours tel qu'il était à cette époque: bronzé aux dents très blanches, avec son petit bob rouge délavé sur la tête...

Mon père avait raison sur beaucoup de choses, comme, par exemple, le fait qu'on est toujours un gamin dans sa tête, même si le corps vieillit. Tout vieillit, même les villes; je ne reconnais plus ma ville natale: les maisons cassées et reconstruites, des sens de rues qui ont changé, des croisements revues et corrigés, des aménagements hasardeux... ce n'est plus MA ville: ma vie est ailleurs. Je ne cherche pas non plus spécialement à revoir des gens que j'ai connu autrefois: je le faisais à une époque mais j'ai souvent été déçu, et puis voir que le temps atteint aussi les gens, ça donne un coup de vieux et ce n'est pas bon du tout pour le moral: on en a assez avec la sensation bien réelle que notre corps se dégrade petit à petit, sans en plus  le confirmer en voyant le vieillissement des autres, ces autres qui ne sont plus ce qu'ils ont été.

vendredi, janvier 20 2023

Malade...

J'ai chopé une cochonnerie de virus. Ça m'a commencé le vendredi soir: je sentais l'arrière nez qui me picotait. Jusqu'au lundi ça allait et puis ça empiré tout d'un coup. Le temps d'incubation de ce genre de truc étant de deux ou trois jours, je suppose que j'ai dû attraper ça le mercredi, mais où ? Il est vrai que je mets moins souvent le masque lorsque je vais dans des endroits où il y a du monde... en fait, j'ai remarqué que pendant toute la période où je mettais le masque tout le temps, je n'ai jamais rien chopé alors que pourtant chaque année, j'y avais droit: j'ai toujours été assez fragile des voies respiratoires. 

Je me suis testé: ce n'est pas la covid. Je ne suis pas allé voir le toubib parce que ça ressemblait fort à un rhume.. bon, par contre, avec le rhume, j'ai rarement eu mal à la tronche et de la fièvre or c'est ce qui m'arrive depuis 2 jours, donc ça ressemble un peu à la grippe. La grippe, je connais: j'en ai déjà eu plusieurs fois par le passé : ça me met bien KO en général. Ces dernières années, je me suis fait vacciner sur les conseils de mon toubib, et vu que même si je me sens parfois fiévreux, ma température n'atteint même pas les 38, je me dis que ça doit en être une forme atténuée. Je ne vais toujours pas voir le toubib, parce que de toute façon, je sais ce qu'il va me donner, en plus du repos: spray nasal à l'eau souffrée, mais ça, j'en ai déjà et je me nettoie régulièrement le nez avec, même si ça pique un peu, surtout le matin. Et puis il va me dire qu'il faut prendre du doliprane quand je me sens fiévreux mais ça je le fais aussi parce que j'en ai un stock: il m'en prescrit régulièrement pour mes douleurs et j'oublie toujours de les prendre... enfin, disons plutôt que mon estomac ne les apprécie pas forcément et que donc il faut vraiment que je sois très mal pour en prendre, or il paraît que j'ai un seuil de douleur élevé, ce qui fait qu'au final, j'en prends rarement. 

A part ça qu'est-ce que je fais ?  Ben je dors: c'est même une de mes principales activités, et je n'ai pas besoin de me forcer: au moins quand je dors, je ne sens pas mon nez qui pique, ni mon œsophage qui me brûle - car bien sûr j'ai aussi des remontées acides - et je ne sens pas non plus mon mal de tronche. 

Si je voulais, j'aurais un peu de boulot à faire sur ordinateur, mais je n'en ai pas vraiment envie, et ce n'est pas grave parce que ce boulot il n'y a que moi qui me le donne, je n'ai de compte à rendre à personne. De temps en temps, je prends un bouquin et je lis, ou alors je prends mon smartphone et je vais m'instruire sur les réseaux sociaux... nan je rigole: quoi que d'un certain côté, ça m'instruit sur la bêtise des gens. Je regarde aussi de petits documentaires sur YouTube, et puis ma foi, je regarde la télé: par exemple, arte diffuse quelques petits documentaires pas mal, mais j'aime aussi les feuilletons comme Inspecteur Barnaby, qui montrent des images de maisons et de campagne anglaises. 

Lundi, j'ai eu le nez creux. En effet, j'ai été faire des courses pour presque toute la semaine: j'ai du sentir que que mon état s'aggraverait un peu, et que je devrais rester au chaud. En fait, ça fait trois jours que je ne suis pas sorti de chez moi. Tout juste si de temps en temps, j'ouvre grand les fenêtres pour faire un courant d'air et renouveler l'air. J'ai quand même trouvé le courage de faire un peu de ménage; ma sœur dit que ça fait du bien au moral, et elle a raison. J'ai fait un peu de rangement également. A faire, j'ai aussi pris une douche ce matin, parce que ça aussi ça fait du bien et puis vu que ces derniers temps, il m'est arrivé de transpirer beaucoup, c'était pas du luxe. Et puis bien sûr, j'ai lancé une lessive. Il faudrait qu'en plus, je passe la serpillière au rez-de-chaussée mais là pour l'instant, c'est au-dessus de mes forces: un coup d'aspirateur, ça suffit pour l'instant. Demain, il faudra que je le fasse , car, ce soir, j'ai renversé un peu d'huile juste devant mon évier. Et oui, parce que je fais quand même la cuisine: bien manger c'est aussi bon pour le moral... quand on a faim, naturellement. Ce midi c'était une bavette à la poêle avec des endives braisées revenues au beurre: un délice. 

Enfin bref, les journées passent, et pas si désagréablement que ça. Alors bien sûr ça ne me déplairait pas d'aller marcher un peu, mais je sens toujours mon genou qui déconne... quand est-ce que ça va guérir cette cochonnerie ?!!! Si ça guérit: des fois, je me demande... en fait, marcher, j'aimerais aussi pouvoir le faire parce que je sais que ça n'est pas bon pour la circulation de mon sang de rester assis dans un fauteuil ou allongé sur un lit or je n'ai pas du tout envie d'avoir de nouveau une phlébite... accessoirement, c'est aussi bon pour le moral. Mais pour l'instant le moral est bon. J'aimerais aussi pouvoir marcher pour continuer d'entraîner mes jambes en vue de skier un peu, vu qu'il neige... 

Je me disais tout à l'heure que l'avantage d'être à la retraite, c'est qu'on peut ne rien faire, sans remords aucun. On peut aussi se coucher tard et regarder la télé jusqu'à pas d'heure, même si le lendemain on se sent un peu vaseux... c'est beta: il y a plein de petits feuilletons qui ont lieu tard le soir et que j'aime bien: pourquoi ne les passent-ils pas dans la journée ?  Lire reste quand même mon passe-temps préféré. Heureusement, en début de semaine, je suis allé à la bibliothèque et j'ai pris un stock de bouquins (et de DVD) . De toute façon, si jamais, à la maison, je dois en avoir un ou deux que je n'ai pas encore lu, et puis même: il y en a certains que relire ne me déplairait pas.

Enfin bref, je suis malade, mais en ce moment, je n'ai pas vraiment l'impression que je ferai autre chose de mes journées, si je ne l'étais pas...

 Et alors ?

Alors rien 

mardi, décembre 20 2022

Le soir tombe

Tandis que les ultimes rayons d'un pâle soleil
réchauffent une dernière fois les corps, le soir tombe sur la plaine...
L'ombre froide est déjà là-haut, sur la montagne blanche, à part un sommet encore éclairé, mais il va sombrer bientôt, lui aussi...
Le soleil plonge lentement et à la fois si vite: cela me surprend toujours.
Déjà le froid se répand, tandis que le bleu envahit sournoisement le paysage.
C'est là qu'on se dit qu'il fera bon tout à l'heure, à boire un thé brûlant au coin du feu...

samedi, décembre 17 2022

Souvenirs en cascades

Je me balade dans mon village et je passe non loin d'un petit canal...je passe le pont et tout soudain, ce petit canal qui part en cascade, fait remonter en moi une foule de souvenirs lointains et confus: il me rappelle un certain petit ruisseau, derrière chez ma grand-mère paternelle, petit ruisseau qui s'alliait à un autre pour devenir un torrent, qui, lui-même passait derrière le restaurant du village, en dessous de cette terrasse si fraîche l'été, et par sa tonnelle et par le bruit de l'eau en dessous. Curieux comme cette petite chute d'eau fait revenir les souvenirs en cascade: il y avait dans ce restaurant, pourtant bien loin de la mer (on était en Corrèze ! ) un grand aquarium, rempli de bulles, de crabes et de homards, et tout cela me plongeait dans une grande contemplation dont on était obligé de me tirer de force, sinon je serais resté devant pendant des heures.
On m'en tirait entre autre car après le repas, la famille aimait bien aller se promener sur la lande près du dolmen... autre lieu propice à la contemplation...à ma grande déception, je n'y ai jamais croisé aucun gaulois, et pourtant je sentais si fortement leur présence !
La cascade rebondit encore: je suis à présent à la Fruitière, au-dessus de Cauterets, dans les Pyrénées, dans cette vallée dont j'ai appris plus tard, avec bonheur, qu'elle menait au Vignemale. Les ruisseaux étaient là, plutôt des torrents et les cascades fort impressionnantes, entre de petites gorges.
La Fruitière. Pendant des années où nous allions régulièrement nous promener dans ce coin, le dimanche, ce mot de fruitière m'intriguait mais je n'avais jamais demandé quelle en était sa signification: sans doute le mystère était-il plus intéressant que la réalité ? Aussi à présent quand on me parle de fruitière je revois des pommes, des oranges et des bananes: celles que ma mère amenait pour le pique-nique !
En réalité, la fruitière était un bâtiment appelé ainsi car les gardiens de troupeaux y élaboraient leurs fromages... ne me demandez pas pourquoi fruits et fromages sont ainsi associés, le fruit de la terre sans doute.
Tout cela c'était l'époque heureuse de mon enfance. Mes parents ne sont plus là mais quelque part, je sens leur regard bienveillant...

Entre temps, il m'est revenu un autre souvenir, un ruisseau qui cheminait dans la campagne et qui avait des berges assez élevées. Entre les racines d'un arbre, je me rappelle y avoir enfoui un trésor: une boîte grossière en bois, bien ficelée par un lien de cuir, dans laquelle j'avais mis un bout de grosse chaine dorée, dont je me rappelle qu'elle servait à maintenir un parapluie fermé, un boulard d'agate bleue, une bille de verre aux paillettes brillantes, un morceau de quartz aux facettes parfaites, un bout de bois flotté aux formes étranges, et un bout de papier Canson, vieilli au thé, sur lequel j'avais écrit à la plume: "ce trésor est à qui le trouvera". J'avais glissé le dit papier dans un petit flacon de verre hermétiquement bouché. Peut-être le coffret y est-il encore ? Je n'ai pas été le vérifier car je ne me rappelle plus du tout où c'était... En Bigorre, ça oui, mais où ? Cela restera un mystère...

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