Ce matin, vu le temps, je serai bien resté chez moi à bouquiner, mais j'avais un rendez-vous en ville...
Ayant terminé, je me dis qu'après tout, j'apprécierai bien un peu la compagnie des hommes. Qui plus est je n'ai pas encore déjeuné, or je connais une boulangerie qui fait de bons croissants, non loin d'un bar où j'apprécie parfois de traîner. Je connais la serveuse, c'est la fille d'un pote, et elle est toujours souriante. Je me rappelle l'époque où elle n'était encore qu'une toute petite fille, Dieu que le temps passe ! 😊
Ça fait un moment que je ne suis pas venu: je ne fréquente plus si régulièrement ce genre d'endroit depuis longtemps. Si j'y vois beaucoup de visages connus, il y a aussi de nouvelles têtes, jeunes pour la plupart. Les bars ont vraiment une vie qui leur est propre: beaucoup d'habitués et d'habituées, et pas forcément seuls, bien que ce soit souvent le cas. Je remarque qu'il y a tout de même pas mal de jeunes entre vingt et trente ans.
L'avantage d'un bar est qu'en y venant régulièrement, on finit par faire des connaissances: c'est la première chose que j'ai apprise quand j'ai commencé à travailler dans une ville inconnue. En effet, mon patron m'avait dit: "quand tu ne connais personne, va régulièrement au café et tu verras qu'à la longue, tu te feras des copains." Et c'est tout à fait vrai: j'y ai rencontré parfois des gens très intéressants, et pas que des piliers de bar avec leur petit blanc. J'aime bien celui-ci, où je sais que je serai accueilli avec un sourire. Les clients sont corrects, relativement discrets, la musique est douce, l'atmosphère plutôt feutrée: quand je me rappelle la gargotte que c'était autrefois, ça a bien changé. Je me dis que je pourrais venir ici plus souvent, même avec un bouquin.
Je regarde ma montre et je n'en reviens pas: il est presque midi !
Et soudain, je me rappelle ce que je devais faire en me levant ce matin: mettre la morue à dessaler pour faire ma brandade ce midi ! Damned, ça m'était complètement sorti de la tête !

Allez, ce n'est pas que je m'ennuie ici, mais je vais rentrer. 

Salut la compagnie ! 😉