Vie continue

J'aurais pu appeler ce blog "Pensées", ou "Réflexions" ou "Chroniques d'une vie ordinaire", que sais-je ? J'ai choisi Vie continue car à chaque tuile qui tombe,il faut à chaque fois, non pas repartir - car on ne s'est pas arrêté - mais continuer: il n'y a pas d'autre alternative. Continu ou alternatif, maintenant vous êtes au courant !

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jeudi, avril 18 2024

Au café

Ce matin, vu le temps, je serai bien resté chez moi à bouquiner, mais j'avais un rendez-vous en ville...
Ayant terminé, je me dis qu'après tout, j'apprécierai bien un peu la compagnie des hommes. Qui plus est je n'ai pas encore déjeuné, or je connais une boulangerie qui fait de bons croissants, non loin d'un bar où j'apprécie parfois de traîner. Je connais la serveuse, c'est la fille d'un pote, et elle est toujours souriante. Je me rappelle l'époque où elle n'était encore qu'une toute petite fille, Dieu que le temps passe ! 😊
Ça fait un moment que je ne suis pas venu: je ne fréquente plus si régulièrement ce genre d'endroit depuis longtemps. Si j'y vois beaucoup de visages connus, il y a aussi de nouvelles têtes, jeunes pour la plupart. Les bars ont vraiment une vie qui leur est propre: beaucoup d'habitués et d'habituées, et pas forcément seuls, bien que ce soit souvent le cas. Je remarque qu'il y a tout de même pas mal de jeunes entre vingt et trente ans.
L'avantage d'un bar est qu'en y venant régulièrement, on finit par faire des connaissances: c'est la première chose que j'ai apprise quand j'ai commencé à travailler dans une ville inconnue. En effet, mon patron m'avait dit: "quand tu ne connais personne, va régulièrement au café et tu verras qu'à la longue, tu te feras des copains." Et c'est tout à fait vrai: j'y ai rencontré parfois des gens très intéressants, et pas que des piliers de bar avec leur petit blanc. J'aime bien celui-ci, où je sais que je serai accueilli avec un sourire. Les clients sont corrects, relativement discrets, la musique est douce, l'atmosphère plutôt feutrée: quand je me rappelle la gargotte que c'était autrefois, ça a bien changé. Je me dis que je pourrais venir ici plus souvent, même avec un bouquin.
Je regarde ma montre et je n'en reviens pas: il est presque midi !
Et soudain, je me rappelle ce que je devais faire en me levant ce matin: mettre la morue à dessaler pour faire ma brandade ce midi ! Damned, ça m'était complètement sorti de la tête !

Allez, ce n'est pas que je m'ennuie ici, mais je vais rentrer. 

Salut la compagnie ! 😉

mardi, mars 21 2023

le temps qui passe

Mardi. J'ai passé la semaine dernière et une partie d'hier, en hyperactivité, entre les journées de ski et la recherche de tutoriels sur Google sheets et Google forms.  c'est fabuleux cette suite bureautique:  pour une association les possibilités sont infinies et cela m'a ouvert une fois de plus de nouveaux horizons. Cette recherche de fonctionnalités, de formules et de scripts est passionnante. Comme dit mon frère: cela permet de me maintenir intellectuellement.

Physiquement, par contre, cela pourrait être mieux: j'ai toujours des problèmes de genou,  avec des douleurs, dès que je marche un peu. Curieusement quand je skie, je ne sens plus rien, et donc, je ne m'en suis pas privé depuis le début de la saison. Par contre, la dernière fois,  vu que dans la plus proche station de chez moi il n'y avait plus guère de neige, je suis allé dans le département voisin dans une station où j'allais autrefois et où je sais qu'il y a toujours de la neige. Celle-ci était vraiment lourde, nécessitant de gros efforts pour maintenir les trajectoires, et j'ai pu constater que je me fatiguais très vite... trop vite, à mon goût. A un moment, j'ai même cru que j'allais faire un malaise... je me suis arrêté sur le bord de la piste, j'entendais mon cœur qui battait rapidement à mes tempes, et puis je ne me sentais pas bien du tout... J'avais prévu de faire encore une descente ou deux, mais j'ai écourté et je suis rentré:  je n'ai même pas eu le cœur de prendre un verre à la terrasse en face des pistes, inondée de soleil. Par contre,  une fois descendu au village, je me suis un peu baladé dans le centre, pour tenter de retrouver cette ambiance qui me plaisait tant quand j'étais gamin. Mais tout change... J'ai apprécié tout de même le moment présent.

Ensuite, profitant d'être revenu dans ma région d'origine, comme je l'avais prévu le matin, au lieu de faire deux heures de route pour rentrer chez moi, je suis allé dans ma ville natale,  en une heure à peine, retrouver mon frère et ma sœur. Ce sont tous deux des célibataires endurcis: ni conjoints, ni enfants, bref libres comme l'air. Ils pourraient en profiter davantage mais en vieillissant, ils sont devenus très casaniers. Nous ne nous étions plus revus depuis l'automne. Se furent de sympathique retrouvailles, et j'en ai profité pour aller chercher dans les archives familiales, de vieilles photos de nous. J'en ai pris quelques paquets afin de les scanner chez moi. Mon frère n'est guère porté sur l'informatique, moi si: je la trouve pratique. J'ai déjà scanné ainsi la plupart de mes vieilles diapos de montagne. Vous me direz qu'une soirée diapo, où voir même se faire passer des photos sur papier, c'est bien agréable, et vous aurez raison, mais avoir toutes ces photos sur le même support et pouvoir le consulter à l'envie n'importe quand c'est tout de même bien pratique. D'autant qu'en l'occurrence ces photos de famille, c'est mon frère qui les conserve, puisqu'il habite dans la maison familiale, où elles se trouvaient à l'origine. Je me rappelle  de la dernière fois où j'ai consulté ces photos en compagnie de mon père: regardons les photos de quand nous étions enfants, il me dit que cela lui donnait une impression bizarre, comme si les enfants que nous étions, étaient morts. En effet ces photos, c'était nous autrefois, toute à la fois que ce n'était plus nous aujourd'hui... je comprends tout à fait ce qu'il avait voulu me dire, je le ressens aujourd'hui: par exemple, j'ai du mal à saisir que ce petit garçon, là sur la photo, c'est bien moi, ou que la c'était mon frère; ces êtres sur les photos sont à la fois familiers et étrangers... familier, car je me rappelle de certaines circonstances où elles ont été prises, tout à la fois que je ne me reconnais pas vraiment.  C'est assez difficile à expliquer quand impression.

Je me dis parfois, que s'il n'y avait pas eu toutes ces photos, j'aurais sûrement oublié beaucoup de choses:  j'oublie de plus en plus, je ne suis pas comme mon frère, qui bien que plus âgé que moi possède une mémoire phénoménale ! Il se rappelle de toutes les courses en montagne qu'il a faites, mais aussi de toutes celles que moi j'ai faites, et donc à l'époque je lui avais parlé, ou dont j'avais ramené des photos, et le problème, c'est que moi par contre, je ne m'en rappelle plus... surtout si je n'ai pas de photos ! Et encore: je vous ai dit que j'avais scanné toutes mes vieilles diapos de montagne ? Et bien, sur certaines, j'avais oublié de noter où c'était, oublié de noter, ou bien je pensais que c'était tellement évident qu'il n'était pas besoin de le noter... et bien,  aujourd'hui, impossible de me rappeler où c'était:  ça n'évoque rien pour moi, alors qu'il est sûr que c'est moi qui ai pris la photo. Ainsi, c'est mon frère, qui m'a rappelé que j'avais fait deux fois le Mont Perdu... Pour ma part, je ne m'en rappelle que des bribes, et je crois bien que j'ai fondu les deux fois en une seule...

Ceci me rappelle le président du club de montagne avec lequel j'allais: à l'époque je sortais à peine de l'adolescence et lui, avec 20 ans de plus que moi, était un homme dans la force de l'âge, souriant, sympathique, marcheur infatigable, sa seule et grande passion était la montagne. J'ai appris récemment par hasard, qu'il était mort  il y a quelques années, après une longue maladie... j'ai du mal à concevoir cela: pour moi, il est toujours tel qu'il était à cette époque: bronzé aux dents très blanches, avec son petit bob rouge délavé sur la tête...

Mon père avait raison sur beaucoup de choses, comme, par exemple, le fait qu'on est toujours un gamin dans sa tête, même si le corps vieillit. Tout vieillit, même les villes; je ne reconnais plus ma ville natale: les maisons cassées et reconstruites, des sens de rues qui ont changé, des croisements revues et corrigés, des aménagements hasardeux... ce n'est plus MA ville: ma vie est ailleurs. Je ne cherche pas non plus spécialement à revoir des gens que j'ai connu autrefois: je le faisais à une époque mais j'ai souvent été déçu, et puis voir que le temps atteint aussi les gens, ça donne un coup de vieux et ce n'est pas bon du tout pour le moral: on en a assez avec la sensation bien réelle que notre corps se dégrade petit à petit, sans en plus  le confirmer en voyant le vieillissement des autres, ces autres qui ne sont plus ce qu'ils ont été.

vendredi, janvier 20 2023

Malade...

J'ai chopé une cochonnerie de virus. Ça m'a commencé le vendredi soir: je sentais l'arrière nez qui me picotait. Jusqu'au lundi ça allait et puis ça empiré tout d'un coup. Le temps d'incubation de ce genre de truc étant de deux ou trois jours, je suppose que j'ai dû attraper ça le mercredi, mais où ? Il est vrai que je mets moins souvent le masque lorsque je vais dans des endroits où il y a du monde... en fait, j'ai remarqué que pendant toute la période où je mettais le masque tout le temps, je n'ai jamais rien chopé alors que pourtant chaque année, j'y avais droit: j'ai toujours été assez fragile des voies respiratoires. 

Je me suis testé: ce n'est pas la covid. Je ne suis pas allé voir le toubib parce que ça ressemblait fort à un rhume.. bon, par contre, avec le rhume, j'ai rarement eu mal à la tronche et de la fièvre or c'est ce qui m'arrive depuis 2 jours, donc ça ressemble un peu à la grippe. La grippe, je connais: j'en ai déjà eu plusieurs fois par le passé : ça me met bien KO en général. Ces dernières années, je me suis fait vacciner sur les conseils de mon toubib, et vu que même si je me sens parfois fiévreux, ma température n'atteint même pas les 38, je me dis que ça doit en être une forme atténuée. Je ne vais toujours pas voir le toubib, parce que de toute façon, je sais ce qu'il va me donner, en plus du repos: spray nasal à l'eau souffrée, mais ça, j'en ai déjà et je me nettoie régulièrement le nez avec, même si ça pique un peu, surtout le matin. Et puis il va me dire qu'il faut prendre du doliprane quand je me sens fiévreux mais ça je le fais aussi parce que j'en ai un stock: il m'en prescrit régulièrement pour mes douleurs et j'oublie toujours de les prendre... enfin, disons plutôt que mon estomac ne les apprécie pas forcément et que donc il faut vraiment que je sois très mal pour en prendre, or il paraît que j'ai un seuil de douleur élevé, ce qui fait qu'au final, j'en prends rarement. 

A part ça qu'est-ce que je fais ?  Ben je dors: c'est même une de mes principales activités, et je n'ai pas besoin de me forcer: au moins quand je dors, je ne sens pas mon nez qui pique, ni mon œsophage qui me brûle - car bien sûr j'ai aussi des remontées acides - et je ne sens pas non plus mon mal de tronche. 

Si je voulais, j'aurais un peu de boulot à faire sur ordinateur, mais je n'en ai pas vraiment envie, et ce n'est pas grave parce que ce boulot il n'y a que moi qui me le donne, je n'ai de compte à rendre à personne. De temps en temps, je prends un bouquin et je lis, ou alors je prends mon smartphone et je vais m'instruire sur les réseaux sociaux... nan je rigole: quoi que d'un certain côté, ça m'instruit sur la bêtise des gens. Je regarde aussi de petits documentaires sur YouTube, et puis ma foi, je regarde la télé: par exemple, arte diffuse quelques petits documentaires pas mal, mais j'aime aussi les feuilletons comme Inspecteur Barnaby, qui montrent des images de maisons et de campagne anglaises. 

Lundi, j'ai eu le nez creux. En effet, j'ai été faire des courses pour presque toute la semaine: j'ai du sentir que que mon état s'aggraverait un peu, et que je devrais rester au chaud. En fait, ça fait trois jours que je ne suis pas sorti de chez moi. Tout juste si de temps en temps, j'ouvre grand les fenêtres pour faire un courant d'air et renouveler l'air. J'ai quand même trouvé le courage de faire un peu de ménage; ma sœur dit que ça fait du bien au moral, et elle a raison. J'ai fait un peu de rangement également. A faire, j'ai aussi pris une douche ce matin, parce que ça aussi ça fait du bien et puis vu que ces derniers temps, il m'est arrivé de transpirer beaucoup, c'était pas du luxe. Et puis bien sûr, j'ai lancé une lessive. Il faudrait qu'en plus, je passe la serpillière au rez-de-chaussée mais là pour l'instant, c'est au-dessus de mes forces: un coup d'aspirateur, ça suffit pour l'instant. Demain, il faudra que je le fasse , car, ce soir, j'ai renversé un peu d'huile juste devant mon évier. Et oui, parce que je fais quand même la cuisine: bien manger c'est aussi bon pour le moral... quand on a faim, naturellement. Ce midi c'était une bavette à la poêle avec des endives braisées revenues au beurre: un délice. 

Enfin bref, les journées passent, et pas si désagréablement que ça. Alors bien sûr ça ne me déplairait pas d'aller marcher un peu, mais je sens toujours mon genou qui déconne... quand est-ce que ça va guérir cette cochonnerie ?!!! Si ça guérit: des fois, je me demande... en fait, marcher, j'aimerais aussi pouvoir le faire parce que je sais que ça n'est pas bon pour la circulation de mon sang de rester assis dans un fauteuil ou allongé sur un lit or je n'ai pas du tout envie d'avoir de nouveau une phlébite... accessoirement, c'est aussi bon pour le moral. Mais pour l'instant le moral est bon. J'aimerais aussi pouvoir marcher pour continuer d'entraîner mes jambes en vue de skier un peu, vu qu'il neige... 

Je me disais tout à l'heure que l'avantage d'être à la retraite, c'est qu'on peut ne rien faire, sans remords aucun. On peut aussi se coucher tard et regarder la télé jusqu'à pas d'heure, même si le lendemain on se sent un peu vaseux... c'est beta: il y a plein de petits feuilletons qui ont lieu tard le soir et que j'aime bien: pourquoi ne les passent-ils pas dans la journée ?  Lire reste quand même mon passe-temps préféré. Heureusement, en début de semaine, je suis allé à la bibliothèque et j'ai pris un stock de bouquins (et de DVD) . De toute façon, si jamais, à la maison, je dois en avoir un ou deux que je n'ai pas encore lu, et puis même: il y en a certains que relire ne me déplairait pas.

Enfin bref, je suis malade, mais en ce moment, je n'ai pas vraiment l'impression que je ferai autre chose de mes journées, si je ne l'étais pas...

 Et alors ?

Alors rien 

vendredi, mars 4 2022

Passer le temps

Aujourd'hui, il pleut, c'est le jour idéal pour coucher par écrit mes pensées vagabondes. Cela fait maintenant quatre ans que j'ai arrêté de travailler, quatre ans que le travail ne me manque pas du tout: j'avais pensé autrefois que le job qui me passionnait tant (quand ça marchait) me manquerait et que je continuerais à me tenir au courant et à bricoler de ci, de là, et bien pas du tout ! En effet, je l'oublie de plus en plus, et ce monde qui fut le mien pendant près de quarante ans ne m'intéresse plus. Quand j'étais encore en activité, je faisais des plans quand à ma retraite, et au final, je n'en suis aucun: mes envies d'autrefois ne sont plus les mêmes aujourd'hui, soit que mes goûts ont changé,ou du moins évolué, soit que ma forme physique soit moindre et m'empêche de revenir à certains projets.

J'ai toujours eu, il me semble, un naturel un peu inquiet, soucieux des lendemains:, j'ai toujours eu beaucoup de mal à envisager l'avenir proche ou lointain, avec sérénité. Être à la retraite n'a pas modifié cet état d'esprit jusque à présent, mais il est vrai que je ne suis pas complètement à a retraite: j'ai dû faire quelques démarches pour pouvoir espérer toucher ma pension dans quelques mois. Je sais bien qu'il ne faut pas vivre dans l'attente de quelque chose, mais au jour le jour, cependant j'ai du mal, question de tempérament sans doute ? Bien souvent je me suis dit qu'il y avait toujours un souci de quelque chose, un petit grain de sable qui coince quelque part et m’empêche de jouir pleinement de la vie, mais en fait, je réalise aujourd'hui que les grains de sable, c'est souvent nous même qui nous les mettons et les amplifions.

Cela fait quelques jours où je sens un changement en moi: je vis enfin au jour le jour, sans me donner des buts stressants: je me dis qu'à présent, je ne suis pressé par rien, que si je ne bêche pas mon jardin ou n'élague pas mes arbres, et alors ? Le ménage ? si je ne le fais pas aujourd'hui, je le ferais demain.Bref, je fais un peu plus au gré de ma fantaisie: la veille, je me marque des trucs à penser ou à faire, pas trop, juste un ou deux et le lendemain soir, je coche ce que j'ai fait, je n'ai trouvé que cela pour me donner satisfaction

lundi, décembre 13 2021

Chemin des écoliers

13 déc 2021
Ayant eu rendez-vous dans la grande ville voisine, distance d'une quarantaine de kilomètres, et ayant tout l'après-midi devant moi, je décidai de rentrer par le chemin des écoliers, afin de revoir des endroits où je ne suis pas passé depuis des lustres. En effet, si j'aime marcher, j'aime aussi rouler: j'aime quand la route laisse s'ouvrir devant moi des paysages variés, passant d'une colline ou d'un val à l'autre.
C'est ainsi que j'ai revu avec plaisir plusieurs villages, et redécouvert une petite route qui, ma foi, devait être inondée, il n'y a pas si longtemps: par endroits, elle est en effet très légèrement en dessous d'un genre de petit canal dont le niveau rasait aujourd'hui les berges, et je dois dire que ce n'est pas sans appréhension que je me suis engagé sur cette petite route déserte, d'autant que de l'autre côté et pas si loin, le très large torrent roulait de grosses eaux d'un vert clair translucide: la force de l'eau m'impressionne toujours. Prudence, aussi, car il me revenait avoir lu dans le journal, il n'y a pas si longtemps, que cette route avait été coupée par un gros éboulement; il est vrai qu'elle est surmontée de quelques falaises instables...
Mais finalement, c'était bien agréable. J'ai pu revoir, au début de la route, un vieil entrepôt, aujourd'hui abandonné mais autrefois très animé par une brocante - certains meubles chez moi, en viennent -  et aussi le début d'une vallée perdue que j'avais oubliée dans un coin de ma mémoire mais que je m'étais promis autrefois d'explorer. Et puis, bien évidemment, j'ai pu apercevoir, plus haut, et à la fois si proches, des sommets et des cols enneigés, vers lesquels je ne suis pas monté étant donné l'heure tardive: une ombre  glacée commençait déjà à tout envahir, or je connais le coin: la route est souvent humide et verglacée en cette saison, et plutôt déserte à cette heure, vu que peu de gens habitent là-haut. Quitte à faire quelques dérapages, je préfère les faire dans un endroit mieux maîtrisé.
C'est l'ennui de l'hiver: la nuit tombe vite. Je me suis promis de revenir par là, beaucoup plus tôt dans la journée, et d'entreprendre quelque balade à pied...tant que je le puis.
Je m'étonne qu'à chaque fois, certains paysages me rappellent des souvenirs, des impressions fugitives, vécus autrefois, mais qui n'ont pas forcément de lien avec cette région-ci. Bref, c'était assez délicieux et j'y ai bien goûté.
Sur la fin, retrouvant des routes plus familières que je fréquente assez souvent, il me tardait de rentrer, retrouver la chaleur de mon chez moi: mon fauteuil, mes livres, une bonne tasse de thé et tous ces objets qui me sont si familiers.
J'y suis à présent, tandis que dehors, la lumière baisse à vue d'œil...
Et bien finalement, c'était une bonne journée.

vendredi, octobre 8 2021

Ciel bleu sans nuage

Ce matin, le ciel était si bleu que cela invitait à la promenade. Aussi, après avoir rempli quelques obligations, je partis de chez moi à pied pour une petite balade à la campagne. Le fond de l'air était frais mais le soleil réchauffait la peau.
La montagne se détachait sur le ciel avec déjà de ci, de là, quelques reflets roux de l'automne.
Je m'arrêtai un instant pour contempler les sommets. Je pouvais les nommer pour la plupart, mais j'hésitais encore sur certains, et quand à d'autres encore, leur nom m'était inconnu. Je me promis, comme bien des fois auparavant, de revenir avec une carte et ma boussole: cela fait des années que je me dis cela et finalement, je ne le fais jamais !
Je crois qu'il existe aujourd'hui quelques applications mobiles permettant de visualiser les sommets avec leur nom ? C'est un bon marché : aujourd'hui les gens ne veulent plus se donner la peine, même si ce n'est guère compliqué, vu qu'il suffit de faire quelques relevés à la boussole pour trouver les noms. Curieusement, je retiens plus facilement le nom des montagnes que j'ai gravies que les autres, est-ce bien logique puisque lorsqu'on est sur un sommet, on ne voit pas sa forme caractéristique ?
Je contemple, et mon esprit vagabonde: il me revient que j'avais quelques projets quand à ce sommet là-bas... oh et puis ce petit pointu ? Je l'ai grimpé et m'y revois. L'envie me vient de rentrer chez moi, prendre ma voiture afin d'aller à son pied et retrouver certaines sensations de ce jour-là... Et puis non: il est un peu tard pour cela; une autre fois. Qui plus est, depuis qu'il m'est arrivé quelques soucis de santé, j'hésite à partir seul un peu loin, même s'il n'y a aucune difficulté, et que je dispose d'un téléphone que j'emmène partout avec moi.
Je reprends ma marche.
Là-bas vers l'est, je devine l'antenne qui luit au sommet du Pic du Midi de Bigorre, ce pic devant lequel je suis né, il y a.... je préfère ne pas compter.
Je me retrouve à présent sur la route entre deux champs de maïs. Celui-ci fait plus de deux mètres de haut, et commence à flétrir. Sur les bas-côtés, l'herbe verte vient d'être fauchée, j'y distingue quelques petits diamants de rosée. Je ne sais pas trop ce que cela m'évoque: des souvenirs affluent, trop fugaces pour que j'arrive à me rappeler exactement où était ce coin auquel je pense, ou celui-ci, ou celui-ci encore ? Je ne me rappelle que d'une chose, une sensation de bonheur, comme à présent: je marche dans un endroit désert de la campagne, le soleil me chauffe le dos, un petit air me rafraîchit le visage, je sens mes muscles qui bougent, je n'ai mal nulle part, de bonnes odeurs de ferme m'arrivent aux narines, je suis vivant, je suis bien, La vie est belle.

jeudi, mai 6 2021

Retour à la maison

Après un mois passé chez ma compagne, je suis de retour dans ma maison, mon chez moi. J'y ai passé une journée seul, qui m'a permis de retrouver un peu mes marques, en faisant un peu d'entretien essentiel:  tondre la pelouse dont l'herbe était devenu haute, et qui faisait penser que le jardin était abandonné, et puis, dans la maison, un ménage succinct afin d'enlever le plus gros de la poussière accumulée depuis un mois.

A peine ai-je eu le temps de faire cela et de passer une soirée tranquille que déjà, mon frère et ma sœur sont venus passer deux jours... c'est que cela faisait un mois que nous ne nous étions pas vus. La maison est devenue aujourd'hui telle que je l'avais souhaité autrefois: un havre de paix, un lieu de villégiature pour la famille, bref ce que j'appelle complaisamment une maison de famille, ce lieu où l'on se retrouve avec plaisir, où l'on se sent bien, en sécurité, détendu, loin des vicissitudes du monde.  Mon frère et ma sœur semblent heureux lorsqu'ils sont là. Des trois, je suis le seul avoir eu au moins un conjoint, et à avoir élevé un gamin, épisode qui fut parfois heureux mais qui a mal fini. Aujourd'hui j'ai une nouvelle compagne, mais j'apprécie quand même de temps en temps, la solitude.

Aujourd'hui je me retrouve seul à nouveau... quoique, seul, je ne sais pas: j'ai entendu divers craquements dans la maison qui pourrait me laisser supposer la présence d'un animal, ou alors est-ce mon oreille qui me joue des tours ? J'ai fermé toutes les portes: si jamais un chat s'est introduit dans la maison - car c'est à cela que je pense: j'ai laissé la porte vers la terrasse et le jardin, ouverte bien longtemps, hier, en fin d'après-midi, et un chat pourrais très bien pu en profiter pour se glisser dans la maison: c'est déjà arrivé.

Hier soir j'ai regardé la télé fort tard et je ne me suis endormi que vers deux heures du matin. J'ai mis mon réveil à dix heures pour être sûr de ne pas me gâcher complètement la matinée, mais voilà que, bien que je me sois réveillée à 9h tout seul comme un grand, il est, à présent, presque onze heures et je suis toujours allongé sur le lit, soit à bouquiner, soit à écrire ceci, ou plutôt à le dicter à mon smartphone. Personne ne m'attend, je suis libre de faire ce que je veux, et le repas de midi déjà prêt: il ne me reste plus qu'à le réchauffer au micro-onde. J'ai retrouvé un vieux roman de montagnes (la tour blanche) qui se passe pendant la dernière guerre et qui est empreint d' une profonde poésie. C'est une atmosphère qui me plaît: cela me rappelle un peu les bouquins de Frison-Roche que j'ai eu tant de plaisir à lire, autrefois et encore aujourd'hui.  

Si je le voulais, aujourd'hui, j'aurais plein de choses à faire:  faire mon ménage, faire la poussière sur toutes les surfaces passer l'aspirateur, la serpillière et tout et tout, remettre un peu d'ordre dans mon jardin, défricher un peu les plates-bandes, retourner la terre du potager, aller faire quelques courses, aller faire fonctionner un peu mes jambes, aussi, mais là, maintenant, dicter mes impressions, vider ma tête trop pleine dans l'écriture, est ce qu'il me plaît. À part un petit problème administratif ( un organisme qui ne me répond pas), je n'ai aucun problème en cours, et ça c'est quand même quelque chose que j'apprécie bien.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de me dire que le temps passe, et que j'ai vieilli: le corps ne suit plus tout à fait. En effet il est certains projets que j'avais eu quand j'étais beaucoup plus jeune dont je sais à présent que je ne les réaliserai jamais: des randonnées, beaucoup de randonnées, et du ski...
Le ski c'est encore un autre problème: aux problèmes de jambes et de genoux, se rajoute le fait que la neige s'amoindrit d'année en année, comme peau de chagrin.

Mais bon, pour l'instant, l'important, pour moi, est de ne pas tomber dans les problèmes existentiels, parce que sinon je ne suis pas sorti de l'auberge.

Je traîne, je bricole de ci, de là, sans plan précis, au gré de mes envies et c'est déjà l'heure de manger !  une copine passe devant la maison et nous discutons un moment: ça ne fait jamais de mal, cela.

Frugal repas: je n'ai pas très faim à dire vrai, je l'ai vu que je me suis goinfré de biscuits pour le petit déjeuner, il y a à peine plus d'une heure. Ah et puis j'avais oublié que quelqu'un devait venir vérifier la maison pour les termites, voilà qui contrarie un peu mes plans: je pensais faire maintenant une petite sieste pour être à pied d'oeuvre à 15h, ce qui me laissait le temps de faire quelques courses, puis d'aller faire un petit tour à pied puis un peu de jardinage. Ce n'est pas bien grave: il va juste falloir que je surveille un peu plus l'heure. Ce qui est embêtant, c'est que parfois je passe des heures à aller d'un truc à l'autre, au gré de mes envies, alors que j'ai plus ou moins prévu de faire certaines choses et puis le soir arrive et j'ai l'impression de n'avoir rien fait, or cela, je sais que ce n'est pas bon du tout pour mon moral ! Il va falloir que je recommence à noter ce que je dois faire: une to do list comme disent les anglo-saxons. J'avais commencé avant toutes ces histoires de confinement, et ça ne m'allait pas si mal.

Aussitôt dit aussitôt fait je viens de faire mon planning ! Pourquoi donc, tout de suite, cela va-t-il mieux ?

Mais voilà que le temps se gâte: la personne pour les termites est partie, mais est-ce que je vais avoir le temps de faire la sieste ? je voudrais aussi aller à la déchetterie amener des ronces qui m'encombrent dans ma grange...

vendredi, mars 5 2021

Zut, il ne pleut pas !

Zut, il ne pleut pas !
Curieux que je dise ça, me direz-vous ? Voire: hier j'ai bossé dans mon jardin qui est complètement en friche et qu'il faut remettre en forme, et donc je taille, je coupe, je gratte, je bêche, je bine etc, enfin bref, je suis arrivé à la fin de la journée complètement sur les genoux !  J'ai même eu du mal à monter l'escalier, c'est dire 😉. Bref je m'en suis donné, même si j'ai encore beaucoup à faire parce qu'aujourd'hui, il était prévu qu'il ne ferait pas beau.
Dont je m'étais programmé, une grasse matinée, de la lecture, de la lessive, du ménage plus quelques bricolages dans mon atelier et la journée allait passer agréablement.
Or surprise: ce matin, même s'il fait gris, il ne pleut pas ! Donc tout de même, j'ai quelques remords à ne pas aller finir quelques bricoles dehors, d'autant que je trouve que ça n'avance pas... notez bien que j'ai le choix: tailler le pommier qui ne l'a pas été depuis 3 ans, arracher quelques ronces un peu partout qui ont pris leurs aises, et surtout broyer l'énorme tas de branchages divers, que j'entasse depuis une semaine... et tout ça avec les courbatures que j'ai encore d'hier.
Mais qu'ai-je donc fait depuis ce matin ? Peu de choses à dire vrai à part que je me suis remis à écrire quelques bricoles: depuis quelques temps quand les idées me viennent, je les note aussitôt: je les assemblerais ensuite plus tard... si je les assemble un jour.
 

jeudi, juin 20 2019

Il est presqu'une heure...

Il est presque 1h du matin et je ne dors pas.  je suis agité de sentiments contraires... ma chérie est en déplacement pour 2 jours dans le cadre de son travail. C'est très curieux : elle n'est pourtant pas avec moi en temps normal, en semaine mais je la sens plus loin que d'habitude, elle me manque davantage...  physiquement, elle n'est pourtant pas si loin que cela...

J'ai passé une drôle de journée aujourd'hui: je suis resté devant mon ordinateur presque toute la journée, seulement arrêté par le repas avec un ami et j'ai l'impression de n'avoir rien fait de ma journée, et pourtant, j'ai abattu pas mal de travail. Il est vrai que j'ai commencé d'entrevoir un projet de rénovation d'un site internet et que c'est un chantier énorme tellement énorme que je me demande si je vais le faire... ne serait-il pas plus simple de tout effacer et tout refaire ?

Bref j'ai un sentiment de non aboutissement...

Si je rajoute à cela quelques problèmes de ma vie courante dont je ne sais si j'arriverai à bout, une appréhension indéfinissable, une petite peur de l'avenir,  tout cela donne un sentiment de mal être assez prononcé.  il est vrai que le fait d'avoir veillé très tard sur un programme informatique hier soir doit y être aussi pour quelque chose,  tout comme le fait de n'avoir pas fait d'exercice cette semaine et pour cause j'ai une crève terrible et n'ai donc pas pu aller à la piscine; pour ce qui est de la Marche, je n'y suis pas allé non plus mais parce que j'ai trouvé autre chose à faire.  Je sais pourtant que l'inactivité physique ne me vaut rien moralement s'entend.  On dit que l'exercice physique libère des endorphines dans le cerveau qui font que l'on se sent beaucoup mieux et c'est vrai. Mais il y a aussi ce clash avec mon "ami", qui joue sur mon moral.

Ce n'est pas la première fois que je me dis que si l'on pouvait effacer le souvenir de certains événements la vie serait quand même beaucoup plus simple, parce que quand le moral ne va pas bien, tout remonte à la surface et quand je dis tout, c'est TOUT.

Il est à présent 1h passées et je ne sais pas si je vais pouvoir dormir...II le faudrait

mercredi, mai 30 2018

Chanter

Dans mon village, la répétition du choeur commence toujours debout, les pieds bien posés par terre. Vous me direz qu'étant debout, il est difficile d'être autrement ? Certes, cependant la précision est importante, car l'on n'a pas toujours conscience de ce que l'on fait. On se pose, donc, en fermant les yeux...on respire doucement, en pleine conscience, et on s'écoute: plus rien n'existe autour, les soucis de la vie sont mis de côté. C'est ma foi, une sensation assez plaisante, la base de la méditation. Je dois dire qu'il m'arrive souvent de pratiquer ce genre de chose, cela m'aide beaucoup.
Après cette relaxation, nous sommes prêts pour émettre un premier son: gonfler le ventre en inspirant, afin de faire descendre le diaphragme et gonfler ses poumons, le tout sans lever les épaules. Bouche fermée, tout élargir dans sa bouche, ouvrir sa gorge, puis prendre appui sur ses abdos pour refouler l'air des poumons en faisant vibrer les cordes vocales, c'est à dire émettre un son !
Concentré sur ses sensations, en produisant ce son, on sent toute sa tête qui vibre: les différentes cavités et os du crâne servent de résonateurs qui transmettent le son.
Le chef nous reprend souvent car il ne doit pas y avoir d'à-coup au début: le son doit arriver tout seul, sans forcer, et avoir une certaine profondeur...
Viennent ensuite les vocalises: un ensemble de notes, une petite mélodie que le chef nous chante une fois avant de nous laisser la main. Il nous donne le ton au piano: de plus en plus haut...ou de plus en plus bas. La première fois que l'on fait cela, on ne va pas très loin, puis au fil du temps on apprend à maîtriser sa voix et on progresse: je sens bien pour ma part que je peux descendre plus bas ou monter plus haut qu'avant.
Parfois le chef insiste sur certains détails, d'importance: la position du corps, par exemple: si l'on est assis, on ne peut chanter correctement qu'en se tenant droit sans s'appuyer au dossier, sinon on perd très vite en ambitus. C'est à dire qu'on ne peut monter très haut, ni descendre très bas. D'autre part, on ne peut non plus prendre les appuis qu'il faut et on se retrouve à faire ce qu'on appelle des "glissandos" voire des "dégueulandos" du plus mauvais effet et typiques des chanteurs débutants. Malheureusement, et c'est bien dommage, certains gardent ces défauts même au bout de plusieurs années, il suffit pourtant d'une certaine discipline.
Ah ! En parlant de discipline: le chef a horreur des bavardages entre les morceaux, on peut le comprendre, mais ce qu'il ne dit pas c'est qu'en chant, il est important d'être bien concentré: sans concentration, on s'égare vite: on ne trouve plus la note, par exemple...bref c'est important. Là aussi c'est une certaine discipline. Maintenant, je vais vous dire: je ne suis pas le dernier à bavarder... mais enfin pas tout le temps et j'ai déjà pu apprécier les bienfaits de la concentration, même si en choeur cela a moins d'impact qu'en solo.

Après plusieurs exercices, nous prenons nos partitions. Sur ces partitions, des lignes et des notes, posées dessus, nous indiquent la mélodie: à chaque hauteur de note correspond un son, plus ou moins aigu et à chaque valeur de note, une durée. Certains d'entre nous savent lire la musique, c'est à dire donner le nom de chaque note: do ré mi fa sol la si do, mais si, avec un instrument, à chaque note correspond une touche, une corde ou une position de doigt, avec notre voix, il n'y a aucun repère ! Aussi, à moins d'avoir ce qu'on appelle l'oreille absolue, c'est à dire de pouvoir associer immédiatement un son à une note, savoir lire la musique ne sert pas à grand chose en chant. Par contre la partition indique si l'on doit monter ou descendre et de combien.

Quand j'ai commencé à chanter en me servant d'une partition, il y a une dizaine d'années, j'avais la chance d'avoir une oreille déjà un peu éduquée: mes parents écoutaient beaucoup de musique et mon frère et ma sœur jouaient d'un instrument. Pour ma part, après avoir redoublé 2 fois ma première année de solfège, mes parents décidèrent que cela suffisait...à mon grand soulagement: déjà que je n'aimais guère l'école, devoir en plus aller à celle de musique, après 17 heures, ne m'enchantait pas spécialement...J'en restai donc là. Je savais les bases: la valeur des notes, c'est à dire leur durée, et le nom de certaines, ainsi que la signification des dièses et bémols, plus deux ou trois autres bricoles. Ainsi donc aujourd'hui, avec un peu d'habitude, si l'on me donne la première note, je peux arriver à trouver les suivantes avec plus ou moins de succès (je parle en son, bien sûr: pas en nom). Mais c'est surtout la mémoire auditive qui sert et c'est à la portée de tout le monde: à force d'entendre des chansons à la radio ou la télé,n'arrivez-vous pas vous-mêmes à les retenir ? En chœur sous la houlette d'un chef, c'est pareil: à force de répéter, on retient. La seule différence est qu'avec un chef, les notes sont toujours justes, et les durées de notes aussi, sans parler du tempo et des nuances.
Personnellement, j'adore chanter ! D'abord, le ressenti des vibrations est souvent jouissif: en tant que baryton, pour ma part ce sont plutôt les notes basses qui me procurent cela, ensuite quand je chante, je ne pense pas: je vis la musique, et plus rien n'existe mais le summum est quand même de pouvoir chanter une mélodie de manière juste, avec toutes les nuances demandées, de pouvoir entendre les harmonies avec les autres voix: chanter soi-même est déjà quelque chose de très agréable, mais chanter en chœur avec tout un groupe donne une sensation de puissance, de solidarité et d'unité, une sensation d'appartenir complètement au groupe, le cœur se gonfle et tout vibre...Je ne trouve pas les mots justes: tout cela n'est pas facile à décrire: il faut le vivre.
Pour ma part, j'ai eu l'occasion de chanter en solo en concert: un petit challenge personnel comme j'aime m'imposer parfois...ce n'était pas désagréable et je suis content d'avoir pu le faire, d'avoir osé le faire, mais les sensations ne sont pas les mêmes du tout en solo et en chœur: la vibration oui, elle y est aussi, mais pas le reste.
Je n'ai pas le culte de la vedette, je prends rarement la grosse tête et même si je suis fier d'être arrivé au modeste niveau qui est le mien, d'une part, je n'ai de cesse de pouvoir apprendre et progresser encore, d'autre part s'il me fallait choisir entre le chant choral ou solo, ce serait toujours le premier que je prendrais: chanter de tout mon cœur avec mes amis choristes, je ne connais rien de mieux ! Parce que chanter ce n'est pas qu'avec la voix: c'est aussi avec le cœur...et les tripes. Et alors: quel trip ! ;-)

mardi, février 27 2018

Les couturières

Après avoir passé le dimanche au lit, suite à un état grippal m'ayant complètement cassé, le lundi s'annonçait mieux, même si je sentais bien que je n'aurais toujours pas assez la forme pour aller skier. Dommage, la neige était pourtant abondante, et le temps, idéal : froid et sec. On ne fait pas toujours ce que l'on veut.
D'abord, je n'ai émergé que tard dans la matinée: j'avais choisi de ne pas mettre de réveil. Petit privilège d'avoir son weekend qui se termine le lundi, quand les autres doivent se lever. Après tout, ils me font la pige le samedi matin !
Après avoir musardé un peu, regardé les bêtises sur les murs Facebook de mes amis, vérifié mes mails, j'ai pris une bonne douche chaude (j'ai horreur des douches froides, l'hiver), afin de chasser les miasmes de la nuit,
Je me plongeais ensuite dans différents travaux informatiques que j'avais laissé en suspend ces derniers temps, n'en n'ayant pas trop le goût. A dire vrai, ces derniers temps, je n'avais pas le goût à grand chose: il y a des périodes comme cela...
J'ai bien fait de m''y remettre, car cela m'a permis de me rappeler que j'adore ce genre d'activités, en l'occurrence: retoucher des affiches ou des photos, améliorer les sites internet que j'ai créés. C'est très prenant et le temps passe vite.
Dans l'après midi, vu que je me sentais un peu plus en forme, je suis tout de même sorti faire un tour, histoire de me dégourdir les jambes.
En passant près de la salle communale, j'ai reconnu une voiture, ce qui m'a rappelé que les dames de l'association du village, font de la couture l'après midi, en vue de confectionner les costumes de la Pastorale, et que l'une d'elle m'avait demandé de passer à l'occasion pour prendre mes mesures. Ce fut l'occasion. Comme par un fait exprès, j'arrivais pile à l'heure du thé et des petits gâteaux ! Et oui: ces dames ne se laissent pas abattre, et elles ont bien raison. Je fus bientôt rejoint par notre doyen, puis le Président et un autre ami. Ce fut un très agréable moment de discussion, d'échanges, de rires et de bonne humeur. Plus tard, les autres hommes étant partis, je restais avec le dernier arrivé, que j'invitais à prendre un café: j'aime bien recevoir les amis chez moi. Nous nous mîmes à l'ordi afin d'étudier nos rôles respectifs dans la Pastorale.
Ah oui, parce que je ne sais pas si je vous l'ai dit: je ne parle pas un mot de béarnais, à part bonjour, et bien sûr, les injures classiques - A ce sujet, je ne sais plus qui m'avait dit que dans une langue, c'est en général ce qu'on apprend en premier ! C'est bien vrai ! - donc, je ne parle pas un mot de béarnais, mais si on m'a donné un rôle de figurant dans une des scènes, dans une autre c'est un vrai rôle avec 7 ou 8 répliques. Me voilà bon pour apprendre le béarnais, car si je ne pige pas ce que disent les autres, ça ne va pas être évident de leur répondre quand il faut. Petit challenge, mais j'aime bien les challenges.
Déjà en tant que choriste dans cette pastorale, j'apprends des chants en béarnais par cœur et ça rentre, finalement, assez facilement, dès que je comprends ce que cela veut dire, donc je ne me fais pas trop de souci. C'est une langue d'origine latine, et pour l'accent, je n'ai aucun souci, ce n'est pas comme mon copain chti qui, lui, a beaucoup de mal !
Enfin bref, nous nous sommes acheminés tranquillement vers le début de soirée, puis il rentra chez lui retrouver sa chérie et je mis ma soupe à chauffer.
Finalement, je ne mangeais ladite soupe que beaucoup plus tard, car bien sûr, je me mis à penser à une amélioration pour un des sites et je me mis aussitôt en quête du code à élaborer pour cela. Autant vous le dire tout de suite, pour faire des sites, j'aime bien mettre les mains dans le cambouis: si certains se servent de CMS (Content Management System) c'est à dire de système de gestion de contenu tout faits, où il suffit de remplir les cases pour faire un site, pour ma part, j'aime partir d'une page blanche et écrire le code de A à Z, et faire mon propre système. C'est un peu plus complexe, car il faut connaître un peu les langages informatiques, et parfois faire quelques recherches, mais c'est beaucoup plus intéressant: j'y retrouve une notion de création qui est très gratifiante, quand j'arrive à faire ce que je cherche. C'est là qu'on se rend compte que l'analyse du problème prend la plus grande partie du temps: après, ce n'est plus que de la technique. L'autre avantage que j'y trouve, c'est que je peux faire du sur-mesure. Par contre, parfois, je me sers de code que d'autres ont déjà utilisés: pas la peine non plus de réinventer la roue. Bref avec tout cela, la soirée a passé avec une rapidité déconcertante: je n'ai même pas allumé la télé.

Une bonne journée qui m'a remis les pendules à l'heure. J'en avais besoin, car pour tout vous dire, depuis le décès de ma femme - bientôt dix ans - même si je suis sorti du terrible épisode dépressif qui a suivi, il y a certains jours où j'ai parfois un peu de mal à me trouver des motivations pour avancer...
Vous me direz que j'aurais pu rester avec ma dernière compagne, parce qu'à deux, en général, on se porte l'un l'autre, mais non: d'abord, même si je reconnais que cette relation m'a beaucoup apporté, je sentais au fond de moi que ça ne pouvait durer: trop de différences profondes, et puis, je ne sais comment dire: je voulais être moi, et ça ne lui plaisait pas forcément, bref ceci plus cela, j'ai préféré mettre un terme, tant que ce n'était pas trop difficile, quitte à me retrouver seul.
Ça fait six mois maintenant que je suis célibataire, et je le supporte assez bien: je me prends en main, je fais des activités qui me plaisent, Bon bien sûr, je n'ai pas ces petits moments d'affection qu'on a dans les couples, et je ressens bien la solitude, ma plus proche famille étant à plus de 100 km, mais je veux y arriver: être bien avec soi avant d'être bien avec quelqu'un me parait important. Ça ne m'empêche pas de regarder autour de moi, d'apprécier certaines personnes, et de rêver que peut-être, un jour, je trouverai une véritable âme sœur. Mais, je ne me mets pas la pression: je vis et je profite de ce qui vient...enfin...j'essaie.

A dire vrai la veille, je m'étais mis à faire la liste de de ce que j'aimais ou pas, de ce que j'avais à faire d'urgent ou pas, parce que n'étant pas au top moralement, je ressentais un peu le besoin de faire le point de ma vie, et pour l'instant, je n'ai rien trouvé de mieux que les listes...

lundi, février 19 2018

Carnaval

Ce week-end, j'ai participé à un carnaval bien connu dans la région, non pas en tant que spectateur (ça, j'avais déjà fait) mais en tant que participant, et je ne le regrette franchement pas: quelle rigolade !
J'avais déjà participé à un carnaval à Limoux, mais je ne me rappelle de cette journée lointaine qu'une fontaine autour de laquelle on tournait et où on s'arrêtait à la buvette à chaque tour...pas très glorieux, lol, en plus, je n'y connaissais quasiment personne, sauf que j'étais déguisé en femme et trop bien déguisé sans doute, car je m'étais fait draguer un max ! lol
Cette fois-ci, ce fut tout autre chose...

Depuis ma petite enfance et pendant plus de 40 ans, j'ai habité en ville, où l'on a perdu le sens de tout plein de coutumes...
Il n'y a pas si longtemps, je ne voyais dans ces fêtes bien arrosées que la détestable habitude de se mettre minable pour le plaisir, si plaisir il y avait, et franchement, ça ne m'attirait pas vraiment.
Bien sûr, ne croyez pas: sous mes airs sages, moi aussi, ça m'est arrivé de prendre une bonne bourre avec des copains, allant même une fois, bien qu'étant de nature assez réservée, tant l'alcool désinhibe, jusqu'à faire la démonstration de la danse du singe en rut, debout sur la table, à la fin du repas devant de nombreux convives (non, je ne vous montrerai pas !) J'avais obtenu un franc succès...on m'a dit tout de même que je devais avoir un fond fêtard, quelque part...mais bon, je ne fréquentais pas les bals, ni les fêtes: j'allais en boîte, où d'ailleurs je m'embêtais un peu: je ne savais que boire des verres, me trémousser sur la piste et j'étais, pour inviter à danser, d'une timidité maladive, et pourtant danser n'engage à rien, n'est-ce pas ? Ben moi, tant qu'il fallait raconter des bêtises ou faire le clown, ça allait, mais après c'était le grand vide: des pudeurs incompréhensibles. Ça me revient d'ailleurs de temps en temps, surtout si la personne que je veux inviter me plait. Passons...

Depuis quelques années, j'ai posé mes valises dans un village, où je participe un peu à la vie associative et où les gens sont accueillants au point que, m'étant toujours senti une pièce rapportée partout où je passais, ils sont arrivés, ici, à me faire me sentir à présent comme faisant partie d'eux. Je n'ai donc plus le même point de vue sur les choses.

Hier, j'ai compris que ces fêtes, c'est bien plus que picoler jusqu'à plus soif et même au-delà, ou boire pour simplement se désinhiber: j'ai vu des jeunes, et des moins jeunes, heureux d'être ensemble, heureux de danser, de boire et de rire, j'ai vu des moments d'amitié partagés, des retrouvailles, un réel plaisir d'être ensemble, d'appartenir à un groupe, une gentille défoule, le tout sous l’œil bienveillant et amusé des parents, qui ne sont jamais bien loin, parents qui connaissent la vie: à leur époque, ils en ont fait de belles, eux aussi, et parfois même, ils continuent...ne dites pas non: j'en connais !

Le carnaval, c'est la fin de l'hiver, le retour des beaux jours, et ça se fête dignement, non mais !
J'ai découvert, entre autre, une tradition que je ne connaissais pas, ne m'étant jamais penché sur la question: celle des gars qui ont 20 ans dans l'année, qui s'habillent en combinaison blanche et mènent le carnaval, en faisant les quatre cent coups. Sans doute une réminiscence des conscrits d'autrefois ?

Bref, tout ce petit monde défile, s'arrête aux buvettes, boit un coup, repart, va dans les bars où ça boit et où ça danse, ça rit, ça crie, ça chante, ça saute partout le bras levé, en rythme, c'est très entrainant, et je me suis vu suivre la danse. Mais faut avoir la santé, car ça chauffe, mine de rien ! Allez hop ! une petite bière bien fraîche, ça glisse tout seul ! J'avoue avoir perdu le compte des verres, mais je me surprends, ces dernière années, à avoir une plus grande résistance qu'autrefois et en tout cas, à ne pas chercher l'ivresse: c'est encore plus grisant de faire les choses en pleine lucidité, et puis surtout on n'a pas besoin d'une semaine pour s'en remettre ! :-)
Ah et puis quand on est déguisé, il y a le plaisir de balancer un max de confettis sur des gens qu'on reconnait et qui, eux, ne nous reconnaissent pas et ça, je dois dire que je ne m'en suis pas privé.
Bref, en conclusion, ce carnaval, c'était super !

Les fêtes de village, c'est encore autre chose. C'est boire, bien sûr, et comme me disaient mes amis, c'est aussi l'occasion et le plaisir de retrouver, entre deux verres, des connaissances perdues de vue: le copain d'enfance, l'ancien adversaire du rugby, ceux avec qui on a fait carnaval autrefois... Il y a tout un tissu amical qu'on n'a plus guère, dans les villes...
J'ai été émerveillé ces derniers étés, de voir les jeunes du village, réunis en comité des fêtes, organiser lesdites fêtes et notamment le repas des villageois: ils prennent leur rôle très au sérieux, sont gentils, polis, et s'activent, préparent, servent les gens, le tout, dans une franche rigolade, n'hésitant pas à s'interrompre un instant pour quelques pas d'un rock endiablé. Ces gamins qui commencent à ne plus en être, se connaissent tous, car ils se fréquentent depuis longtemps: le village est petit, ils ont fréquenté la même école communale, leurs parents sont amis, voire cousins (c'est fou ce qu'il y a comme cousins !!!), ils ont joué au rugby ensemble, bref, une belle petite communauté bien soudée qui fait plaisir à voir.

C'est tout ça qui fait la vie...pas la peine d'aller au bout du monde.

mercredi, octobre 25 2017

La nuit tombe

Il est presque 20 heures, je suis en voiture et je rentre du boulot, oh oh ! Je pensais aller me balader à pied avant le souper, mais c'est râpé: finies les longues soirées d'été où il fait agréablement jour si tard: à présent, l'est est déjà dans la nuit, seule à l'ouest une lueur subsiste, rosissant le ciel.
La lune est déjà haute, on en distingue un joli croissant. Quelques points étincelants commencent à piqueter le ciel foncé...le rose blanchit petit à petit, diminue progressivement et le bleu de la nuit finit enfin par l'engloutir à l'horizon.
Nuit sur la terre...
Tout est à présent sombre, uni et froid, dehors... Les hommes se claquemurent dans leur demeures, leurs nids douillets, illuminés de soleils électriques, prolongeant encore un peu la vie de la journée achevée.
Bientôt les lumières des hommes s’éteindront, elles aussi, et la nuit sombre sera reine...

...Reine, quoi que: c'est à présent qu'une autre vie commence, que dis-je, une ? D'autres vies commencent....ou continuent. A votre avis les fourmis dorment-elles ? Les pipistrelles en tout cas, non: c'est même l'heure où elles sortent. Les bois grouillent de vie: enfin, le prédateur humain dort. "Allez les enfants, on peut y aller, dit madame Laie à ses marcassins !" Les animaux peuvent-ils avoir ce genre de pensées ? Qui sait ?

Me voici installé chez moi: la voiture est rangée, le portail fermé, tout est sous contrôle.
Avant de préparer mon souper, je m'affale dans un fauteuil pour savourer l'instant présent: Home ! Sweet home ! J'ai perdu la détestable habitude d'allumer le petit écran dès rentré: j'apprécie le calme et le silence.
Tiens ? Dressé sur ses pattes arrières, mon chat nettoie consciencieusement la vitre de la porte de ses pattes avant...Vas-y que je te frotte...Un peu plus à droite, s'il te plaît...non ? tu veux pas ? Allez va, tu dormiras mieux au chaud, bien à l'abri: je me lève et vais lui ouvrir. C'est chouette d'être chat: tu as même un domestique qui t'ouvre la porte ! Elle rentre sans demander son reste (oui, c'est une fille), ne me gratifiant même pas d'un câlin en passant, l'ingrate ! Je referme vivement la porte: il fait meilleur dedans. Une phrase que j'ai lu sur les chats me revient en mémoire:" mon chat me regarde bizarrement quand je rentre: je suis sûr qu'il se demande qui m'a donné la clé de chez lui !" Ça sent le vécu !

Profitant d'être debout, je vais à la cuisine: que vais-je donc me préparer de bon ? D'abord, réchauffer la soupe que j'ai préparée dimanche pour toute la semaine... Je pourrais peut-être y rajouter une goutte de crème fraîche, histoire de l'améliorer un peu ? Aussitôt dit, aussitôt fait. Mmmh, c'est bon !
Et puis voyons: je me ferais bien une petite omelette piperade: j'ai encore bien des tomates que j'avais mises à congeler: j'en mets quelques unes directement dans la poêle, avec un peu de sel, pour faire réduire, avec quelques oignons du jardin...il manque un petit quelque chose mais quoi ? Bah, ça ira bien. Je bats mes œufs en omelette. Un petit verre de vin rouge ne serait pas détestable, pour accompagner tout cela, mais je ne vais pas ouvrir une bouteille pour moi tout seul: en général, je ne bois du vin qu'en bonne compagnie, ou alors c'est qu'il me reste un fond de bouteille, et là cela fait longtemps qu'il est fini. Ce sera donc de l'eau fraîche.
Je savoure en mâchant lentement...pourquoi pendant si longtemps avais-je pris cette sale habitude de manger vite ? Manger est utilitaire, certes, mais autant mêler l'utile à l'agréable, et puis l'impression de satiété arrive ainsi plus vite: je ne suis pas comme mon chat qui se jette sur sa gamelle et l'engloutit comme si on allait la lui voler ! Et là je réalise soudain en un éclair: des poivrons ! Voilà ce qui manquait ! Ah zut ! en plus il me semble bien que j'en ai vu au potager...

Un petit dessert, pour ce monsieur ? Vous avez remarqué ? je fais ma petite mise en scène ! Ma foi, pourquoi pas ? La raison me dit qu'un yaourt serait l'idéal, mais j'ai passé le weekend à faire de la mousse au chocolat, et je ne voudrais pas qu'elle se gâte...je souris tout seul: oh l’hypocrite que je fais ! Va pour la mousse maison !
Mmmh, elle est bien bonne et j'y retrouve un parfum d'enfance: c'est la recette de ma mère... Profitant d'être seul, je nettoie le ramequin avec mon index, que je suce ensuite: surtout ne pas en laisser perdre ! Le péché de gourmandise...
Une petite tisane pour couronner le tout ! Je choisis un mélange que j'aime bien: Reine des Prés, Menthe poivrée, Anis Vert et Cassis. Cela fait quelques temps que je reviens en force aux tisanes, non pas pour leurs principes actifs, comme on pourrait le supposer, mais pour leur goût: j'aime bien boire quelque chose de chaud après un repas, et pas forcément du café.

J'amène mon mug au salon, et je m'installe confortablement...la soirée peut commencer.

samedi, septembre 30 2017

Murs

J'aime ces murs de galets, où l'on voit la patience des anciens: une rangée dans un sens, une autre dans l'autre, une tout droit et l'on recommence, c'est la chanson du temps. Des esthètes, les anciens ? Peut-être, mais surtout observateurs et pratiques: c'est pour la solidité que ces dessins sont faits et non point pour le plaisir de l’œil.

J'aime aussi ces murs de pierres sèches, dans les creux desquels l'on découvre parfois des trésors oubliés: enfant, j'ai trouvé un jour dans l'un d'eux, un vieux canif tout rouillé que je possède encore...

J'aime cette couleur de la pierre, égayée ça et là d'un lichen aux formes tourmentées.

J'aime toucher cette pierre réchauffée par les rayons du soleil: son grain est doux sous mes doigts, mais aussi dur et compact, usant la peau, brisant les ongles. Ces puissants moellons m'évoquent la force. Ils racontent une histoire: j'y reconnais, de loin les griffes des tailleurs de pierre, plus près, les veines foncées de leurs strates minérales, plus près encore, je devine des cristaux minuscules...

J'ai souvenir d'un mur, dans ma tendre enfance: celui de la petite cour dans laquelle nous allions jouer mes frères et sœurs et moi. Je l'ai revu plus tard: c'était un mur recouvert d'un simple crépi de ciment rugueux, gris noir, très ordinaire et pourtant que de souvenirs s'y rattachent: d'abord ces petites incrustations de mica qui brillaient de mille feux,et m'intriguaient beaucoup, ces petits grains de sable aux couleurs chatoyantes, ces montagnes, ces vallées, ces cratères minuscules, mais aussi mille étoiles: comme celles que je vis le jour où mon frère ayant eu sa première montre, il décida de chronométrer mes exploits de cycliste naissant. Las ! Appliqué à mouliner comme un fou sur les manivelles, pour battre je ne sais quel record, j'avais oublié que l'arrêt poserait sans doute un problème...sans freins ! C'est donc le mur qui, ayant arrêté mon pneu avant, arrêta ensuite ma tête...d'où les étoiles dont je parlais plus haut...

Comment ?...Que dites-vous ? Vous pensez si fort que j'ai entendu: ça m'a laissé des traces ?!!

Qui sait ?

;-)

lundi, septembre 25 2017

La vie continue

On rencontre quelqu'un à un certain moment de sa vie où l'on n'attend que cela, sans trop vraiment le savoir: bien souvent on se dit que ça nous est tombé dessus. Nous dirons que, justement, c'est bien tombé: l'expression prend tout son sens.
Alors, même si ce n'est pas parfait, même si au fond de soi on doute, on ne se pose pas (trop) de questions.
On s'apprécie, du moins en surface, on vit, on s'apporte de petites choses l'un à l'autre, on partage de bons moments, c'est toujours ça de pris !
Puis on commence à partager un peu plus de quotidien, un peu plus de routine, cette fameuse routine qu'est la vie de tous les jours...
Passées les premières années, la relation peut s'ancrer plus profondément...ou pas: les choses se sont tassées, on se connait mieux, on commence à réellement découvrir l'autre, non plus tel qu'on croyait le connaître, ou plutôt tel qu'on voulait le voir, et de petits travers qui paraissaient au départ sans importance, commencent à en prendre...les doutes du départ ressortent.
On se croit grugé, trompé, mais en fait, soit on avait refusé de les voir au départ, soit on les avait vus, mais on s'était dit que ça passerait...et on s'aperçoit que, malheureusement, ça commence à ne plus passer...
Alors on essaie d'en parler, car malgré tout on ressent toujours de l'affection, on espère changer l'autre, pour essayer de l'amener, non pas à la perfection, car on sait bien que ce n'est pas possible, mais à quelque chose qui s'approche de ce qui nous plairait.
Bref, on commence à n'être amoureux non plus de la personne elle-même, mais de ce que nous voudrions qu'elle soit...
Vient le temps des concessions...pour certaines c'est ok, mais pour d'autres, ça ne passe pas: on se rend compte qu'on ne peut changer les gens..surtout quand ils n'en ont pas envie...et d'ailleurs est-il souhaitable qu'ils ne soient plus tout à fait eux-mêmes ? C'est source d'un équilibre instable. La relation prend du plomb dans l'aile...
Plus le temps passe, et pire cela devient: on supporte de moins en moins les travers de l'autre.
On se dit alors raisonnablement que mieux vaut rester sur de bons souvenirs, et arrêter avant de se faire du mal et en avoir plus de mauvais. Parce qu'il y a aussi cela: à quelqu'un qui a su se montrer souvent prévenant, affectueux, attendrissant, qu'on a eu envie de protéger, de rendre heureux, pas question de lui faire du mal ou alors le moins possible !
Alors quand on réalise qu'on va commencer à s'en faire l'un l'autre, du mal, mieux vaut briser là: on aura mal un bon coup, mais ce sera pire, si on attend dix ans de plus ! Et puis parfois on se rappelle qu'on a déjà vécu ce genre de situation, qu'on y a cru pendant très longtemps, trop longtemps, et que ça s'est finalement très très mal passé...
Alors, oui: on y a cru, on s'est trompé, mais ça a tout de même été un bon passage de la vie, pas de regrets, à la rigueur quelques remords qui passeront avec le temps...
Maintenant, continuons nos vies, il y a aura d'autres moments ailleurs, seul ou accompagné, n'en doutons pas...la vie continue...

dimanche, septembre 24 2017

Un vide bien rempli

Champ Certains diront de ce champ qu'il est nu, désert, aride , désolé bref...qu'il n'y a pas grand chose à en dire.
Pourtant, si on le regarde de plus près, il nous raconte beaucoup de choses...
Ses galets ronds nous disent qu'il y eut autrefois en ces lieux, des eaux tumultueuses qui, ayant arraché à la montagne voisine des blocs de rochers aux arêtes aiguës, les roulèrent dans leurs flots, les entraînant au loin, puis se calmant enfin, les déposèrent ici. Si l'on remonte en arrière, nul doute que ces rochers venaient, pour les cristallins, des entrailles en fusion de la terre, et pour les détritiques, du fond d'une mer où s'étaient déposées pendant des siècles, voire des millénaires, des couches de coraux, de plancton, de crustacés, poissons, mégalodons, que sais-je ? En tout cas, une vie grouillante.
Plus tard, on imagine une terre en colère, tremblant, se craquelant en crevasses profondes, crachant du feu, de la lave et des nuages de cendres: il ne devait pas y faire bon vivre.
Du fait, les sols se soulevèrent, les océans se vidèrent, d'autres se remplirent...
Puis dans les montagnes ainsi créées, commença le long travail de délitement de l'eau sous toutes ses formes: liquide, elle s'infiltra par les moindres fissures ...le froid la rendit solide, faisant éclater la roche. Redevenue liquide, elle en entraina les morceaux jusqu'à ces galets que nous voyons.
Mais ne nous arrêtons pas là: Après le feu, la force, la fureur des éléments, la terre brune nous apprend que l'eau destructrice peut aussi amener la vie: ici, des plantes ont vécu, d'abord petites graines apportées par le vent, puis nourries par les éléments dissouts dans l'eau. Elles ont vécu puis sont mortes, se décomposant, enrichissant ainsi le sol pour de nouvelles plantes, qui à leur tour en nourrirent d'autres.
La bonne nourriture aidant, elles devinrent plus fortes, plus grosses, et disposant ainsi de réserves d'énergie, elles purent commencer à se diversifier, et se multiplier.
De là, des bestioles arrivèrent pour s'en nourrir: la vie commençait... ou recommençait. Le cycle continua, chacun contribuant à enrichir la terre.

Regardons à présent la surface de ce champ désolé: elle est parcourue de traces de roues de tracteur, ce qui nous rappelle que dans le cycle de la vie, est arrivé un jour, un fragile animal sur deux pattes, dont l'outil le plus fatal était un cerveau dont il commença à se servir pour sa survie. Je ne vais pas vous raconter tout en détail son histoire jusqu'à aujourd'hui... Une autre fois peut-être ?

J'espère que cette narration vous aura plu ? Pour ma part, cela m'a enchanté de vous la faire, et j'espère qu'à présent vous ne regarderez plus le vide de la même façon
Maintenant vous connaissez mon secret: vous savez pourquoi je ne m'ennuie jamais...

mardi, mars 1 2016

Farniente (écrit en 2012)

Tout à l'heure, j'avais une demi heure d'avance. Je me suis posé la question: vais-je directement au boulot ou est-ce que je prends le temps de vivre ?
Or juste là devant, sur la terrasse d'un café, il y avait une magnifique place libre en plein soleil ! Que croyez vous donc que j'ai choisi ?

Donc, je me suis retrouvé là, à siroter mon café, entouré de plein de gens qui fumaient à qui mieux mieux, et, n'ayant rien d'autre à faire, je me suis posé la question: "ai-je moi-même envie de fumer ?" Après mûre réflexion, la réponse fut un sincère: "non, pas du tout !" J'essayais d'aller plus loin dans mon analyse: quelle différence entre avant (quand je fumais) et maintenant ? Et bien j'ai trouvé !
Avant, j'appréciais, comme beaucoup de gens, de fumer en sirotant mon café. Enfin, sirotant n'est pas le mot exact: en buvant mon café à petites gorgées serait plus juste. Ledit café ayant certes un goût de café mais sans plus, la cigarette rajoutant du goût. Or maintenant que faisais-je ? La même chose ? Pas du tout, non, du tout: aujourd'hui quand je bois mon café, je le sirote vraiment, mieux même, je le taste, le faisant tourner dans ma bouche pour bien en apprécier toutes les subtilités du goût. C'est un moment rare, un moment de détente, où je ne pense à rien sauf au moment présent. Ce moment est si...comment dire ?...prenant, que je n'ai besoin de rien d'autre et surtout pas de cette clope qui m'a privé de goût pendant si longtemps.

J'ai beaucoup apprécié cette petite demi heure de pur bonheur: le soleil dans les yeux...les gens qui discutent et rient autour...les autres qui passent: où vont-ils donc si pressés ?...Une vague odeur de pâtisserie qui flotte...tiens, ce gars vient de fumer, je le sens...quelques brins d'herbes dans une jardinière un peu décrépite m'attirent l’œil...des souvenirs remontent...je laisse aller...je suis loin... Ding Dong ! La cloche de l'église voisine sonne ! Zut c'est déjà l'heure ! Retour à une autre réalité: au moins j'ai eu un bref instant où le temps semblait s'arrêter et je l'ai bien apprécié, c'est déjà ça n'est-ce pas ? j'ai l'impression d'être un peu regonflé, même si je sens bien que le moral n'est toujours pas au top.
En prenant soin de bien vivre intensément tous ces petits moments aussi subtils, aussi insignifiants qu'ils paraissent, on se fabrique finalement une vie acceptable.

Quelques jours après, à la même heure, vu qu'il faisait beau, je suis revenu sur cette terrasse ensoleillée à côté de mon boulot: la même chaise me tendait ses bras ! Quelle fidélité ! Je n'ai pas osé la décevoir et je me suis donc assis. J'ai commandé mon petit noir après avoir serré la main moite du serveur (il est vrai que lui fume toujours, d'où les mains moites). Il m'amena ma tasse fumante avec deux cuillers. Pourquoi deux ? Alors là très franchement, je ne me suis pas appesanti sur la chose, car ça ne me dérangeait pas. Peut-être était-ce un signe du destin ? Un signe de quoi, je ne sais, je verrais bien d'ici ce soir.
J'avais pris sur moi ce petit livre que j'apprécie tant et dont je parlerais sans doute un jour: "la première gorgée de bière" de Philippe Delerm. J'en ai lu un court chapitre que je ne vais pas vous livrer aujourd'hui: point trop de plaisirs à la fois, au risque de ne plus les apprécier autant qu'il sied. (il y a vraiment des jours où je me demande où je vais chercher ce langage, lol...)

Après ma lecture, je me mis à observer les gens, comme à mon habitude.
Il y avait là devant moi, debout sur le trottoir, un vieux couple: l'homme arborait une superbe tenue de sport frappée "Adidas" qui contrastait avec son allure fortement bedonnante et sa tête blanche coiffée d'une casquette d'ouvrier. Il venait d'acheter le journal, le pliait et dépliait sans cesse tandis que son épouse, ou du moins supposée telle, cherchait un je ne sais quoi dans son sac à main, si l'on pouvait appeler ainsi le cabas suspendu à son bras.
Si l'homme avait la face rubiconde et la peau des joues bien lisse, quoi que couperosée, la femme, elle, quoi que bien en chair elle aussi, avait la peau jaunâtre et plissée, et ses cheveux coupés courts étaient d'un brun éclatant qui contrastait un peu trop.
Tout deux avaient le nez chaussé de lunettes, qui avaient apparemment du mal à rester en haut de la ligne de pente naturelle de leur appendice nasal. Le soleil lourd les faisait transpirer à grosses gouttes.
Bref, un couple de retraités, comme on en voit tant...et comme on aimerait pas forcément devenir.

Ah ! Enfin, Madame a mis de l'ordre dans son sac ou a renoncé à trouver ce qu'elle cherchait: l'expression de son visage ne laisse rien paraître de ce qui s'est passé. Monsieur fait signe du journal: ils vont aller par là ! Je croise son regard bleu délavé, un bref instant, sans avoir le temps d'esquisser un sourire, et déjà ils tournent le dos puis s'en vont, côte à côte, bedaine en avant, clopin-clopant, cahin-caha, d'un pas incertain...

Et là se produit soudain une chose infime, mais qui retient toute mon attention: la femme glisse sa main entre eux, cherche celle de son époux, la trouve, et lui, d'instinct, attrape cette main, et ils s'éloignent comme deux adolescents amoureux.
Le croyez-vous ? L'émotion de cet instant de bonheur que j'ai pu voler furtivement, m'en donne encore les larmes aux yeux. Tout bien pesé, cela me plairait bien de devenir comme eux: l'aspect de l'enveloppe, après tout, je m'en fiche !

mardi, janvier 5 2016

Les enfants grandissent (écrit en juin 2010)

J'ai vu passer toute une classe d'école primaire sur le trottoir: ils allaient deux par deux gentiment en se tenant la main, on entendait un joyeux brouhaha de voix enfantines.

Les observant, j'en vis qui allaient gravement en se tenant bien droit, sans parler, la tête haute: point méprisants mais plutôt en enfants soucieux de faire bonne impression, d'autres s'agitaient en tous sens, se retournant pour parler au voisin derrière qui lui-même riait aux éclats, d'autres encore chantonnaient en balançant leurs mains....

Que c'est mignon tous ces petits gosses qui ouvrent leurs yeux émerveillés sur tout ce qui les entourent et qui gardent cette joie de vivre, cette spontanéité qui fait si souvent défaut aux grands.

Et là tout soudain, un coup de spleen: il me revient en mémoire un petit garçon de leur âge qui était tout sage et tout mignon à croquer, avec sa petite voix et ses grands yeux innocents...je le revois quand je lui racontais des histoires que j'inventais tous les soirs pour qu'il s'endorme, je le revois s'accrocher à moi quand j'essayais de lui faire apprivoiser sa peur de l'eau, je le revois m'escalader quand il fuyait un vieux bouc dont il croyait qu'il était cannibale, je revois sa nuque et ses petites oreilles quand il venait s'assoir sur mes genoux à la fin du repas, je le revois les yeux brillants, découvrant sa première bicyclette, je nous revois main dans la main sur le chemin de l'école, je le revois m'écoutant lui expliquer ses maths, je le revois tout fier d'avoir descendu sa première piste noire à ski... Que de souvenirs...
Quand je pense au grand chenapan qu'il est devenu, et qui, à présent ne me donne quasiment plus aucune nouvelle, ça me laisse tout chose..

Il parait que, pour l'instant, je ne dois plus penser au passé ? Facile à dire...