Vie continue

J'aurais pu appeler ce blog "Pensées", ou "Réflexions" ou "Chroniques d'une vie ordinaire", que sais-je ? J'ai choisi Vie continue car à chaque tuile qui tombe,il faut à chaque fois, non pas repartir - car on ne s'est pas arrêté - mais continuer: il n'y a pas d'autre alternative. Continu ou alternatif, maintenant vous êtes au courant !

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mardi, juin 15 2021

Comment Internet vous influence.

Facebook, Instagram, Youtube, Google, etc...vous pistent en enregistrant vos habitudes. Ainsi, leurs algorithmes feront en sorte de vous montrer des contenus et vous faire découvrir des comptes qui correspondent à ce que vous lisez, regardez, likez ou commentez, ignorant les autres.
Donc, par exemple, plus vous allez lire de posts antivax, plus Facebook va vous proposer ce genre de contenu, vous donnant, qui plus est, une fausse impression de quantité.
 De même sur un moteur de recherche comme Google, lorsque vous faites des recherches, on va vous proposer, en premier lieu, des liens en rapport avec vos habitudes de navigation...
Sauf que pour être trouvé facilement et donc lu, il faut faire le buzz, c'est à dire avoir un certain nombre d'abonnés ou de visites. Et certains comptes, groupes ou sites, afin d'attirer du monde, n'hésitent pas à déformer la réalité en leur faveur, avec de soi-disantes informations cachées, (mais aucune preuve, et pour cause: il n'y en a pas), qui alimentent vos peurs inconscientes: ce sont de grands spécialistes en la matière.
Bref, ils vous manipulent. Pourquoi ? L'argent bien sûr: plus un compte aura d'abonnés, plus un site sera visité, plus les publicitaires seront attirés, et proposeront des contrats juteux: vous n'avez pas idée des sommes fabuleuses que peuvent rapporter ces contrats publicitaires, c'est carrément indécent  ! Accessoirement les gens possédant ces comptes pourront vendre, par exemple, des livres.
La crainte des vaccins ne repose sur aucune donnée scientifique mais uniquement sur des sentiments. Ces gens-là jouent avec les vôtres.

Si les contenus de ces comptes vous angoissent, n'hésitez pas à vous en désabonner. Ça cassera l'algorithme et vous pouvez retrouver des lectures plus variées.
Si vous n'êtes plus exposé quotidiennement à ces contenus, l'angoisse s'éloignera.

dimanche, juin 6 2021

Vacances au camping

Nous partions chaque année avec mes parents, trois semaines en été, faire du camping, sous la tente. Nous attendions cela avec impatience.

Nous arrivions souvent le soir, au camping choisi par mon père. A cet époque, il n'était pas besoin de retenir à l'avance: sauf exception, il y avait toujours des places.
Une fois sur notre emplacement, il fallait tout déballer, malle et carriole. Mon père gérait le montage de la tente et ma mère s'occupait de l'intendance:  elle demandait juste à mon père de monter la table pour le réchaud et, à nous, de sortir les paniers contenant les ustensiles de cuisine et les provisions, ainsi, elle pouvait préparer le repas pendant que nous nous activions.
J'étais le plus jeune, et mon rôle se bornait souvent à gonfler les matelas pneumatiques, puis à faire passer les piquets et sardines.
Mon père commençait par vider bruyamment (sauf s'il était très tard) le sac contenant les tubes métalliques de l'armature et c'était le signal de début du chantier, sous l'oeil interessé des voisins.

Enfin, ça c'était quand il faisait beau: sous la pluie, c'était torché au plus rapide, sans fioritures.
Je me rappelle une fois, nous avons juste eu le temps de tout monter quand il a éclaté un orage terrible. Nous dinions, serrés tous les cinq autour de la table, en veillant à ne pas toucher la toile afin d'éviter les gouttières, lorsque soudain, un véritable ruisseau nous passa sous les pieds ! Aussitôt, mon père et mon frère aîné sortirent avec des pelles, pour vite creuser des rigoles autour de la tente et canaliser l'eau ! 😁

Nous avons ainsi visité plusieurs régions de France et d'Espagne.
Nous revenions rarement au même endroit, ce qui nous a permis de découvrir plusieurs régions de France et d'Espagne. Monuments, sites archéologiques ou tout simplement randos en pleine nature.

Nous rentrions en fin d'après-midi, souvent fourbus, pour prendre une bonne douche, souvent froide, mais chanter nous permettait de l'apprécier au mieux: il y avait dans les douches de véritables concours de bel canto 🤣.

Nous aidions ma mère à l'epluchage des légumes, puis en attendant la cuisson de la soupe, nous jouions au badminton ou au ballon. Le repas se prenait dans des assiettes en plastique sur une table de camping branlante (gare aux mouvements brusques qui envoyaient tout balader !), et de petits tabourets pliants, dont la toile cédait parfois. Ma mère allait alors chercher sa trousse à couture pour réparer.

Après le repas, nous allions à tour de rôle faire la vaisselle sur les éviers prévus pour cela dans les blocs sanitaires. Nous retrouvions alors d'autres enfants qui faisaient comme nous, parfois sous l'oeil complaisant d'un papa qui donnait volontiers la main.

Nous nous couchions tôt, mais avant, nous enfilions un pull, pendant que notre père ouvrait son bouquin sur les étoiles.
Nous tournions alors nos regards vers le ciel infini, et papa nous nommait les constellations.

Enfin, nous retournions au bloc sanitaire avec une lampe électrique pour, entre autre, nous laver les dents.
Le coucher était un peu laborieux: nous avions un tente prévue pour cinq, deux adultes et trois enfants, mais pas plus: c'était déjà serré. Nous, enfants, dormions dans des sacs de couchage sur des matelas pneumatiques, tandis que nos parents étaient sur des lits de camp; un mur de tissu nous séparait d'eux. La tente résonnait de bruits etouffés, faits de chuchotements et de petits rires, puis c'était le silence, et on n'entendait bientôt plus que le bruit des respirations et des grillons...

jeudi, mai 6 2021

Retour à la maison

Après un mois passé chez ma compagne, je suis de retour dans ma maison, mon chez moi. J'y ai passé une journée seul, qui m'a permis de retrouver un peu mes marques, en faisant un peu d'entretien essentiel:  tondre la pelouse dont l'herbe était devenu haute, et qui faisait penser que le jardin était abandonné, et puis, dans la maison, un ménage succinct afin d'enlever le plus gros de la poussière accumulée depuis un mois.

A peine ai-je eu le temps de faire cela et de passer une soirée tranquille que déjà, mon frère et ma sœur sont venus passer deux jours... c'est que cela faisait un mois que nous ne nous étions pas vus. La maison est devenue aujourd'hui telle que je l'avais souhaité autrefois: un havre de paix, un lieu de villégiature pour la famille, bref ce que j'appelle complaisamment une maison de famille, ce lieu où l'on se retrouve avec plaisir, où l'on se sent bien, en sécurité, détendu, loin des vicissitudes du monde.  Mon frère et ma sœur semblent heureux lorsqu'ils sont là. Des trois, je suis le seul avoir eu au moins un conjoint, et à avoir élevé un gamin, épisode qui fut parfois heureux mais qui a mal fini. Aujourd'hui j'ai une nouvelle compagne, mais j'apprécie quand même de temps en temps, la solitude.

Aujourd'hui je me retrouve seul à nouveau... quoique, seul, je ne sais pas: j'ai entendu divers craquements dans la maison qui pourrait me laisser supposer la présence d'un animal, ou alors est-ce mon oreille qui me joue des tours ? J'ai fermé toutes les portes: si jamais un chat s'est introduit dans la maison - car c'est à cela que je pense: j'ai laissé la porte vers la terrasse et le jardin, ouverte bien longtemps, hier, en fin d'après-midi, et un chat pourrais très bien pu en profiter pour se glisser dans la maison: c'est déjà arrivé.

Hier soir j'ai regardé la télé fort tard et je ne me suis endormi que vers deux heures du matin. J'ai mis mon réveil à dix heures pour être sûr de ne pas me gâcher complètement la matinée, mais voilà que, bien que je me sois réveillée à 9h tout seul comme un grand, il est, à présent, presque onze heures et je suis toujours allongé sur le lit, soit à bouquiner, soit à écrire ceci, ou plutôt à le dicter à mon smartphone. Personne ne m'attend, je suis libre de faire ce que je veux, et le repas de midi déjà prêt: il ne me reste plus qu'à le réchauffer au micro-onde. J'ai retrouvé un vieux roman de montagnes (la tour blanche) qui se passe pendant la dernière guerre et qui est empreint d' une profonde poésie. C'est une atmosphère qui me plaît: cela me rappelle un peu les bouquins de Frison-Roche que j'ai eu tant de plaisir à lire, autrefois et encore aujourd'hui.  

Si je le voulais, aujourd'hui, j'aurais plein de choses à faire:  faire mon ménage, faire la poussière sur toutes les surfaces passer l'aspirateur, la serpillière et tout et tout, remettre un peu d'ordre dans mon jardin, défricher un peu les plates-bandes, retourner la terre du potager, aller faire quelques courses, aller faire fonctionner un peu mes jambes, aussi, mais là, maintenant, dicter mes impressions, vider ma tête trop pleine dans l'écriture, est ce qu'il me plaît. À part un petit problème administratif ( un organisme qui ne me répond pas), je n'ai aucun problème en cours, et ça c'est quand même quelque chose que j'apprécie bien.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de me dire que le temps passe, et que j'ai vieilli: le corps ne suit plus tout à fait. En effet il est certains projets que j'avais eu quand j'étais beaucoup plus jeune dont je sais à présent que je ne les réaliserai jamais: des randonnées, beaucoup de randonnées, et du ski...
Le ski c'est encore un autre problème: aux problèmes de jambes et de genoux, se rajoute le fait que la neige s'amoindrit d'année en année, comme peau de chagrin.

Mais bon, pour l'instant, l'important, pour moi, est de ne pas tomber dans les problèmes existentiels, parce que sinon je ne suis pas sorti de l'auberge.

Je traîne, je bricole de ci, de là, sans plan précis, au gré de mes envies et c'est déjà l'heure de manger !  une copine passe devant la maison et nous discutons un moment: ça ne fait jamais de mal, cela.

Frugal repas: je n'ai pas très faim à dire vrai, je l'ai vu que je me suis goinfré de biscuits pour le petit déjeuner, il y a à peine plus d'une heure. Ah et puis j'avais oublié que quelqu'un devait venir vérifier la maison pour les termites, voilà qui contrarie un peu mes plans: je pensais faire maintenant une petite sieste pour être à pied d'oeuvre à 15h, ce qui me laissait le temps de faire quelques courses, puis d'aller faire un petit tour à pied puis un peu de jardinage. Ce n'est pas bien grave: il va juste falloir que je surveille un peu plus l'heure. Ce qui est embêtant, c'est que parfois je passe des heures à aller d'un truc à l'autre, au gré de mes envies, alors que j'ai plus ou moins prévu de faire certaines choses et puis le soir arrive et j'ai l'impression de n'avoir rien fait, or cela, je sais que ce n'est pas bon du tout pour mon moral ! Il va falloir que je recommence à noter ce que je dois faire: une to do list comme disent les anglo-saxons. J'avais commencé avant toutes ces histoires de confinement, et ça ne m'allait pas si mal.

Aussitôt dit aussitôt fait je viens de faire mon planning ! Pourquoi donc, tout de suite, cela va-t-il mieux ?

Mais voilà que le temps se gâte: la personne pour les termites est partie, mais est-ce que je vais avoir le temps de faire la sieste ? je voudrais aussi aller à la déchetterie amener des ronces qui m'encombrent dans ma grange...

mercredi, avril 28 2021

Création informatique

Toutes ces histoires de virus, de confinements, de vaccin etc, ont fini tout de même par me porter un peu sur le système, même si j'ai choisi de m'isoler chez ma compagne, plutôt que nous restions chacun seul dans notre maison. Bref, moralement, je n'étais pas au top de ma forme, et comme dans pareil cas, je sais que si je me laisse aller, mon moral s'en ressent, car je pars irrésistiblement vers des considérations existentielles, et donc, j'ai décidé de me lancer dans quelques travaux, afin de m'occuper l'esprit.
D'abord, numériser la (ou les) centaines de diapos en ma possession, que je ne regarde plus, car c'est tout un bazar d'installer l'écran (que, d'ailleurs, j'ai du bazarder car il avait pris mal), et l'appareil à diapo. Au moins, si les photos sont numérisées, pas de problèmes, je peux facilement les projeter sur ma télé. Ma compagne ayant récupéré un scanner permettant cela, j'en ai profité.
Mais j'ai décidé également de me lancer dans une amélioration de certains sites d'association que j'ai créé il y a quelques années, améliorations que je repoussais sans cesse, en bon procrastinateur que je suis...
Bref, au jour d'aujourd'hui, cela fait maintenant plus de quinze jours que je me suis attaqué à un petit problème que je rencontrais sur un site. La situation était celle-ci : sur la page d'accueil du site en question, j'avais fait autrefois un emplacement pour pouvoir y placer une image illustrant la période en cours, image que je changeais régulièrement...
Ayant eu quelques problèmes de santé et m'étant donc retrouvé dans l'impossibilité de gérer cette histoire d'image, l'idée m'est venue d'automatiser la tâche, au moins pour certaines images, comme les saisons, qui durent trois mois, et au sein de ces saisons, diverses fêtes, comme Pâques, Noël, le jour de l'an, le 1er avril, le 1er mai, etc, les événements ponctuels pouvant, eux, continuer à être mis manuellement, juste en saisissant une fourchette de dates...
Ça paraît simple, comme çà, mais ça ne l'est pas vraiment. J'avoue toutefois que je m'en doutais un peu... En effet, s'il m'était facile de programmer x événements un an à l'avance, déjà, rien que les faire se reproduire chaque année, n'était pas de la tarte. En effet, dans le langage des bases de données, j'eus beau chercher dans ma documentation et sur internet, je ne trouvais rien de tout fait pour ne gérer que le mois et le jour, sans l'année. En langage php, j'avais une vague idée de la manière dont cela pouvait se faire, mais au final, je me disais que cela donnerait un code peut-être un peu lourd, d'autant que se posait un deuxième problème: comment faire pour enregistrer mes saisons, alors que parfois, au sein de ces saisons, certaines fêtes prennent le pas pour disparaître ensuite ? Devrais-je morceler toute l'année en une multitude de périodes ? Et comment faire si je voulais par la suite enlever ou rajouter des évènements facilement ? Parce que voyez-vous, j'essaie à chaque fois d'analyser les choses en pensant au futur et à des besoins qui pourraient se faire sentir: j'essaie de tout prévoir à l'avance, ou du moins le plus possible, cela évite un surcroit de travail le jour où l'on veut modifier quelque chose. En quelque sorte, je me fais un genre de cahier des charges, que j'essaie ensuite suivre. C'est souvent cela qui pèche, lorsqu'on fait un site: le dernier que j'ai fait, j'avais essayé d'établir ce cahier des charges en posant des questions à celui qui allait en être un des utilisateurs principaux, et malheureusement, il n'avait pas bien compris le but de cela. Résultat, quand il m'a demandé de faire certaines modifications, je me suis vu obligé de tout recommencer de A à Z, la conception de départ n'étant pas faite pour ce qu'il me demandait. Je dois dire que cela m'a mis quelque peu en colère, car apparemment, il ne réalisait pas du tout, tout le boulot que cela faisait, d'autant plus qu'au départ, j'avais évoqué la chose et qu'il m'avait dit que non. Encore une fois, j'aurais dû m'écouter, moi. Oui, parce que ce genre de choses, ce n'est pas la première fois que ça arrive....Fermons cette parenthèse: aujourd'hui, pour ce site-là, c'est moi qui suis l'utilisateur principal.

Je posais donc quelques questions dans deux forums informatique de ma connaissance, où je savais pouvoir trouver des gens pointus: mon premier souci, à mon avis, était que je n'arrivais pas à bien analyser le problème, or en informatique, si on arrive à bien analyser le problème en le décortiquant correctement, après, le reste n'est plus que de la technique, et la technique, il suffit de l'apprendre, si on ne l'a pas.

Je partais donc sur une histoire de code automatique d'affichage qu'on puisse débrayer, afin de le remplacer momentanément par un autre, manuel, celui-là.
Je n'obtins pas vraiment la réponse souhaitée, mais celle-ci me fit réfléchir et me dire que je me fourvoyais dans quelque chose de trop compliqué: ne pourrais-je pas combiner les différents langages pour essayer de résoudre mon problème ?
En effet, j'avais à ma disposition, d'abord le langage sql permettant de gérer les bases de données et d'y faire des requêtes pour aller y chercher des infos enregistrées, le langage php permettant de faire le lien entre les bases de données et la page pour afficher le résultat des requêtes, et les langages html et css, permettant d'afficher le résultat à ma guise.
Je me dis donc d'abord qu' au lieu de faire un code affichant ceci ou cela selon la date, puis un autre avec une autre condition de date, il serait sans doute plus simple de modifier la table où seraient stockées les données des images, et d'y rajouter les champs: début, fin, image-spéciale (avec format booléen: 1 pour oui, et 0 pour non), puis de fusionner les 2 requêtes en une seule afin que si il y avait deux images correspondantes pour la date, on prenne en priorité celle ayant la valeur image-spéciale non nulle. Je me rendis compte que j'allais monter là un genre d'usine à gaz, et je cherchais donc plus loin, en me disant que bien souvent, le plus simple était la meilleure solution...

Je repartis donc sur mon idée de code "normal", puis envisageais de rajouter un code pour les images spéciales, images qui viendraient éventuellement se mettre par dessus l'image normale en cours, ceci grâce au  langage CSS qui permettrait, en plus, de définir des priorité d'affichage selon la couche.
Partant  de là, j'affinais encore plus: j'avais trois catégories d'images: les saisons, puis au sein de ces saisons, les fêtes, puis rajoutées à tout cela, des évènements ponctuels, et donc, la solution était simple: il fallait 3 couches d'images, avec une requête différente pour chaque couche. Dans ma base de données, j'éclatais donc ma table contenant toutes les infos des images, y compris les dates de début et fin d'affichage, en trois tables distinctes, une par catégorie.

Je me retrouvais à nouveau face à un hic, plus technique, celui-ci: si je savais afficher une image en comparant sa date complète (jour mois année) de début et fin d'affichage avec la date du jour, je ne savais pas faire cela uniquement avec le jour et le mois...Et d'abord, comment enregistrer mes dates dans la base de données, puisqu'il semblait que dans celle-ci, le format de date jour-mois, seuls, n'existait pas ?
Je posais à nouveau la question sur les forums...Sur l'un, un ami me proposa un code complexe visant à enregistrer les dates au format date normal, puis à modifier l'année des évènement par un système de mise à jour automatique à chaque ouverture de la page...Parallèlement sur l'autre forum, quelqu'un m'aiguilla sur la manière de faire une requête pour extraire d'une date donnée, le jour ou le mois et les comparer à ceux d'aujourd'hui, mais ça me sembla sans issue car en comparant les jours et les mois séparément, ça ne fonctionnait pas, et pour cause...Alors j'essayais d'extraire les données séparément pour les concaténer ensuite, mais ça ne fonctionnais toujours pas: toujours un problème de format, supposais-je.

Je dois dire que je désespérais un peu, même si je sentais que je n'étais pas loin du but: j'avais l'impression d'avoir un boulot considérable à faire, et que cela allait m'écraser....

Et puis sur un forum, je posais une question de manière un peu sarcastique, je dois dire, à quelqu'un qui me parlait de datetime (le datetime est un format de date incluant tout: année, mois, jour, heure). Sarcastique, parce que, englué dans mes croyances, je me disais que celui-là se croyait plus fort que les autres: "Le datetime incluant l'année, ne vais-je donc pas être obligé de modifier mes dates chaque 1er janvier ?" Et il me répondit avec assurance que non, heureusement: il suffisait de mettre dans ma table évènement le jour et le mois de début, le jour et le mois de fin...

Je commençai à réaliser soudain que je m'étais peut-être mis une barrière qui n’existait pas: dans mon esprit, si j'avais une date quelconque: 2021-04-28 par exemple, si je forçais son écriture dans le format 04-28 via une formule, le 2021 existait toujours quelque part, même s'il n'était pas écrit, alors qu'il semblait bien que non ! Aargh ! Et j'en étais tellement persuadé que je n'avais même pas pris la peine de tester !!! Quelle erreur grossière de ma part: je me serais ainsi évité bien des réflexions inutiles ! Le pire est que discutant avec mon pote, qui lui, est informaticien de métier, j'avais tellement orienté mes réflexions que lui non plus ne s'était pas posé la question, et était parti dans une mauvaise direction.

Et puis, dans la foulée, dans la même discussion,  un autre écrivit une phrase qui me donna à réfléchir, vu où j'en étais de mes réflexions: "Tu peux formater les dates à ta guise..."
Sacrebleu !
Et si...? Une illumination ? Presque, LOL: le format mois-jour n'existait pas dans la base de données, mais plutôt que de stocker sous ce format, on pouvait stocker au format normal et formater ensuite les données extraites. Une évidence, n'est-ce pas ? Un prof de philo nous disait que l'évidence est extrêmement subjective... Et oui, tellement évident que je ne l'avais pas réalisé !
N'étant pas un maitre es langage sql, je me mis à tester, avec empressement, différentes "orthographes", pour exprimer ce que je voulais... et tout d'un coup, devant mes yeux un peu ébahis: Yesss ! Ça fonctionne ! Euréka ! :-D

Toute la tension accumulée ces derniers jours s'envola d'un seul coup ! :-)

Mais aussitôt après, douche froide !

Non je vous rassure, ce n'était pas une question de code, mais simplement qu'il me fallait mettre à jour toutes mes tables en prévision de l'affichage public, et ça me parut un immense boulot...Je me dis un instant que je n'y arriverai jamais...Je vous l'ai dit: depuis quelque temps, je ne suis au top dans ma tête.
Et puis, je me suis fait violence: je me suis pris par la main, en me disant qu'après tout j'avais tout mon temps, qu'il n'y avait pas d'urgence mais que si je ne m'y mettais pas, ben forcément, ça ne se ferait pas tout seul...je ne sais pourquoi, cela m'a fait penser à ces gens qui trouvent que c'est long d'avoir un rendez-vous chez certains médecins spécialistes et qui, à cause de cela, ne prennent jamais rendez-vous, et du coup, effectivement, c'est long...
Bref, je m'y suis mis et finalement en moins d'une heure, j'avais fini ! Waouh ! Faut dire que lorsque je suis concentré, je suis en général assez efficace dans mon boulot: c'est tout juste si je pense à respirer ;-)
A dire vrai, j'ai pris la sage résolution d'éteindre mon ordi avant 21 heures tous les soirs, car sinon, l'expérience m'a montré que je ne vois pas le temps passer et je me retrouve parfois à 5 ou 6 heures du matin (mon record) encore dessus, et après dans la journée, je suis au radar complet.

Bref, du coup, d'avoir résolu ce problème, j'ai repris de l'estime de moi-même, et mon moral est remonté en flèche !La création, dans quelque domaine que ce soit, me fait toujours cet effet-là: y a pas à dire, c'est valorisant.

Bon évidemment, il faudrait que je remanie la structure globale du site, parce que je m'étais largement inspiré d'un site américain, en leur piquant un peu de code, or plus tard sur un autre site, j'ai réussi à reproduire le même genre, avec mon code à moi, et en plus efficace et moins lourd....Alors, oui...il faudrait... :-D

Bien sûr, quand on est perfectionniste, un site n'est jamais terminé : on rebondit d'amélioration en amélioration, l'une entraînant l'autre...

C'est exactement ce qui se passe: je viens à peine de terminer cela, que je voudrais améliorer autre chose: l'affichage du site pour les i-pad. En effet, ce site est responsive, c'est à dire que son aspect s'adapte à la taille de l'écran, or, si pour les écrans de type smartphone, le site est simplifié, certains éléments étant alors cachés, pour le format i-pad,, qui est intermédiaire entre les smartphone et l'ordinateur, l'affichage pourrait être meilleur, à mon avis. Seulement, n'ayant pas pratiqué depuis longtemps ce genre de chose, il faut que je révise mes bouquins: c'est fou ce que je peux oublier... Je me dis que je ne devais pas avoir aussi bien appris que je le pensais. Prochaine étape, donc: révisions !

jeudi, avril 1 2021

Je hais les journalistes

Un petit clash sur les réseaux sociaux aujourd'hui, sujet: la situation dûe au covid.

On me traite de mouton et on me dit que je regarde trop BFM, alors qu'avant que tous ces gens n'en parlent régulièrement, je ne savais même pas que cette chaîne existait ! (je ne suis pas très télé). Je me demande d'ailleurs comment ces gens savent tout cela sur BFM s'ils ne le regardent pas eux-mêmes ?

En y réfléchissant bien, c'est la meilleure campagne de pub que j'ai jamais vue: le bilan en notoriété spontanée doit être génial. Je me demande bien qui a lancé ce truc de BFM en premier, pour être ensuite relayé rapidement par tout ce petit monde...car en fait de moutons, ils ne se sont pas regardés, c'est clair: ils ont tous le même langage, les mêmes mots et expressions,aà tel point qu'on les repère très vite.

Bref: "Avant de regarder la paille dans l'œil du voisin, etc..."

Depuis que j'ai entendu parler de cette chaîne , je l'ai regardé quelques minutes et n'y suis plus jamais revenu ! Je hais les journalistes !

"il se pourrait que...."  Qu'est-ce qu'on en a à foutre d'entendre ça alors que c'est même pas sûr ? Ça me rappelle le sketch de Coluche.

Je hais ces journalistes qui, au lieu de se contenter d'exposer les faits, veulent nous influencer en donnant leur interprétation de ces faits. Le pouvoir de la presse...

.Je n'oublie pas non plus que le fils d'un ami s'est suicidé à cause d'une émission télé bien connue à l'époque, qui avait fait une enquête bâclée, prouvant soi-disant aux téléspectateurs qu'il était un escroc, alors que la vérité était toute autre: le véritable scandale n'était pas celui dont le journaliste a parlé...
Je suivai cette triste histoire depuis bien longtemps avant cette histoire de reportage: cet homme était déjà dans un certain état de stress,  vu la situation inextricable et, apparemment, inexplicable devant laquelle il se trouvait. Et pour arranger les choses, ce journaliste qui fait un reportage partial: ce fut le coup de grâce. 

Évidemment quand on n'interroge que les gens à charge, tout est faussé, surtout quand lesdites personnes sont réputée pour se faire mousser, et ont quelques sympathies intéressées pour la concurrence.

Le pauvre gars a vu sa boîte perdue (un centre de formation spécialisée), et lui dans l'impasse, tout cela parce qu'une école concurrente plus ancienne et apparemment moins performante, furax de perdre ses clients, qui allaient plutôt chez l'autre, vu que la formation était meilleure, a, semble-t-il, monté une cabale avec l'aide d'une administration, afin qu'on ne renouvelle pas l'autorisation du gars, ou du moins qu'on la fasse trainer au maximum alors que les années précédentes ça s'était fait sans problème, et ce afin que que les gens ne s'inscrivent pas ou se desinscrivent, mais cette version-là de l'histoire, cela n'intéressait pas du tout le journaliste: son fond de commerce à lui, c'était le scandale, et il est plus facile d'enfoncer des gens qui sont déjà au fond du trou...

Bref, attaqué de toutes parts, il ne voyait plus aucune issue et se demandait pourquoi tout ça. Pauvre gars, je le connaissais bien: un gentil garçon qui a laissé deux gosses orphelins un de 3 ans et une de 3 mois. Le père du gars a tenté une action contre ce journaliste, mais il n'avait pas la carrure...et puis ces gens de la télé connaissent beaucoup de monde.

Je pourrais aussi citer ce journaliste d'une chaîne grand public, qui, ayant lu une de mes interventions sur un forum pro, mais public, a recherché mes coordonnées (c'était facile: j'assumais mes propos et ne me cachais donc pas derrière un pseudo, comme nombre d'autres) et m'a appelé pour me poser des questions sur ma profession, en vue d'une émission là-dessus. J'ai vite compris qu'il avait déjà ses idées sur la question, qu'il cherchait un scandale uniquement, et quelqu'un pour confirmer ses soupcons.

Malheureusement pour lui, je n'ai rien confirmé et pour cause: c'était faux. Il s'est presque faché, et est devenu assez impoli, mais j'ai tenu bon. Plus tard, j'ai vu le reportage: je regardais souvent cette éémission que je trouvais intéressante...

Une honte: il était allé chercher le plus grand voyou de la profession pour témoigner, voyou connu par toute la profession qui lui avait déjà fichu de nombreux procès au c.. , procès qu'il avait perdus, bien sûr.

Un ramassis de mensonges, qui nous faisait passer pour des voleurs sans foi, ni loi alors qu'à l'époque, nous étions une majorité de pro faisant correctement notre job, à quelques exceptions près, comme partout ailleurs: une catégorie socioprofessionnelle est une micro société, representative de la société française, et donc avec la même proportion de cons, de voyous et de gens biens. J'ose espérer que c'est  que c'est pareil pour les journalistes et qu'il y en a quand même d'honnêtes dans le lot, cependant comme toujours, ce sont , le plus souvent, les mauvais qu'on entend et pas les bons. Malheureusement, les bons font souvent partie de la majorité silencieuse....  

Voyant la vérité ainsi travestie, je me suis dit qu'il n'y avait pas de raison à ce que ce ne soit pas pareil pour les autres reportages, et je n'ai, donc, plus jamais regardé des émissions de ce genre...

A dire vrai, aujourd'hui, lorsque je regarde la télé, ce ne sont que les films ou bien les documentaires de nature, histoire, géographie, astronomie, sciences, etc, et c'est tout.

Je hais les journalistes !

Défenseurs de la liberté d'expression, mais qui oublient que cette liberté n'autorise pas à raconter n'importe quoi !

mardi, mars 30 2021

Je suis inquiet

Je suis inquiet et ça me stresse...
Je n'ai pas peur... pas encore.
Je sais ce que c'est que la peur, celle qu'on ressent juste au moment où l'on croit qu'on va passer l'arme à gauche: je l'ai déjà vécue plusieurs fois, que ce soit dans des situations de grand danger, ou lors d'accident, ou de maladie grave.
Je l'ai déjà vécue, et quand j'entends des gens dire qu'ils n'ont pas peur de la mort, je rigole doucement: moi aussi, je disais cela...avant.
Je me croyais fort, moi aussi, et d'un certain côté je dois l'être, sinon, je ne serais sans doute plus là, depuis longtemps: la panique, dans certaines situations, cela peut tuer, mais...
Je peux vous dire, que lorsqu'on croit que c'est maintenant le moment, et bien on flippe un maximum ! On se dit: "oh non, pas déjà, je veux vivre, encore !"
Alors donc, je n'ai pas encore peur, et j'essaie de faire ce qu'il faut pour ne pas l'avoir qui me serre la gorge et me noue les tripes...
J'ai mal à ma jambe, ça m'enrage, parce que mon bonheur, c'est d'aller en montagne et de marcher, mais d'un autre côté, c'est bon signe: cela veut dire que je suis encore vivant: on se console comme on peut...
J'enrage aussi quand je vois des gens inconscients ou dans le déni. A ceux-ci, je dis: attention, ça n'arrive pas qu'aux autres.
Pour ma part, je ne vais pas vous raconter ma vie, mais il m'est arrivé plusieurs choses dramatiques, de celles que tout le monde ne vit pas (heureusement), et pour tout dire, avant que cela me tombe dessus, je pensais aussi que ça ne pouvait pas m'arriver: pas à moi. Et ben si...
Alors je sais, et je suis inquiet, et j'espère bien que ça ne me tombera pas sur la figure, et que la vie continuera

lundi, mars 22 2021

Compression temporelle ou ralentissement

La vie est très bizarre, ces derniers temps:
Autant jeudi dernier, j'ai eu l'impression de subir une compression temporelle, autant aujourd'hui j'ai eu l'impression que le temps ralentissait.

En effet, ayant pour la énième fois renversé mon porte-parapluie, qui a le fond qui se barre et qui est très mal équilibré, ce qui fait que dès qu'on y met la moindre chose dedans, il se casse la gueule - et le problème, c'est que j'ai tendance à y mettre beaucoup de choses dedans: un petit parapluie, un grand parapluie genre berger, deux bâtons de marche telescopiques que je ne replie quasiment jamais, un petit bâton de marche en bois, une vieille canne d'apparat de mon grand-père (je dis d'apparat parce qu'elle est bien légère), mon piolet dont je ne me sert plus depuis belle lurette, et un truc qui ressemble vaguement à une rapière, mais qui est en fait... un cendrier ! et que d'ailleurs, il faut que je retape aussi.
Il me revient en mémoire que lorsque le gamin  était petit, je me servais de cette rapière, pour lui faire croire que j'étais Zorro 🤣 oui je sais, c'est mal, j'ai honte 🤣

Bref, aujourd'hui, j'en ai eu marre, je me suis pris par la main, et j'ai décidé de lui faire un fond digne de ce nom, dans un bois assez lourd de façon à l'équilibrer. Je trouvais donc un bout d'aggloméré assez épais et lourd pour mon projet.
Alors bon, le problème, c'est que ce porte-parapluie est un cylindre et que par conséquent, le fond est rond... qui plus est, je ne suis pas un grand spécialiste de la scie sauteuse pour suivre un trait, même droit, et donc en rond, je ne vous en parle même pas !

Il a d'abord fallu que je me rappelle où j'avais mis les lames de scie que, bien sûr, je n'ai pas trouvées dans la boîte de la machine  (faut vraiment que je me décide à ranger correctement mon bazar: à dire vrai je suis en train de réorganiser tout mon atelier et je n'en étais pas encore arrivé là), puis après un découpage laborieux, j'ai dû faire plusieurs retouches, à la  râpe à bois, puis avec une lime plus fine, puis à la cale à poncer pour la finition. Tout en faisant cela,  je bénissais mon papa qui m'a appris à me servir d'une lime pour faire de beaux arrondis, bien avant qu'on m'en reparle dans mon école professionnelle... sauf qu'il semblerait que j'ai un peu perdu la main: j'ai failli m'énerver, c'est vous dire.

Mais à présent, j'ai un bon fond... vous en doutiez ? lol.

Il faut vraiment que je me fabrique une ponceuse lapidaire avec table pour faire l'équerrage, c'est quand même nettement plus pratique. Ça fait un moment que j'y pense mais bon, j'ai tellement d'autres choses à faire... A la retraite, vous comprenez, on est surbooké.

Donc, j'ai quand même mis un certain temps à faire tout cela et vu que je n'avais pas commencé avant 11h passées, quand j'ai eu fini, je me suis dit qu'il devait bien être 14h passées ? Je sentais, en effet, mon estomac qui criait famine...

Et bien non à peine midi 10 ! 😲
Et bien à table !
Je vous souhaite un bon appétit. 😉

vendredi, mars 19 2021

19 mars lendemain de l'ictus amnésique

Aujourd'hui nous devons être vendredi ?  oui je viens de le vérifier sur mon téléphone.

Il est 7h40 et j'ai bien dormi. J'ai l'impression par contre d'être passé sous un rouleau compresseur. J'hésite à me lever pour ouvrir le volet..
Curieusement, il me revient à l'instant que hier quelqu'un a dit avoir mis mon argent et ma  carte bancaire au coffre. Je pense à ça parce que je me dis que je n'ai pas de  pantoufles et que peut-être je vais prendre mes chaussures dans le sac que j'ai vu hier, posé quelque part, et dans lequel doivent se trouver mes habits.

Vu que je viens de relire ce que j'ai écrit hier, les souvenirs me reviennent, mais par contre, je ne me rappelle toujours pas où je me suis garé sur le parking et je ne me revois pas arriver aux urgences.

Bah après tout, on ne m'a pas dit de rester couché, donc je crois que je vais aller ouvrir le volet... j'ai un peu mal au dos... il est vrai que j'ai eu du mal à trouver une bonne position j'avais relevé un peu les pieds comme je fais chez moi, et aussi un peu  le haut et peut-être que je n'aurais pas dû ?

Je me rappelle que hier, quand on m'a mis au lit, j'avais très froid aux pieds et au nez et je me rappelle m'être demandé si c'était la chambre qui était froide ou si ça venait de moi... quelqu'un m'a apporté une couverture supplémentaire et ce matin ça va. Par contre je ne me rappelle pas avoir éteint la lumière hier soir. Peut-être moi quand je suis allé faire pipi mais je ne crois pas. comment est-ce que je pourrais la rallumer ?

8h. Je me suis décidé à me lever et à ouvrir le volet: il pleut dehors. Finalement, le froid, ça ne vient pas de moi: il fait vraiment froid dans cette chambre... J'ai ouvert le sac où étaient mes affaires qui sont un peu froissées ( tiens j'ai ouvert tous les boutons de ma chemise y comprit les poignets  ? ça ne me ressemble pas: d'habitude, j'ouvre les deux ou trois premiers boutons et j'enlève ma chemise comme un pull, par-dessus la tête. Donc j'ai toujours ce trou de memoire ... ) Pour une fois, j'en profite pour faire le mec ordonné et je plie ma chemise correctement ainsi que mon pantalon et mon manteau... je m'étonne de  ne pas trouver de chaussettes et puis je me rappelle que je porte des bas de contention, que j'ai posés sur la table de nuit quand je les ai enlevé hier soir et donc forcément pas de chaussettes. Je prends mes chaussures avec moi pour pouvoir me déplacer, si jamais. Oui, il fait toujours aussi froid dans cette chambre. 

Je me suis à présent recouché après avoir un peu rangé mon petit bazar sur la table de nuit... il faut dire que j'y ai ma banane, ma montre, mes lunettes, le téléphone (celui à fil de l'hôpital) le mien qui se charge, accroché à la multiprise qu'on m'a gentiment prêtée, le pistolet à uriner que je viens d'aller vider et rincer à la salle de bain), mes bas  de contention, bref, ça commence à faire beaucoup.

Après cela je me recouche et je relève le dos de mon lit. Je réalise que j'ai soif: je me sers à boire avec la carafe d'eau posée de l'autre côté.

Un aide soignant vient d'arriver et me demande ce que je veux pour le petit-déjeuner ? "du thé au lait s'il vous plaît".

Le petit-déjeuner était léger mais ça tombe bien j'ai du poids à perdre.

On m'a apporté des serviettes des gants pour me laver  et également un petit chauffage d'appoint parce que ça caille vraiment dans cette chambre. J'ai donc pu me laver au gant, les pieds, les parties, sous les bras, pas dans le dos parce que j'y arrive pas, la tête et les cheveux, bref ça va mieux, j'ai même changé de chemise de nuit, qui cette fois a des boutons pour fermer dans le dos, ce qui est quand même plus confortable.

11h56 j'ai faim. La neurologue est passée et j'ai eu toutes les explications que je voulais:  ce que j'ai eu n'est pas grave, je pourrais vivre  comme avant, tout seul si j'ai envie, sans problème, je n'aurai pas besoin de me faire accompagner.

 On attend les résultats de l'analyse du holter que j'ai porté toute la nuit, mon cardiologue doit passer pour voir tout ça, et je vais en principe sortir dans l'après-midi...

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Bon finalement, tous les examens étant ok, je suis sorti, en ne voyant que la neurologue et pas le cardiologue: l'analyse du Holter a dit que je n'avais pas fait de fibrillation auriculaire juste quelques extra extrasystoles, choses relativement habituelles chez moi. Je me suis donc rhabiller je suis passée remercier des infirmières aide-soignant de service puis j'ai récupéré mes affaires et je suis sorti. Un moment désorienté parce que je suis arrivé aux urgences et je ressors par la sortie enfin la sortie qui est l'entrée. Quand j'ai pigé ça je me suis dirigé vers les urgences et je suis tombé sur ma voiture qui était juste devant. Et bien je ne me rappelle vraiment pas du tout m'être garé là !

Je suis sortie du parking au ralenti si parce que je ne sais pas pourquoi mais j'avais l'impression de n'être pas dans le bon sens enfin je n'ai connu personne même si les gens me regardaient bizarrement, du moins je crois. Ça me faisait un peu drôle de me retrouver libre comme ça. J'ai pensé à aller prendre de l'essence parce que j'ai vu le niveau du réservoir et puis je suis rentré directement chez moi. Il faisait bien chaud et c'était pas dommage parce que dehors par contre il faisait froid. J'ai eu la bonne surprise de voir qu'on frigo j'avais emporté de chez ma compagne un peu de couscous de légumes et que j'avais également un litre de soupe congelée au congélateur. J'ai du lait en poudre toujours en réserve et des genres de biscottes donc pour le pain pas de souci.

Après quelques coups de téléphone  pour rassurer tout le monde, je me suis tapé une bonne sieste qui a duré finalement 4h !

Puis j'ai mangé le couscous de légumes tranquillement avec ensuite un bout de fromage et une biscotte, un fruit et puis une petite tisane.

Je me suis mis ensuite devant la télé vu qu'il y avait un petit feuilleton que j'aime bien mais en fait j'ai passé beaucoup de temps à téléphoner et puis sur Facebook à discuter avec les uns et les autres c'était assez plaisant et finalement je n'ai pas trop regardé le feuilleton.

J'ai eu ma compagne au téléphone et nous nous sommes entendus:  je ne me sentais pas trop de prendre la route alors elle vient demain samedi et repartira dimanche soir. Mes frères et soeur, eux, viendront la semaine prochaine. La vie reprend son cours.

Il est 23h, j'ai un peu sommeil (si si: c'est vrai) vu qu'il y a encore un épisode et que là maintenant je suis tranquille, je vais le regarder avant de me coucher... j'aurais presque un léger mal de tête qui flotte pas loin... je vais boire un coup d'eau.

Il est minuit il faudrait que j'aille au lit... j'ai mis mon réveil sur 9h comme ça au moins je serai réveillé quand ma compagne arrivera. J'étais en train de laisser aller mes pensées... tous ces jours derniers il me semble que j'étais d'une activité un peu forcené entre la maison et le jardin quoi qu'on y réfléchissant cette semaine j'étais chez ma compagne qui avait besoin de moi parce qu'elle n'avait pas sa voiture donc finalement je n'ai pas fait grand-chose sauf les deux derniers jours. Bon ça va les souvenirs reviennent ça me rassure. À dire vrai il y a quelques minutes j'étais pensif: j'avais comme l'impression d'avoir été stoppé dans mon élan... et je me disais que bon ma foi je n'avais pas envie de faire grand-chose... bon faut pas que je me pose trop de questions je passe le weekend avec ma chérie qui vient me voir et après une nouvelle semaine commencera et on verra bien

jeudi, mars 18 2021

18 mars 2021: Ictus amnésique

J'ai un trou...nous sommes jeudi (vive les calendriers sur téléphone !)
J'avais rdv chez l'ophtlmo pour vérification de tension oculaire (vu que mon frère en a, et que c'est parfois héréditaire) et en attendant, je suis allé chez moi (j'étais toute la semaine chez ma compagne  qui avait des problèmes de voiture) .
J'ai rempli ma carriole de branches pour amener à la déchetterie, en attendant l'heure de mon rendez-vous.
Après je ne sais plus trop. Panique.
Je sais que j'ai appelé mon frère au téléphone, apparemment, je lui ai dit que je ne me rappelai plus quel jour j'étais et que je me sentais un peu perdu... il m'a dit d'aller aux urgences.
 Donc là, je suis aux urgences, on m'a fait une prise de sang, j'ai dit quels medocs je prenais en ce moment.
J'ai eu mon frère au téléphone.
J'ai envoyé SMS à ma compagne .
Du coup je crois que j'ai raté mon rdv chez l'ophtalmo...
C'est dingue, le trou de memoire !  Je crois que j'ai pu mettre les branches dans la carriole, après moults efforts (ou pas ? Dans la brouette en tout cas, oui) et puis après ?!!! Je sais plus. Je ne crois pas avoir accroché la carriole à la voiture ?
Bref après un peu de souci de mémoire et de confusion mentale, J'ai appelé mon frère ( mais ne l'ai pas déjà dit?) qui m'a conseillé d'aller aux urgences.
Mon SMS à ma compagne: "Ne t'inquiète pas, je suis à l'hôpital. j'ai eu soudain un petit souci de mémoire et de confusion. J'ai eu  mon frère au téléphone qui m'a conseillé d'aller aux urgences. Là je suis à l'hôpital, en salle d'attente...."

Je me rappelle juste que je me suis dit qu'il fallait que j'aille aux urgences, mais je ne sais plus exactement pourquoi...à cause du trou de mémoire sans doute ? Ou j'ai confondu avec mon rdv chez l'ophta.?
Je ne sais plus si j'ai appelé mon frère avant ou après m'être dit ça... En tout cas, il sait.
Je suis allé aux urgences. ..j'y suis actuellement, prise de sang et tout le toutim. . ( mon frère m'a dit après coup que c'est lui qui m'a dit d'y aller vu ce que je lui disais au téléphone)


La neurologue m'a parlé d'Ictus amnésique dû peut-être à une tension psychique élevée ces derniers temps (le confinement, la disparition de mon chat depuis un mois, les rapports difficiles entre ma compagne et ma famille, etc), et pas forcément Alzheimer comme Papa, mais ils vont me faire un scanner, au cas où.


Là, c'est dingue, je me rappelle plus trop où je suis garé: sur le parking de l'hosto, oui, mais où ?


Ah et du coup j'ai raté mon rdv chez l'ophtalmo...  Faudra le leur dire.


J'ai averti  ma compagne par sms (mais je crois que je l'ai déjà dit) .
C'est flippant en tout cas, de ne plus se rappeler les choses.


Je note: il est 14h30  mon frère vient de m'appeler. Donc tout le monde est au courant. Ouf. D'après ce qu'il m'a dit je raconte un peu toujours la même chose et apparemment je ne m'en rappelle pas...
Mon téléphone est presque à plat... heureusement un aide soignant m'a trouvé une prise et j'avais dans ma sacoche un fil et un adaptateur pour mon téléphone. En attendant j'ai eu le temps de noter les numéros principaux pour pouvoir les appeler si jamais:  mon frère, ma sœur, ma compagne et mon copain et voisin Alain. Ça m'apprendra à avoir toujours un mémo écrit sur moi dorénavant...et une batterie de charge ou une prise pour téléphone !

Le temps a passé très vite... peut-être ai-je dormi ? je ne sais pas.  c'est comme s'il y avait eu une compression du temps....

20h40. Ça y est, on m'a fait le scanner de la tête, malgré le produit à l'iode qui donne une impression de chaud (oui, parce que m'avait dit un jour que  j'étais allergique à la bétadine: c'était il y a quelques années on m'en avait passé sur la zigounette pour désinfecter je ne sais plus de quoi et ça avait gonflé démesurément...) il semblerait que tout soit normal.
On m'a mis un holster pour vérifier mon cœur et le docteur cardiologue doit venir demain, je crois.
Mon frère et ma sœur m'ont appelé, ça va. Ma compagne m'a appelé aussi. Il semble qu'il y ait eu un échange téléphonique entre mon frère et ma compagne. J'en suis bien content

j'ai sommeil...
Bizarre je ne me rappelle pas m'être déshabillé à mon arrivée.... j'ai encore quelques trous de mémoire dans mon emploi du temps...
On m'a dit que ça allait passer
Du coup, j'ai sauté le repas de midi. Ce soir j'ai eu droit à un délicieux croque-monsieur et de la semoule aux raisins...

vendredi, mars 5 2021

Vieillir

Je me demande si on ne commence pas à vieillir lorsqu'on en vient à se rendre compte qu'on ne réalisera jamais certains projets... Ce peut être parce que l'on comprend que notre forme physique ne nous le permettrait plus, mais ce peut être aussi parce qu'en plus, on a évolué dans nos envies: ce qui nous paraissait si important autrefois, ne l'est plus guère aujourd'hui et vice versa. Et puis on change: autrefois je n'avais jamais le vertige, et aujourd'hui, cela m'arrive parfois.

Quand j'étais jeune montagnard, j'ai rencontré une fois un "vieux", c'est-à-dire quelqu'un qui avait à peu près l'âge que j'ai aujourd'hui  ( chose que j'avais bien du mal à réaliser: je ne m'imaginais pas du tout à cet âge-là) qui s'était choisi un endroit bien douillet au bord d'un lac, pour un repos bien mérité. Il me proposa un peu d'eau et nous engageâmes la conversation. "moi aussi j'étais parti pour faire le pic, me dit-il, et puis c'est si beau ici, qu'après tout, pourquoi vais-je aller m'embêter à grimper en plein caniar dans les éboulis et me flinguer un peu plus les genoux, pour le regretter ensuite pendant toute la semaine ?“
Sur le coup, j'avais admis mais tout de même, pour moi, aller au sommet, cela représentait un grand plaisir dont je ne voulais pas me priver. Je le quittai donc pour le laisser à sa contemplation émerveillée.
.
Aujourd'hui je suis tout à fait dans l'état d'esprit de ce "vieux". Je me rapproche de cette phrase qui dit que l'important, ce n'est pas le but mais le chemin pour y arriver. La sagesse me guetterait-elle ?

Ce qui ne m'a pas empêché, l'été dernier, de faire un périple d'une dizaine d'heures; c'est fou ce qu'on arrive à faire avec un peu de volonté... oui bon d'accord: j'ai quand même mis une semaine à m'en remettre... 

Depuis quelques semaines, je traîne un peu la patte, et je dois malheureusement limiter mes marches, pour éviter que la douleur ne devienne un peu limite... (la douleur est pourtant une vieille copine que je croyais avoir apprivoisé depuis longtemps)
Pourtant ce ne sont pas les projets qui manquent, projets pourtant très accessibles en temps normal. Si j'ai bien compris mon toubib ça n'ira pas en s'arrangeant.
Je regarde souvent mes montagnes, mais j'avoue y trouver moins d'attrait qu'autrefois. Les regarder est toutefois déjà un bon plaisir, d'autant que j'y remarque des choses que je ne voyais pas autrefois.
Je n'ai pas vraiment de regrets. Que dis-je même: je n'en ai pas du tout. Quelques occasions manquées ? Et alors ? Où est le problème ? Il est certains sommets que je ne ferai jamais et ben tant pis. Il était dit que ce sera ainsi.
Et puis si vraiment je n'arrive plus à marcher qu'à cela ne tienne: je trouverai bien autre chose à faire ?  

Je me demande finalement si vieillir, c'est quand on n'arrive plus à s'adapter aux situations...

Zut, il ne pleut pas !

Zut, il ne pleut pas !
Curieux que je dise ça, me direz-vous ? Voire: hier j'ai bossé dans mon jardin qui est complètement en friche et qu'il faut remettre en forme, et donc je taille, je coupe, je gratte, je bêche, je bine etc, enfin bref, je suis arrivé à la fin de la journée complètement sur les genoux !  J'ai même eu du mal à monter l'escalier, c'est dire 😉. Bref je m'en suis donné, même si j'ai encore beaucoup à faire parce qu'aujourd'hui, il était prévu qu'il ne ferait pas beau.
Dont je m'étais programmé, une grasse matinée, de la lecture, de la lessive, du ménage plus quelques bricolages dans mon atelier et la journée allait passer agréablement.
Or surprise: ce matin, même s'il fait gris, il ne pleut pas ! Donc tout de même, j'ai quelques remords à ne pas aller finir quelques bricoles dehors, d'autant que je trouve que ça n'avance pas... notez bien que j'ai le choix: tailler le pommier qui ne l'a pas été depuis 3 ans, arracher quelques ronces un peu partout qui ont pris leurs aises, et surtout broyer l'énorme tas de branchages divers, que j'entasse depuis une semaine... et tout ça avec les courbatures que j'ai encore d'hier.
Mais qu'ai-je donc fait depuis ce matin ? Peu de choses à dire vrai à part que je me suis remis à écrire quelques bricoles: depuis quelques temps quand les idées me viennent, je les note aussitôt: je les assemblerais ensuite plus tard... si je les assemble un jour.
 

Des gamelles madeleines

L'autre jour en faisons tout de même un peu de rangement chez moi j'ai retrouvé de vieux objets oubliés des gamelles de camping en aluminium comme cela se faisait autrefois. Ces gamelles furent mes madeleines de Proust: elle me rappelèrent des tas de choses, les souvenirs en rappelant d'autres et je remontait le temps, petit à petit.

Ce fut d'abord ce quart en alu avec encore le plastique rouge protecteur de l'anse pour ne pas se brûler, protection qui n'était pas si efficace que cela d'ailleurs. Je me rappelle que mon père en avait un de quart qui devait dater de  sa jeunesse scout car sa protection à lui il n'était pas en plastique mais un genre de lanière en tissu, beaucoup plus efficace.

L'aluminium de mon quart que je n'avais pas entretenu depuis des années, était tout piqueté à l'intérieur d'une substance blanchâtre. Il me revint qu'à cette époque on ne savait encore rien des méfaits de l'aluminium sur la santé... il me revint soudain en mémoire une photo en noir et blanc où l'on voyait ma mère, encore jeune, en train de manger des spaghettis à même la gamelle en aluminium qui avait servi à les faire cuire. quand nous partions en camping, dans les début du moins, elle faisait toute sa cuisine dans ce genre de gamelle. Beaucoup plus tard, j'avais moi aussi acheté une petite batterie de cuisine de ce genre pour le camping; c'était bien pratique, costaud, léger, avec les couverts assortis.

À l'époque, les campings étaient surtout remplis de tentes, et de quelques rares caravanes, et non ps de bungalows ou de camping-cars comme c'est le cas aujourd'hui. Il y avait beaucoup de canadiennes mais aussi quelques tentes plus grandes et plus hautes qui ressemblaient à de petites maisons, bien pratiques pour manger à l'intérieur, sur une table, si jamais il pleuvait. Le soir il n'y avait pas d'animation, ni même le moindre lampadaire: tout déplacement nocturne se faisait à la lampe électrique. Après manger, le soir, nous allions aux sanitaires pour la petite toilette du soir et le brossage de dents puis nous revenions à la tente. Mon père prenait son petit bouquin sur les étoiles et une lampe de poche et il nous décrivait  le ciel constellé d'étoiles, la Grande Ourse, la Petite Ourse, l'étoile polaire, Orion, Cassiopée... Que de mondes inconnus s'ouvraient à nous...

Nous n'allions que très rarement au restaurant, et pour ainsi dire jamais dans les bars: le seul bar dont je me rappelle est celui où nous allâmes prendre un petit déjeuner sur la terrasse, car, ayant été pour une fois logé chez des amis, la belle-mère avait essayé de nous refiler, à nous enfants, ses croûtons de pain sans sel, accompagnés d'un chocolat "au lai"t qui contenait, en fait, plus d'eau que de lait. Quand ma mère c'était aperçue qu'on traitait ainsi ses enfants, son sang n'avait fait qu'un tour, et nous étions partis avec perte et fracas. Le petit-déjeuner à la terrasse du bar était censé nous consoler, et ce fut le cas. 

mercredi, février 24 2021

Pourquoi j'ecris

Ecrire... je passe mon temps à cela sur différents supports, toujours numériques, depuis une quinzaine d'années.
Autrefois je faisais cela sur des carnets, et j'en ai usé des dizaines. Seul problème des carnets papiers, c'est que certaines personnes mal intentionnées peuvent les trouver, les lire et s'en servir contre soi, j'en ai cruellement fait l'expérience.
Le numérique me permet d'avoir par exemple plusieurs blogs, et donc plusieurs sortes de production et surtout une quasi certitude d'anonymat, si j'en ai envie, d'autant que sur celui-ci par exemple, je peux modérer les commentaires, si jamais, par exemple, une de mes connaissances cite mon nom par inadvertance.

L'avantage d'un blog, c'est que pour peu que l'on ait un smartphone il est accessible n'importe où n'importe quand et on ne risque pas de le perdre. Et puis comme je le soulignais, il y a cette question d'anonymat, si l'on en a envie, tout en sachant que le véritable anonymat, n'existe pas sur le net, mais enfin je doute qu'un hacker prenne la peine d'aller rechercher l'identité exacte de quelqu'un qui expose ses états d'âme... si encore c'était pour y exposer des trucs genre secret défense, je comprendrais mieux.

Parfois j'aime écrire pour raconter des choses pour décrire ce que j'appelle des photos mentales, pour partager, pour le plaisir (le mien, et aussi celui de ceux qui ont le courage de me lire: si je puis apporter un peu de rêve et de beauté aux gens, ma foi, j'en serais ravi) , et ça je peux le publier en étant moi-même et puis il y a le reste, ce que je ressens: mes peines, mes joies, mes revoltes, ce qui m'arrive, ce que j'ai envie de crier ou de pleurer, mais que je ne confierais pas forcément à n'importe qui. Je sais que je ne suis pas le seul à faire ainsi: au hasard de mon surf sur le net, je tombe parfois sur des blogs du même genre...
Écrire peut faire du bien: écrire c'est l'ami imaginaire à qui on peut tout confier, tout dire, et ça soulage. Ça peut même aider à préciser ses idées et trouver des solutions auxquelles on n'aurait pas pensé autrement... écrire c'est n'être jamais seul.
L'article ci-dessous vous en parle un peu.

https://www.psychologies.com/Therapies/Developpement-personnel/Methodes/Articles-et-Dossiers/5-bienfaits-insoupconnes-de-l-ecriture

lundi, janvier 18 2021

Et ben, c'est pas beau de vieillir

"C'est pas beau de vieillir" ma mère disait cela, parfois, autrefois.  J'étais alors, moi, dans la force de la jeunesse. et, Juste retour des choses, aujourd'hui, c'est moi qui pense cela, même si je n'ose pas encore le dire trop fort...

Récemment il a neigé dans la montagne j'ai vu de belles photos faites par des randonneurs et cela m'a rappelé l'époque où, à 20 ans, où, toujours partant, je faisais partie de ces randonneurs.  Aujourd'hui je suis un peu plus mitigé. Tout d'abord, je n'ai plus la bande d'amis avec lesquels j'allais et avec lesquels nous avions toujours quelques projets en cours. Non: aujourd'hui les projets, il faut qu'ils soient pensés longtemps à l'avance, et bien souvent, j'arrive la veille et que je ne sais pas encore qu'est-ce que je vais faire le lendemain... et d'ailleurs, ai-je vraiment envie de faire quelque chose le lendemain ?  Est-ce que je deviendrais feignant avec l'âge ?  je me le demande à dire vrai même si mes frère et sœur me disent que j'ai toujours été comme cela.

Aujourd'hui, lundi, par exemple il fait très beau, à part sur le montagne, où il y a quelques nuages; Je pourrais me prévoir une longue balade à la campagne, mais voilà: en semaine, je suis seul,  or depuis qu'il m'est arrivé cette "petite bricole", qui m'a tout de même envoyé à l'hôpital pendant 10 jours, j'ai quelque appréhension à aller me balader seul dans des coins déserts,  même s'il n'y a aucun danger objectif et même si je connais l'itinéraire. Pourtant, me direz-vous, autrefois, cela ne me dérangeait pas d'aller seul en montagne dans des coins inconnus, et même parfois un peu risqués, sans compter qu'à l'époque, on n'avait pas de téléphone portable.  Et bien oui: force m'est de l'avouer mais depuis cette histoire j'ai cette appréhension de me trouver mal, dans un coin désert, et de ne pas avoir la force d'appeler au secours et peut-être de crever seul dans mon coin et qu'on ne me retrouve que plusieurs jours après.  Je me demande d'ailleurs qu'est-ce qui me fait le plus peur: crever seul dans mon coin ou me retrouver paralysé ou quelque chose comme ça, faute de soins rapides ?  Pour dire la vérité, je vais, tout de même de temps en temps, faire un tour mais dans un endroit où je sais qu'il y aura du passage et que je connais très bien. Je le fais non pas que j'en ai une envie folle mais parce que je sais que c'est bon  pour ma santé physique et morale.

 Et alors ces randonnées qui me plaisaient tant à pied, en raquettes, à ski, est-ce que je regrette vraiment de ne plus en faire autant ou même de ne plus en faire du tout ?  Ma foi, pas vraiment:  j'ai bien profité à une époque et je n'ai pas de regret à avoir, c'était une autre époque dont les bons souvenirs me tiennent chaud: je sais que de toutes façons, je ne retrouverai jamais les mêmes sensations exactement. Autant me faire une raison et passer à autre chose.

La seule chose qui m'ennuie dans tout cela, ce sont les douleurs. Par exemple, cela fait une semaine qu'une méchante douleur me titille dans le genou, descendant parfois au pied, et maintenant remontant même à la hanche. Arthrose, m'a-t-on dit. Évolution inéluctable. Pour la première fois de ma vie je me mets à prendre du paracétamol à l'occasion contre la douleur:  Autrefois, j'étais plutôt du genre à supporter sans rien dire, ni faire. Tout change...

jeudi, novembre 5 2020

Balade sur le Truc

Nous sommes partis de la maison vers 7h du matin. Il faisait plutôt frais et même je peux dire carrément froid. Je laissai ma compagne conduire: après tout, c'était sa voiture et de temps en temps je ne déteste pas jouer le passager pour regarder les paysages et laisser aller mes pensées. Nous avons pris l'autoroute car c'était plus rapide pour contourner la montagne. J'aime bien l'autoroute: les paysages défilent et l'on peut imaginer les vies de tous les gens pas loin de qui l'on passe. C'est l'automne, les feuilles prennent leurs couleurs ocres, et les cheminées fument dans le froid du matin. Je devine des villages, des hameaux ou des maisons isolées. J'imagine des vies.  cet homme qui a fini de déjeuner sur le coin d'une table, qui se lève, va chercher sa parka, enfile ses bottes, puis attrape son fusil et sort en sifflant son chien: il part à la chasse. À moins qu'il ne prenne pas son fusil mais un bâton pour aller marcher sur l'herbe craquante des champs blanchis par le gel. J'imagine très bien cette scène car je l'ai moi-même vécu bien souvent, le chien en moins. J'aime le froid du matin sur la nature, cet air vivifiant qui pique les joues, et fait s'embrumer l'haleine.

Plus loin, sans doute, une famille s'éveille: les petits poussent de petits cris joyeux pendant que la maman prépare les tartines et le chocolat brûlant... 

Je me demande si je ne me suis pas endormi ?

Nous passons au pied du Mont Granier dont tout un pan s'est récemment écroulé: on en voit encore les cicatrices, plus claires que le reste de la paroi grisâtre. La route sinue dans la forêt tout en s'élevant. Les feuilles des arbres sont incroyablement colorées, avec des jaunes vifs presque fluorescents. Nous croisons quelques 4x4 de chasseurs avec leur gilets fluo. Le col, où nous arrivons enfin, nous ouvre la vue sur le massif de la Chartreuse... magnifique !

Nous arrivons enfin à La Plagne. Je connais de nom la station de ski, mais ici, c'est d'un petit village qu'il s'agit: la route s'y arrête. Le nombre de voitures garées nous impressionne et puis nous réalisons que c'est dimanche, qu'il est déjà 10h et que de nombreuses balades démarrent ici,  notamment pour aller au Mont Granier. Mais notre but n'est pas celui-là: c'est le plus modeste Mont Pinet, appelé aussi: le Truc. J'aime le charme discret des sommets méconnus et obscurs. Je crois bien, dans ma vie, n'avoir fait que peu de sommets connus pour ce qu'ils représentaient, comme le Mont Blanc par exemple, et je n'en tire aucune gloire particulière. J'avoue qu'ils m'ont souvent déçu...  peut-être est-ce parce que je me les imaginais plus grandioses ? Par contre, beaucoup de sommets méconnus et peu fréquentés m'ont apporté de grands émerveillements

Nous nous garons sur un parking, assez bas sur la route: dix minutes de marche de plus qu'il n'était prévu au depart. J'ai dit que la route s'arrêtait là: nous sommes, en effet, dans un grand cirque barré de murailles rocheuses. Je sais que le sommet est à droite car j'ai étudié le cheminement sur la carte. Je devine que le sentier va passer vers cette zone, là haut, où la marée des arbres tente de se faufiler par un passage étroit entre les murailles. Le chemin est large et bien entretenu et très vite, il se met à monter en lacets. J'ai démarré d'un bon pas mais la pente est telle que je réduis bientôt mon allure:  la pensée me vient que je m'essouffle très vite, aujourd'hui... Il est vrai que c'est notre première vraie sortie depuis plus d'un mois et j'ai un peu perdu l'entraînement. Ce n'est pas beau de vieillir. Mes hanches me font souffrir: je ne suis pas encore chaud.  Heureusement, mon genou me laisse tranquille...pour l'instant, mais j'appréhende un peu la descente: c'est surtout là que je le sens. Bah ! Ne pensons plus à ça: comme je le dis souvent, je me mets en position off, et je marche en regardant autour de moi. Petit à petit, je ne pense plus à la douleur...ou bien est-ce elle qui m'oublie ? je n'approfondis pas.

Cette montée n'en finit pas... nous dépassons un couple qui souffle un peu. L'homme me demande en riant si je n'aurais pas une corde pour le tirer ? Je réponds sur le même ton, en lui disant que si: j'en ai une, mais elle est au fond du sac, et que je suis bien désolé, mais si je m'arrête, je ne repars plus !  Nous les dépassons, avec de grands sourires. J'aime ces petites rencontres et ces échanges amicaux avec des inconnus.

J'ai trouvé mon pas de croisière: ni trop rapide, ni trop lent, et surtout très régulier dans son rythme, le pas du montagnard, disait un vieux que j'ai connu, avec une pause "réglementaire" environ toutes les deux heures, en plus de courts arrêts pour enlever un vêtement, satisfaire un besoin naturel, boire une gorgée d'eau, prendre une photo, écouter la montagne qui respire, ou tout simplement  profiter quelques secondes du bonheur d'être là.

L'air est toujours froid et pourtant je transpire à grosses gouttes. Là est mon problème:  quand je marche, j'ai toujours trop chaud,  et je suis obligé de me mettre un bandeau à la pirate pour empêcher la sueur de me couler dans les yeux. J'ai acheté ce bandana, il y a bien des années, lors d'un séjour aux Baléares,  et je ne regrette pas cet achat... C'était dans une autre vie. Toujours est-il qu'avec cela, je ressemble à un bandit espagnol, mais c'est bien confortable, et c'est ce qui compte.

Enfin la forêt s'éclaircit, tandis que la pente se redresse; encore un petit effort, je devine que le col n'est pas loin: je sens un peu d'air. Nous débouchons sur un alpage à l'herbe rase. J'adore les alpages, c'est même mon paysage préféré: alpages des Alpes, des Pyrénées ou des Causses,  tous m'enchantent. Ce col s'appelle justement le col de l'Alpette. Nous redescendons de l'autre côté, vers des cabanes qui doivent se trouver là, d'après la carte. Nous les atteignons assez vite, au fond d'un genre de petit bassin plat. L'une est une longue cabane, apparemment ancienne, au toit assez bas, devant laquelle des gens s'occupent de chevaux, et l'autre, en face, est une maison de facture plus récente, mais elle est fermée. Entourée d'un enclos de fil de fer, fermé lui aussi,  dans lequel on distingue les squelettes métalliques de tables et de bancs,  qui ont été démontés à l'arrivée de la mauvaise saison. Il doit y avoir du passage, ici, l'été.

Nous partons vers le fond du vallon sur la gauche, vers un sentier qui remonte dans la forêt. Nous rattrapons un couple assez âgé, dont le pas est plus lent que le nôtre. Une fois passé un léger raidillon, nous nous retrouvons sur un genre de plateau au milieu des conifères, sur lequel circule une large coulée d'herbe humide, qui borde un sentier qui se devine à peine. Nous marchons ainsi assez longtemps dans cette endroit un peu encaissé. Pris d'un doute, je consulte ma carte et le gps de mon smartphone. Aïe, c'est bien ce que je craignais: nous avons dérivé un peu trop à gauche et raté le sentier. Nous coupons à droite, un peu à l'estime, à travers la forêt, heureusement fort praticable, pour essayer de rattraper le bon sentier.  Nous y arrivons,  pour nous rendre compte que le couple âgé, qui lui, est resté sur le bon chemin, nous a rattrapé. Nous entendons des voix devant : il y a une famille par là qui monte aussi. Nous les rattrapons bientôt. Le terrain a changé: il est plus accidenté, avec plus de roches, de replis de terrain, et quelques bons raidillons dans les rochers, où il faut même mettre les mains. Le sentier est moins marqué et de plus en plus difficile à suivre. La famille s'est trompée: ils sont partis un petit peu trop à droite. Maintenant que j'ai retrouvé ou nous sommes, je tiens le chemin que j'ai mémorisé tout à l'heure au vu de la carte et je ne le lâche plus. Nous distançons un petit peu la famille, et c'est heureux: ils ont tendance à parler fort, or, en montagne, nous apprécions le silence. Pourquoi les gens ont-ils toujours tendance à parler très fort ? On se dirait presque que c'est pour meubler et se cacher la sauvagerie de la nature. 

De temps en temps, nous distinguons la ligne des arbres sur le ciel, ce qui nous donne à penser que le sommet n'est pas si loin, mais ce n'est qu'une illusion. Nous continuons à marcher. J'ai mon second souffle et n'ai plus mal nulle part: j'ai l'impression à présent que je pourrais marcher ainsi pendant des heures. Le sentier remonte à présent vers des barres rocheuses. Nous les longeons par la droite en passant à leur pied. A notre gauche, s'ouvre un petit ravin peu profond. Ce paysage est étrange et un peu magique. De loin en loin, de petites anfractuosités s'ouvrent dans le rocher. Nous passons sous de petits surplombs où l'herbe au bord du sentier est complètement sèche. Petit à petit, nous nous élevons et en nous retournant, nous pouvons discerner à présent le sommet du Mont Granier derrière nous. Pourquoi ce chemin ne fait-il penser aux hommes préhistoriques ? Les grottes, sans doute ?  je ne sais pas: comme je l'ai dit plus haut, il plane sur ces lieux une atmosphère étrange. D'ailleurs, je l'apprendrai plus tard, ce n'est pas très loin de là, sur le Mont Granier, qu'il a été retrouvé dans une grotte, des squelettes d'ours des cavernes...

Nous croisons plusieurs petits groupes de randonneurs qui redescendent. Pour la plupart, ceux-ci connaissent les règles de la montagne et nous laissent passer: priorité à ceux qui montent, mais au moins un couple n'en a cure, et nous marcherait presque dessus pour passer sans s'arrêter et sans un sourire ! Cela arrive malheureusement de plus en plus souvent.

Le fond du ravin remonte, tandis que les barres rocheuses s'abaissent et nous arrivons sous un nouveau col. La vue qui s'offre à nous sur la croix de l'Alpe et la chaîne de Belledonne est magnifique !  Je note machinalement que l'air est devenu vraiment glacial et que le ciel se couvre rapidement de gris: du sud-ouest viennent des nuages de plus en plus gros. Il est vrai que la météo avait dit que le temps se détériorait en fin de journée et il est déjà 14h. Aussi, nous ne nous attardons pas, et partons sur la droite dans les arbres qui s'éclaircissent, vers l'endroit où nous supposons que se trouve le sommet.

Enfin, nous sortons de la forêt et pouvons à présent discerner non loin la croix au sommet. La crête que nous atteignons bientôt, nous offre une vue grandiose sur la Chartreuse, avec un éclairage très particulier à travers les nuages gris. Au loin, on distingue le sommet caractéristique de Chamechaude. Nous longeons la crête au bord du gouffre. Il y a un peu de vent et il est vraiment glacial: même moi, qui ne suis, en général, pas frileux, je le sens. Un temps de neige, me dis-je...

A cause de ce froid, nous ne resterons pas longtemps au sommet: nous préférons redescendre au col et trouver un endroit plus abrité pour déjeuner. Il y a du monde un peu partout, et les meilleures places sont bien sûr, prises. Nous trouvons tout de même un endroit un peu à l'écart, face au massif de Belledonne, mais d'où nous pouvons distinguer tout de même vers l'est, le Mont Blanc ! Comment ne l'avais-je pas remarqué plus tôt ?

Maintenant que nous sommes arrêtés, je sens soudain le froid sur moi, je réalise alors que je suis plus fatigué que je ne le pensais: le froid me pénètre jusqu'aux os et je tremble comme une feuille. Nous nous asseyons le plus confortablement possible et déballons nos sacs. J'enlève mon t-shirt trempé de sueur, en enfile un sec, plus deux autres à manches longues, une surveste sans manches, une petite doudoune sans manches également et mon coupe vent. J'enlève mon bandana, le remplace par un bonnet, et enfile des gants. Ouf, ça va mieux ! Le cas échéant, j'ai encore d'autres vêtements en réserve: mon sac est toujours très lourd mais au moins, je peux parer à toute éventualité, l'expérience m'a appris qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Nous mangeons rapidement. L'air de rien, je surveille le ciel:  je ne veux pas inquiéter ma compagne mais je n'ai pas non plus envie que nous nous fassions surprendre par l'orage: il y a quelques passages, au retour, où la pluie pourrait devenir dangereuse, en rendant le terrain glissant.

Une fois restaurés, nous ne nous attardons pas et repartons. Pour l'instant, je garde tout ce que j'ai sur moi. En effet, j'ai encore le froid sur moi, et je préfère attendre de m'être un peu plus réchauffé, avant d'enlever couche après couche.

Nous redescendons le long de la barre rocheuse par le même chemin qu'à l'aller, jusqu'à ce que je devine un sentier qui part sur la gauche. Il me revient alors en mémoire que sur la carte, il existe un sentier variante que nous avions envisagé de prendre pour la descente. Sur le petit guide que nous avons consulté, ils en parlaient également, mais est-ce bien celui-ci ? Encore une fois mon GPS me donne une indication utile. Je me demande, un bref instant, comment ai-je pu me passer de cet instrument, pendant toutes ces années ?  Bah, je ne me suis jamais perdu pourtant: j'étudiais mieux la carte et consultait boussole et altimètre. Je les ai toujours dans le sac, au cas où: eux ne tombent jamais en panne...  Bref, mon intuition était la bonne: c'était bien là que commençait ce sentier. Nous l'empruntons donc. Il est beaucoup moins marqué que l'autre: on sent bien que peu de monde l'utilise. D'ailleurs les gens qui descendaient derrière nous, ne nous ont pas suivis, bien que j'ai vu qu'ils ont hésité, en nous voyant bifurquer. Je consulte régulièrement mon gps, que que j'ai couplé à une carte IGN. Je préfère faire ainsi car nous ne sommes pas loin du bord de la falaise et je ne voudrais pas que nous en approchions trop: en vieillissant, je deviens plus prudent. Je sais que l'on peut s'engager parfois dans des chemins qui semblent évidents et faciles mais qui le deviennent parfois de moins en moins. Après, il suffit d'un faux pas, d'une petite glissade pour qu'une rando sympa devienne dramatique. J'ai vécu cela une fois et je n'ai vraiment pas envie de recommencer. L'herbe est ici très mouillée et bien couchée, signe que de la neige la recouvrait, il n'y a pas si longtemps.... Je retrouve, ici, l'atmosphère étrange qu'il y avait plus haut, le long de la muraille, en plus sauvage, d'autant que nous sommes dans un creux, à l'ombre. Plusieurs arbres sont morts, couchés, arrachés. Les petites barres rocheuses sous lesquelles nous passons, sont luisantes d'humidité. Quelques conifères tentent de s'y accrocher, et ceux qui n'y sont pas arrivés et ont laché prise, gisent à leurs pieds. Ceci ajouté à l'orage qui menace toujours, fait que je ne me sens pas complètement à l'aise. J'accélère un peu le pas. Ma compagne suit tant bien que mal. Autant à la montée, c'est souvent elle qui est devant, autant à la descente, elle a le pied moins sûr. Elle m'appelle souvent le cabri ! De temps en temps, je m'arrête pour l'attendre, parfois avec une pointe d'inquiétude lorsqu'elle tarde trop. Nous arrivons sur un terrain plus clément, dans une forêt avec quelques feuillus: signe que nous sommes bien descendus. Après un virage à droite, nous remontons enfin vers un petit défilé qui coupe la barre rocheuse, et qui débouche sur le bassin où se trouvent les cabanes. J'avoue avoir pensé un moment que nous arriverions peut-être plus bas que cela, juste en dessous du col de l'Alpette, non pas côté cabanes mais côté vallée de retour, mais non: cette descente un peu en devers était trompeuse: nous sommes toujours sur le même versant.

Nous remontons à présent l'alpage vers le col de l'Alpette. Le froid est toujours présent mais moins vif que là haut : j'enlève quelques couches, car je recommence à transpirer. Nous redescendons vers la vallée de l'autre côté.

Il n'est pas loin de 17h,  et pourtant nous rencontrons tout de même des gens qui montent encore à cette heure-là, et sans gros sacs, ce qui veut dire qu'ils ne comptent pas coucher là-haut.  l'une d'elles nous demande si le col ou le sommet vers lequel ce chemin monte est encore loin. Nous nous regardons, abasourdis: ainsi les gens voient un chemin et ils montent comme cela sans vraiment savoir où il va, et en plus de cela, avec des chaussures qui ne sont pas vraiment adaptées au terrain ?!!! 

Notre descente se passe sans histoires, si ce n'est qu'elle nous paraît bien longue: c'est que cela fait plusieurs heures que nous marchons et la pause déjeuner n'a pas été suffisamment longue pour nous rendre toutes nos forces. Mes cuisses commencent à me faire mal et mon genou aussi. Il ne faut pas que j'y pense. La marche continue, interminable. Comme si cela ne suffisait pas, derrière nous, nous entendons des gens qui braillent, s'interpellent à grands cris, et lancent des coups de sifflet à qui mieux mieux. Horrible. Nous essayons de fuir en avant mais ils nous rattrapent. Alors je décide de prendre une nouvelle variante que j'avais repérée à l'aller, et nous retrouvons le calme.  le chemin est plaisant sous bois, mais un peu pentu et avec de gros cailloux qui roulent. Nous mesurons notre fatigue à la manière dont nous titubons un peu. Enfin nous arrivons au village et trouvons une route goudronnée bien lisse. Je sens mes jambes qui lâchent. Ma compagne n'est pas mieux lotie, à ce qu'elle me dit. Il y a bien longtemps que je n'avais pas ressenti ce genre de fatigue: sans doute avons-nous eu les yeux plus grands que le ventre, en décidant de faire cette randonnée...

Dieu que c'est bon de s'asseoir enfin, puis d'enlever les grosses chaussures afin d'en enfiler de plus confortables, de se changer, d'enfiler une veste bien chaude et de serrer ses mains autour d'une tasse brûlante dans laquelle on a versé un thé que ma compagne a heureusement prévu dans un thermos. Le bonheur tient à peu de chose...

Nous reprenons la voiture et nous rentrons mais cette fois, nous allons passer par Saint-Pierre de Chartreuse et non pas par l'autoroute: nous ne sommes pas vraiment pressé et le paysage est très beau dans ce coin...

samedi, juillet 18 2020

Ferme en deroute

J'arrive non loin d'un joli corps de ferme, mais en me rapprochant, je le trouve décevant: peinture écaillée, cour sale et empoussiérée...
Et voici ce qui a été autrefois un jardinet avec quelques arbres fruitiers, quelques clapiers ruinés, portes ouvertes. J'essaie d'imaginer ce qu'il était à l'époque où tout cela servait encore. ..
Dans la cour, quatre voitures; non pas de rutilants bolides: ici, on sait le prix des choses et on les use jusqu'à la corde.
On voit qu'ici la vie a été bonne et qu'à présent elle est plus dure. On sent que certains ne se battent plus et laissent couler les jours en essayant de survivre. Les maisons sont à l'image du moral de leur propriétaire.
J'avance sur la route...
À gauche une maison récente : une famille déjeune gaiement sur la terrasse... J'avance encore, vers cet endroit que je préfère: un petit canal, une rangée de peupliers et des vaches dans la prairie derrière. Pourquoi aimé-je tant cet endroit ? Je ne sais pas trop: je crois bien qu'il m'évoque quelque chose d'autrefois qui lui ressemble... ce doit être un bon souvenir, vu l'effet que cela me fait mais il doit être bien lointain car je n'en perçois plus que l'effet... Qu'importe, après tout ?
Puis ce sont encore d'autres bâtiments, les volets disjoints, le crépi qui se décolle, la rouille qui s'installe... et les pigeons aussi. Seul indice de la vie : un tas de bois soigneusement rangé le long du mur, et protégé d'une bâche noire...
Là aussi, la vie autrefois devait être bonne, mais l'époque de l'opulence est partie.
La dernière fois que j'y suis allé c'était il y a plusieurs années: j'avais monté quelques marches  puis la mère m'avait reçu dans sa cuisine, pièce sombre éclairée des sempiternels tubes au néon bleuâtres...
Il ne reste plus aujourd'hui que le silence ponctué par les roucoulements des pigeons qui ont pris possession des combles
Le petit canal bouillonne bruyamment le long de la route... que d'histoires aurait-il à nous conter ? Des hommes, des femmes vivant, riant, pleurant, espérant. Des bambins qui naissent et qui grandissent. Le travail est dur mais c'est tout de même le bonheur. Et puis les années passent, les dos se courbent, les cheveux blanchissent, les douleurs arrivent, la jeunesse n'est plus qu'un souvenir, même si la tête, elle, n'a pas vieilli. Puis d'autres vies prennent leur place...
J'ai avancé sur la route, abandonnant cette ferme en déroute...

vendredi, juillet 17 2020

Deux heures de marche

Quand dans ma tête tout s'embrouille,
Et que tout dans mon cœur se barbouille,
Je ressens l'impérieuse nécessité,
De faire deux heures de marche à pied:
Deux heures de chasse morosité,
Deux heures loin de l'humanité,
Tempête de boîte crânienne,
Aux reflets de terre de Sienne.
Deux heures pour calmer la rage,
Deux heures pour dompter l'orage, 
Au sein de la nature apaisante,
Mon âme remonte la pente...
Et quand, repu, je rentre chez moi,
Ma tête est vidée de tous ses émois.

Petitesse

Et c'est en pleine nature,
Sous les tiges de maïs geantes,
Au pied d'un arbre d'âge vénérable,
Que je ressens pleinement ma petitesse:
Minuscule être sur la planète Terre,
Grain de poussière au sein de l'univers,
Et, puis tant qu'à faire
Je vais plagier Baudelaire:
Sous le ciel, couvercle blanc de la grande marmite,
Où bout l'imperceptible et vaste Humanité....

jeudi, juillet 16 2020

La majorité silencieuse

Sans elle, France ne peut survivre,
Elle suit les règles du savoir-vivre,
Lors des contrôles d'identité,
Elle obtempère sans rechigner,
Toujours présente et levée tôt,
Elle travaille et paye ses impôts, 
Elle vit sa vie comme elle le peut,
Dans ses rangs sont les besogneux.
Mais force lui est de constater,
Qu'elle est souvent une vache à lait:
Bonne pour payer, jamais récompensée.
Pour quels gagnants ? Les minorités !
A ceux-là, les élus font la cour,
Les médias en parlent tous les jours,
Mais toujours, ils oublient la majorité,
Alors bien sûr, celle-ci se tait,
Majorité industrieuse,
Et toujours silencieuse,
Oui, je sais : il y en a marre,
Il y a de quoi perdre espoir,
Nous, les laissés pour compte,
A quoi pensent nos pontes ?
Ils ne pensent pas: ils sont élus,
Grâce au pouvoir qu'ils ont recu.
Bien sûr, ils vont s'occuper,
Des mêmes: les minorités !
Et bien sûr, cela, au passage,
Juste pour soigner leur belle image:
C'est plus facile et glorifiant,
Que solutionner le présent,
De cette docile majorité,
Alors que clinquent les minorités,
Minorités pour qui toujours payent,
La majorité qui s'ensommeille...

lundi, juillet 13 2020

Passage à vide

Un grand passage à vide,
Sans vraiment de raison,
Des souvenirs fétides,
Se distillent en poison.
Il vient en souvenance,
Un gamin, petit ange,
Vivant avec insouciance,
Et puis, la vie... tout change.
Rires, et joyeux moments,
Cette vie d'un bonheur passé,
S'est finie en déchirement,
Et hante mon âme angoissée..

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