"C'est pas beau de vieillir" ma mère disait cela, parfois, autrefois.  J'étais alors, moi, dans la force de la jeunesse. et, Juste retour des choses, aujourd'hui, c'est moi qui pense cela, même si je n'ose pas encore le dire trop fort...

Récemment il a neigé dans la montagne j'ai vu de belles photos faites par des randonneurs et cela m'a rappelé l'époque où, à 20 ans, où, toujours partant, je faisais partie de ces randonneurs.  Aujourd'hui je suis un peu plus mitigé. Tout d'abord, je n'ai plus la bande d'amis avec lesquels j'allais et avec lesquels nous avions toujours quelques projets en cours. Non: aujourd'hui les projets, il faut qu'ils soient pensés longtemps à l'avance, et bien souvent, j'arrive la veille et que je ne sais pas encore qu'est-ce que je vais faire le lendemain... et d'ailleurs, ai-je vraiment envie de faire quelque chose le lendemain ?  Est-ce que je deviendrais feignant avec l'âge ?  je me le demande à dire vrai même si mes frère et sœur me disent que j'ai toujours été comme cela.

Aujourd'hui, lundi, par exemple il fait très beau, à part sur le montagne, où il y a quelques nuages; Je pourrais me prévoir une longue balade à la campagne, mais voilà: en semaine, je suis seul,  or depuis qu'il m'est arrivé cette "petite bricole", qui m'a tout de même envoyé à l'hôpital pendant 10 jours, j'ai quelque appréhension à aller me balader seul dans des coins déserts,  même s'il n'y a aucun danger objectif et même si je connais l'itinéraire. Pourtant, me direz-vous, autrefois, cela ne me dérangeait pas d'aller seul en montagne dans des coins inconnus, et même parfois un peu risqués, sans compter qu'à l'époque, on n'avait pas de téléphone portable.  Et bien oui: force m'est de l'avouer mais depuis cette histoire j'ai cette appréhension de me trouver mal, dans un coin désert, et de ne pas avoir la force d'appeler au secours et peut-être de crever seul dans mon coin et qu'on ne me retrouve que plusieurs jours après.  Je me demande d'ailleurs qu'est-ce qui me fait le plus peur: crever seul dans mon coin ou me retrouver paralysé ou quelque chose comme ça, faute de soins rapides ?  Pour dire la vérité, je vais, tout de même de temps en temps, faire un tour mais dans un endroit où je sais qu'il y aura du passage et que je connais très bien. Je le fais non pas que j'en ai une envie folle mais parce que je sais que c'est bon  pour ma santé physique et morale.

 Et alors ces randonnées qui me plaisaient tant à pied, en raquettes, à ski, est-ce que je regrette vraiment de ne plus en faire autant ou même de ne plus en faire du tout ?  Ma foi, pas vraiment:  j'ai bien profité à une époque et je n'ai pas de regret à avoir, c'était une autre époque dont les bons souvenirs me tiennent chaud: je sais que de toutes façons, je ne retrouverai jamais les mêmes sensations exactement. Autant me faire une raison et passer à autre chose.

La seule chose qui m'ennuie dans tout cela, ce sont les douleurs. Par exemple, cela fait une semaine qu'une méchante douleur me titille dans le genou, descendant parfois au pied, et maintenant remontant même à la hanche. Arthrose, m'a-t-on dit. Évolution inéluctable. Pour la première fois de ma vie je me mets à prendre du paracétamol à l'occasion contre la douleur:  Autrefois, j'étais plutôt du genre à supporter sans rien dire, ni faire. Tout change...