Certains pensent que, de quelque bord que ce soit, on a les politiciens et les élus qu'on mérite et vice versa, et que si tel homme politique est ce qu'il est aujourd'hui, c'est parce qu'il reflète ce que ses électeurs veulent.

Je ne suis pas du tout d'accord avec cette analyse, à mon avis portée par bien trop de média, et sans doute aussi d'abord par les concernés eux-mêmes, qui font alors preuve d'un gros péché d'orgueil.

Je vais faire un parallèle, afin d'étayer mon idée:

En amour, il arrive que sans s'en douter, on soit amoureux non pas de quelqu'un mais de ce qu'on aimerait que ce quelqu'un soit, d'une image, donc.

En politique, c'est pareil ! Il y a au départ des frontières politiques imaginaires qui ne correspondent, aujourd'hui, plus du tout à la réalité: cela c'était bon à l'époque de Zola, où tout le progrès social était à faire et où il était clair qu'il y avait le parti le parti des ouvriers (la gauche) qui affrontait le parti des patrons (la droite).

La politique est un monde à part: les politiciens sensés appartenir à l'élite intellectuelle, parlent, haranguent le peuple, qui, aujourd'hui, les suit...ou pas. En 1789, le petit peuple descendu dans la rue sur la pression de beaux parleurs bourgeois, qui ne se sont jamais sali les mains, ne se doutaient sûrement pas que les successeurs de cette élite intellectuelle finiraient un jour par remplacer les rois, à peine différemment, simplement en rajoutant le terme "démocratie" pour donner l'impression que le peuple est souverain...l'impression uniquement: la véritable démocratie n'est à mon avis pas possible à grande échelle, mais je reviendrais là dessus une autre fois.

Cependant, la plupart des gens continuent de croire inconsciemment au marquage de ces groupes et à ces frontières politiques, alors qu'il y a bien longtemps que les politiciens n’œuvrent que pour eux-mêmes: c'est un vrai métier ! Tout ceci étant, bien sûr, soigneusement entretenu par les média et par les politiciens eux-mêmes. Bref une grande mascarade et une grande désinformation.

Les politiciens quand à eux, sont plus soucieux de leur image que de leur concitoyens: ils cherchent à résoudre leurs problèmes et non ceux de leurs électeurs, mais certaines choses sont tellement ancrées dans l'esprit populaire, que ces gens là, quelle que soit leur couleur politique (car, pour ma part, je les mets tous dans le même sac) peuvent dire ou faire n'importe quoi, ils auront toujours des électeurs, "par tradition idéaliste", même si ces électeurs votent plutôt contre quelqu'un - ou plutôt contre ce qu'ils croient qu'il représente - que pour lui.
Comment en est-on arrivé là ? Je dirais que l'humain étant ce qu'il est, ce n'est pas très étonnant...

Ce qui est sûr, c'est que les politiciens ne comprennent pas que ce n'est pas en faisant de grands discours qu sonnent bien mais dont on se rend compte, quand on ne s'arrête pas à l'impression première ressentie en les écoutant, qu'ils sont finalement très creux, ni en faisant de grandes actions d'éclats sans lendemain, qui ne sont que des coquilles vides, ou qui sacrifient trop souvent le long terme au profit du court terme, qu'ils peuvent conquérir notre confiance.
Ils ne comprennent pas qu'ils doivent prendre des risques pour le bien du pays et des citoyens, et que les résultats durables qu'ils obtiendront seront le meilleur moyen pour eux d'être populaires et donc d'être ré-élus .
Ils ne comprennent pas...ou ne veulent pas comprendre ? On peut se poser la question. Il est vrai qu'il est plus facile de mettre un pansement sur une jambe de bois, "en attendant", plutôt que de remplacer ladite jambe par autre chose...