J'ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie enlacée,
À la radieuse pensée,
Qui m'a pris l'âme cet été,

Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce cœur tout à vous,
Mon cœur uniquement jaloux,
De vous aimer et de vous plaire ;

Et je tremble, pardonnez-moi
D'aussi franchement vous le dire,
À penser qu'un mot, un sourire
De vous est désormais ma loi,

Et qu'il suffirait d'un geste,
D'une parole ou d'un clin d'oeil
Pour mettre tout mon être en deuil
De son illusion céleste

Mais plutôt je ne veux vous voir,
L'avenir dit-il être sombre
Et fécond en peines sans nombre,
Qu'à travers un immense espoir,

Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t'aime !


J'ai fait des progrès tout d'un coup, vous dites-vous ?
Non non, ne vous affolez pas, ce n'est pas de moi mais de Paul Verlaine :-D